La montée du fascisme et la crise des 30
Par Matt • 14 Octobre 2018 • 2 698 Mots (11 Pages) • 523 Vues
...
II-LA CRISE DES ANNEES 30
1) Les causes de la crise
a) La spéculation économique
L'économie américaine semblait en pleine forme dans les années 20. Alors que les pays européens peinaient à sortir de la guerre, les Etats-Unis avaient connu une croissance rapide pendant cette période, fondée sur une augmentation de la production industrielle, des progrès techniques et un travail plus productif (le Fordisme notamment s'imposaient dans les entreprises). Les banques prêtaient généreusement aux entrepreneurs qui investissaient alors massivement.
Surtout, un véritable boom spéculatif s'était emparé de la population américaine (6 % en moyenne détenaient des actions en 1929). L'augmentation considérable des cours(quadruplés entre 1925 et 1939) attirait les boursicoteurs, des plus importants aux plus modestes.
Les actions étaient achetées souvent à crédit (4/5ème des actions en 1929) et on espérait rembourser les prêts par les plus-values obtenues en vendant les titres, une fois que leur cours aurait augmenté.
Les entreprises engageaient aussi imprudemment en bourse leurs capitaux de réserve. Les banques prêtaient à tous très facilement.
La hausse appelant la hausse, le crédit soutenant la montée des cours, la Bourse américaine se mit rapidement à tourner à vide en 1928, en se déconnectant de toute réalité économique.
b) ‘’Le jeudi Noir’’. Quelques signes avant-coureurs avaient été décelés notamment une faillite retentissante d'une entreprise londonienne et des données indiquant une surproduction industrielle mais il n'y a pas de réaction avant septembre 1929. La bourse alors se montre hésitante, la panique gagne les actionnaires qui souhaitaient éviter la baisse des cours et le 24 octobre 1929, 13 millions de titres sont mis en vente sans trouver d'acheteurs potentiels. Les cours dégringolent. La chute est un peu stoppée le jeudi soir mais les jours suivants, elle s'aggrave dans une panique générale. L'indice « Dow Jones » (basé sur une sélection de cours d'actions américaines) qui avait atteint environ 125 $ en 1929, s'effondre à 95 $ en 1930, 55 $ en 1931 et 26 en 1932 ! Certains actionnaires ruinés se suicident.
2) Les manifestations
La première réaction des entreprises face à la faiblesse de leurs ressources est de vendre coûte que coûte leurs marchandises en baissant les prix. Ainsi, la baisse des prix alimentaires va être de 50 %, la baisse des prix manufacturés de 30 %. La baisse des prix entraîne une diminution des recettes qui affaiblit les capacités de production. Aux Etats-Unis, la production chute de 19,7 % de 1929 à 1932 et de 22,7 % lors de la rechute en 1937-1938.
La France est touchée plus tardivement par la crise du fait de l'importance de sa population rurale, agissant comme un marché régulateur. Mais alors que les autres pays connaissent une reprise à partir de 1934, la France, pour des raisons politiques, connaît un tassement tout au long des années 1930 (pas de véritable reprise).
La diminution de la production entraîne une montée spectaculaire du chômage : on parle de près de 25 % de la population aux USA en 1932, sans prendre en compte les chômeurs à temps partiel. Pour la même année, on a 43,7 % en Allemagne, 22,1 % pour le Royaume-Uni. La hausse du chômage entraîne une baisse globale du pouvoir d'achat et accélère la chute de la production (du fait de la baisse de la demande).
Deux autres phénomènes marquent la gravité de la crise :
- Le nombre de banqueroutes aux Etats-Unis va plus que doubler par rapport à avant 1929.
- L'investissement diminue fortement (de 50 % aux Etats-Unis et en Allemagne)
Suite à la crise, les banques américaines rapatrient leurs capitaux prêtés à l'étranger, ce qui entraîne des faillites, d'abord en Europe centrale et en Allemagne. Ainsi, en mai 1931, la plus grande banque viennoise, le Kredit Anstalt, fait faillite et entraîne avec elle le réseau bancaire autrichien. La réduction des importations américaines, de 4,4 à 1,4 milliards de dollars de 1929 à 1932, a pour conséquence une baisse de la demande dans les pays exportateurs. Le commerce mondial diminue ainsi de 25 % en volume et de 60 % en valeur. La baisse des échanges est aggravée par la politique autarcique des différents pays. La politique menée par les différents pays aggrave la crise. Le paradigme économique dominant est alors le libéralisme le plus classique selon lequel le moyen d'augmenter le profit est de diminuer les coûts des entreprises (salaires,...) et de leur permettre d'obtenir avec plus de facilité des ressources financières auprès des banques. Globalement, les gouvernements réagissent :
- en baissant les salaires et traitements des fonctionnaires et les indemnités de chômage (Allemagne, France, Grande-Bretagne dans une moindre mesure).
- en augmentant les impôts (Allemagne).
- en diminuant les dépenses publiques de long terme (Allemagne, France).
- en relevant le taux d'escompte afin de retenir ou d'attirer les capitaux dans leur pays respectif.
- Les conséquences
-La Grande Dépression aux Etats-Unis: la ruine des spéculateurs entraîne la faillite des banques et du système financier. La consommation diminue fortement (plus de crédit). De nombreuses entreprises font faillite et licencient: la crise est devenue économique. La hausse spectaculaire du chômage jette des millions d’Américains dans la misère: la crise est devenue sociale. -La crise devient mondiale: les banques américaines retirent leurs capitaux investis en Europe. Le Royaume-Uni est touché en 1931 et doit dévaluer la livre sterling En Allemagne, la production industrielle s’effondre ; le pays compte 6 millions de chômeurs en 1932. La France, dont l’économie est moins liée au commerce mondial, est touchée plus tardivement, à partir de 1932.
-La crise touche les autres continents: les difficultés économiques des pays industrialisés et le recul du commerce mondial provoque la chute des prix des matières premières surtout agricoles (blé, coton, laine, café…) et donc étend la crise aux colonies et aux pays agricoles.
Seule l’URSS échappe à la crise car et ses échanges sont
...