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La guerre des Boers

Par   •  10 Février 2018  •  2 200 Mots (9 Pages)  •  560 Vues

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lança son propre ultimatum avant même d’avoir reçu celui de Chamberlain. Il donnait 48 heures aux Britanniques pour évacuer leurs troupes des frontières du Transvaal, ou bien la guerre leur serait déclarée avec l’accord de leur allié qui était l’État libre d’Orange.

A) La première phase : l’offensive des Boers - octobre à janvier 1900

La Seconde Guerre des Boers débuta en octobre 1899. Des milices boers totalisant 40 000 hommes investirent des garnisons frontalières britanniques à Kimberley et Mafeking. Elles envahirent ensuite la colonie du Natal entre octobre 1899 et janvier 1900. Il y eut quelques succès militaires contre le général Redvers Buller par la suite. Les Boers assiégèrent ainsi les villes de Ladysmith, Mafeking (défendue par des troupes sous les ordres de Robert Baden-Powell), et Kimberley.

Les sièges causèrent beaucoup de pertes humaines dont des défenseurs et des civils dans les villes de Mafeking, Ladysmith et Kimberley, quand la nourriture commença à se faire rare après quelques semaines. À Mafeking, Sol Plaatje écrivit, « J’ai vu de la viande de cheval pour la première fois traitée comme de la nourriture ». Les villes assiégées subirent également de nombreux tirs d’artillerie, rendant les rues dangereuses à traverser. À la fin du siège de Kimberley, supposant que les bombardements allaient s’intensifier, une annonce fut faite, encourageant la population à se réfugier dans les mines pour se protéger. La population paniqua, et les gens s’engouffrèrent pendant près de 12 heures dans les mines. Les bombardements n’eurent jamais lieu - ce qui ne réduit en rien la détresse éprouvée par les civils.

A la mi-décembre, au cours d’une période appelée Semaine noire, du (10 au 15 décembre 1899), les Britanniques subirent de nombreuses pertes à Magersfontein, Stormberg, et Colenso. À Magersfontein, le commandant boer Koos de la Rey, élabora un plan pour creuser des tranchées dans un endroit inattendu, pour à la fois tromper les Britanniques et donner à ses hommes un meilleur angle de tir. Son plan fonctionna parfaitement et ils défirent les Britanniques qui laissèrent près de 1 000 hommes sur le terrain ( qui ne purent par conséquent pas s’en prendre à Kimberley et Mafeking). Des défaites similaires à Stormberg et Colenso terminèrent cette Semaine noire.

B) La deuxième phase : l’offensive britannique - janvier 1900 à septembre 1900

Après encore une nouvelle défaite dans leur tentative de briser le siège de Ladysmith, les troupes britanniques commandées par Lord Roberts ne reprirent vraiment le combat qu’avec l’arrivée des renforts le 4 février 1900. Georges de Villebois-Mareuil rejoignit les Boers au Transvaal. Il commanda la troupe des étrangers qui participèrent à la guerre contre les Britanniques. Au Boshof, en avril 1900, le petit détachement qu’il commande est encerclé et exterminé par les Britanniques. Les Britanniques parvinrent à forcer la reddition du Général Piet Cronje et de 4000 de ses combattants. Ils affaiblirent également le reste des troupes boers. Ils avancèrent alors au cœur des deux républiques, prenant la capitale de l’État libre d’Orange, Bloemfontein, le 13 mars et la capitale du Transvaal, Prétoria, le 5 juin.

De nombreux observateurs britanniques pensaient que la guerre serait terminée après la capture des deux capitales, mais plusieurs Boers n’acceptèrent pas la défaite de septembre. Les Boers étaient de redoutables soldats, voire même des guerriers. Fermiers pour la plupart, ils avaient l’habitude de d’avoir la vie dure, la vie dans la nature et par-dessus tout, ils étaient de très bons tireurs. Leur jeunesse et leur force physique combinées à un esprit défiant en firent de redoutables combattants.

Les durs combats livrés depuis la dernière année et l’enchaînement de revers avaient également épuré la chaîne de commandement des Boers. Certains dirigeants jugés trop âgés ou incapables d’assumer une direction avaient été remplacés par des chefs plus jeunes et aptes. Leur objectif était d’ harceler l’ennemi dans une guerre de guérilla afin de négocier.

C) La troisième phase : la guerre de guérilla - septembre 1900 à mai 1902

La guérilla boer commença par attaquer les chemins de fer et les lignes télégraphiques de l’armée britannique. Leur nouvelle tactique changea la conception de la guerre et rendit les formations militaires britanniques traditionnelles inefficaces.

Le nouveau dirigeant de l’armée britannique, Lord Kitchener, réagit en construisant des postes fortifiés, des petites constructions de pierre entourées de fils barbelés, afin de réduire les mouvements des groupes de guérilla en de petites zones où ils pouvaient être battus. Entre janvier 1901 et la fin de la guerre, environ 8 000 postes fortifiés composaient cette toile de près de 6 000 kilomètres. Chaque poste fortifié était tenu par un sous-officier et six autres soldats. Un lieutenant commandait trois ou quatre postes fortifiés. Les Britanniques avaient environ 450 000 hommes (Britanniques et troupes coloniales) stationnés dans la région.

Les postes fortifiés permirent en effet de réduire les mouvements des guérillas, mais ils ne pouvaient pas à eux seuls les vaincre. Kitchener forma de nouveaux régiments de troupes de cavalerie légère, y compris des carabiniers Bushveldt, qui parcoururent les territoires contrôlés par les Boers, traquant les groupes de combattants.

En mars, il adopta une stratégie : « la terre brûlée » et il se mit à vider les campagnes de tout ce qui pouvait être utile aux guérillas boers. Il faisait saisir les stocks de vivres, brûler les récoltes et les fermes et évacua les familles qui vivaient là vers les camps de concentration. Ces camps étaient à la base fait pour héberger les réfugiés dont les fermes avaient été détruites au cours des combats. Le terme de « camp de concentration » n’avait pas à l’origine le sens qu’il a maintenant, car il s’agissait simplement d’un camp où les réfugiés étaient concentrés. Mais, suite aux instructions de Kitchener, ils furent rapidement nombreux à être construits et convertis en prisons. La vie dans les camps était dure, à cause de la malnutrition et de la maladie qui tuèrent un grand nombre de prisonniers qui étaient livrés à eux-mêmes.

Cette stratégie détruisit environ 30 000 fermes et une quarantaine de petites villes. En tout, 116 572 Boers furent envoyés dans des camps, soit à peu près un quart de la population, auxquels s’ajoutaient

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