La décolonisation en Afrique après 1945

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république.

Les colonies portugaises d’Angola et du Mozambique connaissent de même des guerres de libération nationales. Lorsque d’importante émeutes éclatent, le Portugal refuse de céder et les réprime dans le sang. Malgré le fait que les soulèvements se généralisent et s’organisent autour de mouvements indépendantistes il faut attendre la « révolution des œillets » et la chute de la dictature salazariste au Portugal pour que l’Angola, le Mozambique, la Guinée-Bissau et le Cap-Vert obtiennent leur indépendance en 1975. La décolonisation du Congo Belge se déroula aussi dans un contexte violent où suite à d’importantes émeutes en 1960 la Belgique accorda l’indépendance au pays qui sombra alors dans une guerre civile meurtrière.

En France l’exemple le plus frappant reste inévitablement l’Algérie. Contrairement à la Tunisie et au Maroc considéré ‘seulement’ comme des protectorats, dans la mentalité française l’Algérie reste une partie intégrante du territoire française avec ces trois départements. Dès 1945 la révolte de Sétif est réprimée violemment marquant l’attachement de la France à sa suprématie sur cette colonie qui lui est particulière. Le tournant se déroule le 1er novembre 1954 avec la Toussaint Rouge elle aussi mater dans le sang. Aucune négociation est alors envisagée et François Mitterrand ministre de l’Intérieur déclare « L’Algérie c’est la France ». Pierre Mendes France prône la fermeté et envoi en Algérie Soustelle ce qui ne fait qu’envenimer la situation. Les combats et représailles sanglantes continuent et s’étendent entre les forces du FNL (Front National de Libération) et certains pieds noirs qui soutiennent le maintien de l’Algérie Française. Le 6 février voit l’aggravation du problème algérien et c’est la guerre à outrance qui va s’imposer avec une augmentation du contingent et une recrudescence du terrorisme avec le FLN qui pose des bombes dans les lieux publics. Si la bataille d’Alger se termine par le démantèlement du FLN et une victoire militaire française elle dissimule le recours systématique à la torture dans les deux camps. Le 13 mai 1958, De Gaule appelée au pouvoir par les européens tient la figure de l’homme providentiel et le lendemain du vote des pleins pouvoirs il s’envole à Alger et déclare « Je vous ai compris » puis à Mostaganem « Vive l’Algérie Française ». Au FLN il va proposer la « paix des braves » mais cela reste un échec car ils voient cela comme une réédition ce qui provoque une intensification du terrorisme.

De même les ultras de l’Algérie française sont violemment hostiles à l’établissement d’un collège unique. De Gaule s’oriente alors vers l’autodétermination et expose aux Algériens le choix entre la sécession, la francisation ou l’association d’une Algérie gouvernée par elle-même en union étroite avec la France. Cette proposition va susciter l’opposition résolue des partisans de l’Algérie française et va aboutir à la « semaine des barricades » du 24 janvier au 1er février à Alger. Cependant l’armée reste loyale et le soulèvement échoue. De retour en métropole De Gaule propose alors aux français (de France) le referendum sur l’autodétermination qui sera alors approuvé le 8 janvier par 75% des Français. En février 1961 a lieu à Alger le putsch des généraux conduit par Challe, Salan, Jouhaud et Zeller, cependant le contingent s’en méfie et l’armée ne suit pas. Malgré une multiplication d’attentat de l’OAS en France et en Algérie (notamment contre De Gaulle), le 18 Mars 1962 sont signés les accords d’Evian. Il faut cependant nuancer leur impact dans la mesure que les violences continueront bien après leurs signatures. Ces accords sont approuvés en France par référendum le 8 avril 1962. L’OAS refuse ses accords en multipliant les attentats et la politique de la terre brulée alors que des répressions contre les harkis s’intensifient de même. Le 1er juillet en Algérie a lieu le référendum sur l’autodétermination et le 2, l’indépendance du pays est proclamée.

Ainsi, si en 1975 la décolonisation est entière en Afrique, les voies pour y parvenir ont été extrêmement différentes. Si certaines métropoles ont su accorder l’indépendance à leurs colonies sans grande effusion de sang, d’autres n’ont pas eu les moyens afin d’éviter les conflits. Il faut toutefois apporter des nuances à cette décolonisation et remarquer qu’une décolonisation complète est souvent difficile et si elle reste effective sur le plan politique, elle l’est rarement sur le plan économique et fait souvent place soit à un néocolonialisme, dont les effets restent bien perceptibles même en