La croissance de la Chine.
Par Ninoka • 25 Juin 2018 • 3 512 Mots (15 Pages) • 610 Vues
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commerciale au monde. Ce classement révèle que les exportations de la Chine sont toujours aussi importantes aujourd’hui, mais également que les importations ont grandement augmenté, et que par conséquent, les chinois achètent maintenant presque autant qu’ils exportent. Cet équilibre des échanges prouve l’augmentation du niveau de vie de la population chinoise avec l’émergence d’une classe moyenne qui peut maintenant à son tour consommer au-delà de sa simple survie. Effectivement, les produits ne sont plus uniquement fabriqués en Chine, mais aussi achetés et consommés par les chinois comme en témoigne sa première place mondiale en nombre de voitures vendues dans son propre pays. Cependant, l’émergence de la classe moyenne coïncide avec des salaires de plus en plus élevés. Les entreprises délocalisent donc de moins en moins en Chine ralentissant quelque peu sa croissance qui se cherche un nouveau souffle à l’image des pays du Moyen-Orient qui anticipent la fin prochaine de leurs réserves de pétrole. Pour ce faire, les chinois qui disposent actuellement de plus de ressources, investissent dans de nouveaux domaines afin de maintenir leur prospérité économique à l’avenir. Ainsi, la place de la culture et du sport est dorénavant des plus importantes comme le démontrent des événements tels que l’exposition universelle à Shanghai en 2010, les jeux olympiques en 2008, ou encore les nouveaux programmes scolaires qui imposent la pratique du football à l’école. De plus, les investisseurs Chinois sont davantage actifs et s’ouvrent dorénavant vers le rachat de grandes firmes transnationales. Cela nous amène donc à l’influence de la Chine à l’échelle mondiale portée par sa croissance, son implication toujours plus grande dans la mondialisation et sa force économique. Considérée comme initiatrice de l’émergence des « Pays du Sud », la Chine a entrainé avec elle un mouvement économique positif pour de nombreux pays la prenant comme modèle dans sa politique de mondialisation. Cette émergence a notamment été suivie par l’Inde, le Brésil, la Russie et l’Afrique du Sud, appelés communément les « BRICS ». Aujourd’hui, ils représentent 25% du PIB mondial et 20% des investissements pour 43% de la population du monde. Ces chiffres montrent une redistribution des richesses de plus en plus équitable entre les pays, et un écart économique qui se resserre entre la limite Nord-Sud (de plus en plus contestée) grâce à un mouvement et une politique initiée et inspirée par la Chine. Les chinois continuent de favoriser l’émergence de pays en voie de développement comme l’attestent leurs prêts de plus de 10 milliards de dollars aux pays africains. Cet équilibre économique engendre plusieurs effets. Comme précisé plus haut, les investisseurs chinois, et plus globalement des pays du Sud rachètent de nombreuses firmes historiques occidentales comme le Club Méditerrané, IBM ou Volvo (filiale de Ford). Leur niveau d’étude de plus en plus élevé (les plus grandes universités du monde sont aujourd’hui peuplées d’étudiants chinois) leur permet également de concevoir au même titre que les « Pays du Nord » à l’image des firmes telle que Huawei (électronique), mais aussi de s’emparer du monopole de la modernité avec notamment des gratte-ciels plus hauts et futuristes que ceux des américains. De plus, la Chine a grandement contribué à la relance de l’économie après la crise de 2008 avec une croissance de 8.7% l’année suivante, démontrant par la même occasion son influence désormais capitale à travers le monde. Au-delà de l’équilibre économique, un équilibre politique s’instaure également. En effet, depuis 2008, le G20 apparait comme une organisation plus légitime que le G8. Enfin, comme conséquence ultime de sa croissance et de son influence grandissante sur le monde, la Chine est aujourd’hui considérée comme une « superpuissance émergente » compte tenu de sa puissance économique, mais aujourd’hui également militaire et scientifique qui font partie des plus performantes sur terre.
Néanmoins, l’insertion de la Chine dans la mondialisation ainsi que sa forte croissance dévoilent des problématiques sociales et environnementales. Premièrement, présentés comme des gagnant du processus de mondialisation, les ouvriers chinois subissent enfaite des conditions de travail déplorables. Souvent encore sous-payés malgré une augmentation de revenus générale, désabusés par leur travail extrêmement répétitif, et logés en masse dans l’usine même où ils passent leurs journées, les ouvriers chinois sont rarement heureux. Leur faible considération pose un réel problème comme le montrent les suicides ou les menaces de suicides collectifs régulièrement proférés par une minorité d’employés, comme dans les usines Foxconn, société qui sous-traite les produits d’Apple, d’Acer, de Nintendo … A l’inverse, les investisseurs chinois à l’étranger n’ont jamais été aussi riches (la Chine est depuis 2015 le pays comptant le plus de milliardaires au monde). Ce contraste témoigne des inégalités grandissantes entre la haute société chinoise et ses ouvriers, mais également avec les populations de l’Ouest de pays, très isolées et très pauvres. Cette tendance inégalitaire est d’ailleurs mondiale puisque des pays comme l’Inde, la France et surtout les Etats-Unis sont touchés. D’un autre côté, la délocalisation des entreprises a provoqué des révoltes importantes dans les pays occidentaux à cause des emplois envolés vers la Chine. Ces pertes d’emplois sont d’ailleurs l’une des raisons des inégalités dans les « Pays du Nord ». L’insatisfaction atteint aujourd’hui son paroxysme provoquant un xénophobisme ainsi qu’un alter-mondialisme prononcé et des révoltes des populations contre la délocalisation en Chine et dans les « Pays du Sud ». L’exemple le plus flagrant reste actuellement l’élection récente de Donald Trump aux Etats-Unis, le républicain, qui a basé sa campagne sur son hostilité envers la délocalisation des entreprises américaines en Chine afin de « Make America Great again » … La Chine fait face quant à elle à de gros problèmes environnementaux. Les
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