LES ESPACES RURAUX PEU OU PAS AGRICOLES DU TERRITOIRE FRANÇAIS
Par Plum05 • 19 Avril 2018 • 6 359 Mots (26 Pages) • 581 Vues
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Cependant, il omet un certain nombre d’espace qui sont pourtant à prendre en compte :
1) Plus localement, il ne laisse pas apparaître les espaces ruraux périurbains, qui figure sur le croquis 2.
2) D’autre part, il n’évoque pas les régions de multiactivité où l’emploi industriel a une place importante : en effet, on distingue plusieurs générations d’industries qui se sont implantées à la campagne :
[pic 2][pic 3]
partout, mais surtout en Bretagne, les industries liées aux matières premières sont surtout à l’est et dans les Landes, le bâtiment, dépendant du secteur touristique principalement, est très présent dans le midi.
Au total, la superposition de toutes les cartes ferait entrer presque toute la France dans les espaces ruraux peu ou pas agricoles ! Ainsi, afin de clarifier l’analyse, on exclura d’emblée l’industrie agro-alimentaire en supposant qu’elle et davantage liée aux espace ruraux agricoles hors sujet. D’autre part, l’industrie rurale sera traitée non pas en tant que « région industrielle rurale », mais plutôt au travers d’exemples précis.
- Des espaces ruraux en crise ?
- Une crise globale
Exemple 1 : la vallée de Germigny (M VASLIN[1])
La vallée de Germigny est l’exemple d’une région fragilisée qui a rejoint les espaces ruraux profonds : déclin démographique, population vieillissante, raréfaction des activités et des emplois, d’une région socialement et économiquement fragilisée
- la crise de l’élevage charolais et de l’industrie
Cette crise provoque la multiplication des exploitations en difficultés, notamment en Val de Germigny. La trop grande extensivité du système, l’abandon de la production d’animaux gras au profit d’animaux maigres et la baisse des cours ont entraîné la chute des revenus. Ceci est aggravé par l’absence d’esprit d’innovation et la vieillissement des agriculteurs. En plus, dans le Val de Germigny, plusieurs usines en difficultés sont rachetées par des groupes multinationaux qui les restructurent au prix de nombreuses suppressions d’emplois. En moins de 10 ans, près de 1000 emplois ont disparu. Nevers, à proximité, également touché par la crise, ne parvient pas à absorber les demandes d’emploi.
- des pôles structurants fragilisés ou trop éloignés :
les 2 petites villes capables de polariser la région sont en difficulté. A Sancoins, le marché des Grivelles n’est pas parvenu à dynamiser l’espace environnant . L’économie locale ne repose plus que sur l’usine RONIS de 300 salariés et quelques PME d’une centaine d’emplois. La Guerche-sur-l’Aubois lutte pour ne pas devenir une cité sinistrée, mais la situation reste fragile, comme à Jouet-sur-l’Aubois, ces 2 localités comptant il y 10 ans 2 fois plus d’emplois qu’aujourd’hui.
- Une situation démographique et sociale inquiétante qui transparaît dans le paysage :
Les retraités dominent le paysage humain local, 80% de la population n’est pas imposable : RMI, retraites, pensions militaires et d’invalidité sont les seuls revenus auxquels s’ajoutent les gains non déclarés de petits travaux et la vente de produits de basse-cour. L’accueil d’handicapés mentaux dans les cantons de Nérondes et de Charenton-du-Cher est une maigre ressource complémentaire.
Les paysages trahissent cet état des lieux : les parcelles à l’abandon étaient nombreuses avant l’arrivée des migrants attirés par des terres ayant perdu beaucoup de leur valeur. Les fermes en ruines, les commerces fermés ne se comptent plus, une dizaine de communes sont dépourvues de commerce à l’exception de la mairie ouverte quelques jours par semaine.
La vallée de Germigny est donc entrée dans une période de crise économique, sociale, morale, qui justifie depuis 1986 son classement parmi les régions « très fragiles, handicapées économiquement dans tous les domaines » (définition des zones 5B par la CEE).
Exemple 2 : Le groupement des activités dans les cantons d’Indre et Cher[2]
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- La trace de la crise dans le paysage
- Exemple 1 : les espaces en friches
Les friches ont une connotation fortement négatives, elles sont synonymes d’abandon, de ce qui n’est pas maîtrisé par l’homme. L’idée de la friche est souvent liée à celle d’un dysfonctionnement du paysage et de la société ; elle représente l’anti-paysage. En ne retenant qu’une définition minimale, la notion de friche recouvre une terre inculte qui a été précédemment cultivée. Il s’agit d’un espace qui peut revenir à des usages agricoles, forestiers ou urbains. C’est un état de transition entre deux usages. Des travaux de l’INRA distinguent les friches jeunes des friches âgées, la clivage s’effectuant autour de 10 ans : au bout de 10 ans, un sol portant une friche risque de perdre ses aptitudes agronomiques. La surface en friche varie beaucoup en fonction des sources, dans la mesure où la définition même du terme est floue. A la fin des années 80, les estimations les plus basses s’établissaient à 2,8 millions d’ha de friches, tandis que d’autres atteignaient plus de 5 millions d’ha. En 1980, une enquête du ministère de l’agriculture admettaient qu’en l’an 2000, 4 à 6 millions d’ha supplémentaires seraient abandonnées. Au total, en incluant aussi des boisements peu productifs, la part des espaces concernés par le phénomène de déprise rurale s’élèveraient à 20% du territoire.
- Exemple 2 : le reboisement comme réponse à la déprise agricole
Des programmes de reboisement européens financés par la Communauté ont vu le jour dès les années 70 En 1985, le boisement des terres agricoles en déprise et l’amélioration des peuplements forestiers existants ont fait l’objet de mesures dans le cadre de la PAC. La forêt est considérée comme un mode d’utilisation des terres agricoles abandonnées.
En 1992, le programme d’action forestière de la communauté a fait du boisement des
terres agricoles un élément de la protection de l’environnement et une manière de réduire la
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