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L'Economie-monde américaine

Par   •  13 Septembre 2018  •  1 469 Mots (6 Pages)  •  357 Vues

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Enfin les Etats-Unis sont une puissance géopolitique et culturelle aux retombées économiques avec la volonté d’utiliser les bases de leur puissance au service de leur pays. Il y a tout d’abord une forte volonté de diffuser les méthodes du capitalisme américain. En effet, l'économie-monde américaine favorise la mise en place d'une nouvelle division internationale du travail (DIT). Les multinationales états-uniennes sont désormais implantées dans le monde entier.

L’économie-monde cherche à façonner le monde à son image et met un certain nombre de territoires à son service, comme le Guatemala ou le Chili qu’évoque Pablo Neruda. Ils diffusent leur modèle, l’American way of life, qui se caractérise par une quête du bien-être individuel passant par la modernité, la consommation de masse et la liberté.

Cette domination a eu certes des limites mais insuffisantes pour remettre en cause leur leadership jusqu’à la fin des années 80.

En effet, le modèle américain ne parvient pas à s’imposer partout. Il existe une résistance des économies planifiées comme l’URSS même si le modèle apparaît de moins en moins crédible. Au lendemain de la guerre, les troupes soviétiques restent stationnées en Iran, les pays libérés par l'Armée rouge deviennent communistes sous la pression de l'URSS qui manoeuvre aussi en Grèce et en Turquie.

De plus, il existe encore des modèle nationaux capitaliste résistant aux américains. C’est notamment le cas du modèle Rhénan en Allemagne avec la cogestion, du modèle japonais avec un fort rôle de l’Etat ou encore celui du modèle scandinave avec un Etat-providence.

Enfin, le modèle américain a aussi été contesté du fait de la brutalité de son système économique et social créateur d’inégalités, de pauvreté et peu protecteur de l’environnement. Il y a également une forte contestation et une dénonciation virulente de l’impérialisme des firmes américaines au détriment des peuples et de la souveraineté des pays. Beaucoup, dans le bloc de l'Ouest, perçoivent le soft power américain comme un rouleau compresseur détruisant les cultures locales et poussant les sociétés à la surconsommation. Les militants communistes, nombreux en France durant la guerre froide, lui reprochent d'être un outil au service de l'impérialisme américain.

Ainsi, des rivaux sont apparus et ont provoqué le début d’une multipolarisation avec parfois l’aide des Etats-Unis eux-mêmes. Cela à commencé avec le redressement des vaincus. La France redressée avec le Plan Marshall prend ses distances avec le leader du monde occidental. Elle réalise ses premiers essais nucléaires en 1960, critique le rôle des États-Unis dans la guerre du Viêt Nam et sort du commandement intégré de l'OTAN en 1966.

Plus encore, l'Union européenne est en grande partie un projet américain. Les autorités américaines tentant de reconstruire et de stabiliser l'Europe d'après-guerre ont travaillé à partir de l'hypothèse qu'il fallait une unification rapide, qui peut-être pourrait conduire aux États-Unis d'Europe. L'encouragement de l'unification européenne, l'un des éléments les plus constants de la politique étrangère de Harry S. Truman, a été ensuite soutenu par son successeur, Eisenhower.

Enfin, il apparaît incontestable qu’à partir des années 70-80, l’émergence de certains pays commence à menacer les Etats-Unis sur le plan industriel.

Dès lors, si les performances américaines paraissent érodées, il faut

relativiser cet apparent déclin. Tout d’abord, il y a bien un problème productif qui se produit avec la crise des années 70 même si l’Etat a tempéré parce que l’Europe connaît des difficultés et que le pays connaît des progrès dans la technologie.

De plus, il y a bien une érosion des performances commerciales avec des déficits abyssaux du à la politique de Reagan, toutefois à nuancer par le fait que le déficit est en dollar.

Enfin, l’économie-monde voit son endettement croissant mais que le reste du monde finance à l’image de l’Allemagne et du Japon qui n’ont pas intérêt à l’effondrement des Etats-Unis.

En réalité, la thèse du déclin avancé par Paul Kennedy dans les années 90 mérite sérieusement d’être nuancée. En effet, les Etats-Unis ont bien été à la tête d’une économie-monde grâce à des ressources dont ne disposent pas leurs rivaux (pays du tiers monde) mais aussi car les potentiels rivaux n’ont pas la puissance nécessaire pour affirmer leur domination.

On peut toutefois noter un certain rééquilibrage en parti lié à une économie-monde multipolaire.

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