Indépendance de Cuba (XIV-XXème siècles)

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Une paix fragile

L’émancipation progressive des esclaves qui a débuté en 1868 et qui était censée se terminer par l’émancipation totale en 1888 subit une accélération du nombre d’affranchis avec l’auto rachat des esclaves et l’abolition de l’esclavage est finalement signée en 1868. Le gouvernement espagnol qui utilisait la libération des esclaves comme un possible trouble social est en parti discrédité car il ne se passe rien après l’abolition. Entre 1882 et 1892, on constate une forte immigration espagnole sur l’île qui pour la plupart travaillent sur des domaines agricoles en même temps que le nombre de travailleurs noirs diminuent. Alors que les campagnes sont désertées car détruites par la guerre notamment à l’est de l’île les paysans se sont réfugiés dans les villes et lorsque la paix revient ils ne peuvent pas revenir chez eux. Le gouvernement espagnol tente alors un plan de repeuplement en donnant des terres aux paysans mais ces derniers vivent dans des conditions précaires avec l’apparition de maladies comme la malaria. Toutes les stratégies tentées par l’Espagne sont à l’image celle du repeuplement, la plupart finissent par se retourner contre eux et par augmenter les forces anticoloniales. Le gouvernement espagnol n’avait plus les moyens d’assurer la stabilité à Cuba dans cette période de crise économique avec le nombre de troubles sociaux augmentant.

B- Ecrire la nation

Malgré les désaccords entre les rebelles notamment sur la question raciale, le naissance de la nation est permis par l’union des rebelles noirs et des rebelles blancs pour empêcher au gouvernement espagnol de propager ses arguments disant que la rébellion est un danger. Les indépendantistes utilisent les écrits pour montrer que les hommes noirs sont patriotiques autant que les hommes blancs et donc contrer les arguments des colonialistes. Mais les nationalistes ne parlent pas pour autant d’égalité raciale mais seulement d’universalisme en réponse aux peurs raciales.

III- La guerre d’indépendance cubaine et ses conséquences

A- La guerre de 1895 à 1898

Après 15 années à préparer une nouvelle insurrection contre le gouvernement espagnol de Cuba, les indépendantistes dirigés par le Parti révolutionnaire cubain de Jose Marti (crée en 1892) se révoltent une nouvelle fois en février 1895. Le 24 février, ils proclament l’indépendance de Cuba à l’est de l’île et pour la première fois à l’ouest. Antonio Maceo qui n’avait pas réussi à rentrer sur l’île pour l’insurrection en 1879 arrive en avril 1895. Il se réjouit de la puissance des rebelles à l’est de l’île. En revanche, à l’ouest l’insurrection échoua encore une fois et fut marquée par la mort du célèbre indépendantiste cubain José Marti lors de la bataille de Dos Rios en mai 1895. Mais le 22 janvier 1896, Maceo et ses troupes rebelles prennent la ville la plus à l’ouest de Cuba, Mantua. Après avoir traversé le pays et détruit bon nombre de ressources économiques des espagnols, les rebelles cubains sont de plus en plus nombreux et l’armée devient populaire. Le général espagnol qui gouverne l’île de démissionne car ses troupes ne sont plus capables de lutter et il est remplacé par le général Weyler qui stoppe un temps les avancées des insurgés avant de se voir lui aussi forcé de démissionner. Weyler qui obligea les habitants des campagnes à se rendre, adopte une politique très dure et très contestée en Espagne. Certains chiffres annoncent 300 000 morts causés par cette politique au sein des rebelles mais surtout des civils ce qui entraina une vague de contestation dans le monde entier. Le gouvernement espagnol pour conserver ses intérêts à Cuba accorde à l’île une Constitution le 25 novembre 1897 avec pour seule condition le maintien d’un gouverneur espagnol. Quelques jours après cette signature, Maceo est tué dans une embuscade à La Havane.

Le 15 février 1898, le gouvernement américain jusqu’alors neutre décide d’envoyer un de ses navires pour défendre ses intérêts mais ce navire qui se trouvait dans le port de La Havane, explosa dans des circonstances encore très douteuses. Les indépendantistes Cubains qui semblaient en bonne voie pour obtenir leur revendication ont été aidés par l’arrivée des Etats-Unis qui ont permis aux Cubains de pousser les espagnols à quitter le pays. Le Traité de Paris met fin au conflit : l’Espagne cède Cuba, Porto Rico, Guam et les Philippines aux États-Unis.

B- Le début de la paix

Quatre ans plus tard, le 20 mai 1902, les Américains quittent Cuba et accordent l’indépendance à l’île. Mais l’amendement Platt qui prévoit le retrait des troupes américaines possède aussi une particularité que les Cubains se doivent d’accepter. Cet amendement permet aux soldats américains d’intervenir à Cuba s’ils jugent que la stabilité de l’île est en jeu. Mais cette indépendance n’aidera pas les plus démunis qui continuent à vivre dans la pauvreté car le pouvoir cubain s’organisera en fonction des propriétaires importants qui ont des plantations sur l’île.

Conclusion :

L’île de Cuba a donc du connaître trois insurrections pour se voir accorder son indépendance. Après un premier échec pendant la guerre des Dix Ans causé notamment par des problèmes au sein même de la rébellion entre insurgés Noirs et insurgés Blancs, le gouvernement espagnol sur l’île a utilisé l’abolition de l’esclavage comme un danger potentiel pour conserver l’avis favorable de l’opinion publique. La seconde insurrection, nommée Petite Guerre a vu ressurgir les mêmes questions d’égalité raciale entre Noirs et Blancs qu’au cours de la guerre de Dix Ans. Après 15 ans de paix fragile durant laquelle les indépendantistes ont joué la carte de l’universalisme dans leurs écrits entre les rebelles noirs et les rebelles blancs pour contrer le gouvernement espagnol ; José Marti et Antonio Maceo sont à l’origine de la Guerre d’indépendance cubaine qui se finira par l’accord de l’indépendance signé par les Etats-Unis après avoir poussé les Espagnols a quitter l’île. Mais les Etats-Unis intègrent à la Constitution Cubaine un droit d’intervention en cas de faible stabilité du pouvoir.

Cuba continue d’être sous la dépendance américaine jusqu’à la révolution de Fidel Castro et les dictateurs ont reçu plusieurs fois le soutien américain. Mais même après le retrait de leurs troupes, les Américains gardent le contrôle