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De Bonaparte à Napoléon

Par   •  4 Avril 2018  •  2 137 Mots (9 Pages)  •  395 Vues

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Outre sa politique intérieure remémorant le souvenir de l’Ancien Régime, la politique extérieure de Napoléon est ambigüe. En effet, il n’hésite pas à s’autoproclamer « Roi de Rome » et fonde une véritable dynastie dans toute l’Europe. Plaçant ses proches à la tête des Etats Européens, il passe pour un véritable monarque. Son frère Joseph fut placé sur le trône du royaume de Naples puis d’Espagne, son autre frère Jérôme fut nommé souverain de Westphalie en 1807. L’un de ses plus proches officiers et beau-frère, Murat, reçut quant à lui le royaume de Naples. Mais le plus fameux exemple, car toujours d’actualité aujourd’hui reste celui du maréchal Bernadotte. Après la bataille d’Iéna en 1806, celui-ci est nommé Roi de Suède. Mais il se détachera peu à peu de Napoléon pour se consacrer pleinement à la cause de sa nation et de son peuple. Deux siècles après, si la dynastie des Bonaparte n’est plus, celle des Bernadotte règne toujours sur le trône de Suède. Le second mariage de Napoléon avec Marie Walescka, fille d’un puissant noble polonais, confirme sa présence à l’Est. De plus, il lui donnera un héritier, Napoléon II, qui eut le titre de Roi de Rome à sa naissance.

Napoléon Bonaparte a donc comme nous venons de le voir, parfois pris certaines distances avec les idées révolutionnaires, mais il n’en reste pas moins leur héritier.

Napoléon Bonaparte est, comme nous venons de le mentionner, l’héritier de la Révolution. Il y a fait ses armes, a contribué à diffuser massivement ses idées dans toute l’Europe et a entrepris de nombreuses réformes libérales portant ses idéaux.

En 1789, Bonaparte est encore un inconnu, et personne n’a jamais entendu parler de Napoléon. Mais c’est pourtant sous la Révolution que le jeune Bonaparte, ou « Buonaparte » en corse, fait ses premières armes. Il entre au Collège Militaire de Brienne le 15 mai 1779, dix ans avant la Révolution. Sorti cinq plus tard du Collège Militaire, il entre cette fois à l’Ecole Militaire de Paris. Si à sa sortie, il sert quelques années dans l’armée du Roi, il gagnera véritablement ses galons après la chute de Louis XVI. On lui confie en 1793 l’artillerie lors du siège de Toulon, tombée aux mains des Anglais. Dès lors, plus rien ne s’oppose à son irrésistible ascension. Commandant en septembre, il gagne ses galons de général de brigade trois mois plus tard. Il parvient à écraser les insurrections royalistes en Vendée en 1795 avant de devenir ensuite général en chef de l’armée de l’Intérieur. Ses nombreux succès lors de ses campagnes en Egypte ou en Italie, à l’issue de laquelle il signa la paix de Campoformio, lui valent de nombreux éloges et une profonde admiration parmi les rangs de l’armée, mais aussi parmi la population. Cependant, jacobin convaincu, son ascension est compromise après la chute de Robespierre en 1795. Jugé trop proche des idées de l’instigateur de la Terreur, il est arrêté, puis emprisonné quelque temps, avant d’être finalement relâché. On peut se demander ce qu’il se serait passé s’il n’avait pas été remis en liberté…

Grâce à ses nombreuses campagnes militaires, Bonaparte a massivement diffusé les idées révolutionnaires sur l’ensemble du Vieux continent déjà imprégné des idées des Lumières et de leurs idéaux de liberté et de bonheur. Partout, il est accueilli comme un sauveur, le sauveur des peuples. L’idée de droit des peuples à disposer d’eux-mêmes commence à germer, et les premiers mouvements nationalistes émergent. Bonaparte, général victorieux, représente une véritable alternative et un soutien sûr aux populations, polonaises ou italiennes par exemple, qui veulent s’affranchir de leur souverain. Après la campagne d’Italie menée de 1796 à 1797, commencera à poindre l’idée d’une unification de ce pays, composé jusqu’alors de nombreux petits royaumes et duchés. Souhaitant une Europe unie et premier véritable bâtisseur de cet énorme chantier, il parvient ainsi à mettre sous la domination française, une partie des nations européennes.

Enfin, Napoléon Bonaparte est l’un des précurseurs de la mobilité sociale. L’une des idées révolutionnaires est l’égalité de place et de chance. C’est-à-dire que désormais, les individus ne devraient non plus être jugés sur leur fortune, mais sur leur seul mérite individuel. Napoléon Bonaparte a très bien compris cela et en fera l’un de ses principes. Il sacrera comme nous venons de le voir, la plupart de ses frères et sœurs… Mais c’est dans l’armée que cette mobilité sociale est la plus visible. De jeunes sous-officiers peuvent rapidement prétendre à gravir les échelons au fur et à mesure de leur carrière, en fonction de leur bravoure et de leur mérite. Prenons le cas de Joachim Murat. Fils d’aubergistes, originaire du Lot, il entre à vingt ans dans l’armée pour fuir ses nombreux créanciers. Comme Bonaparte, il fait ses armes sous la Révolution. Celui-ci, favorablement étonné par son courage et son audace au combat, en fait son aide de camps lors de la campagne d’Italie en 1796. Il est nommé la même année général de brigade et général trois ans plus tard, après la bataille d’Aboukir. Fidèle à Bonaparte, il l’aidera lors de son coup d’Etat du 9 novembre 1799. En récompense de sa loyauté, Napoléon lui accorde la main de sa sœur Caroline. Désormais beau-frère de Napoléon Bonaparte, il est nommé roi de Naples le 1er août 1808. On peut dire que Murat a su prendre l’ascenseur social ! Bien sûr, si chaque soldat n’a pas fini sa carrière en tant que roi, ils ont pu bénéficier de ce déverrouillage social.

Fils de la Révolution, Napoléon Bonaparte ne cessera toutefois de s’en démarquer par des mesures symboliques et reste un personnage à part. Pour celui qui a toujours eu peur des révoltes populaires, il tout de même su tiré son épingle du jeu et imposer son style. Profond réformateur, les nombreuses institutions qu’il a mises en place nous sont parvenus, comme le Code Civil.

Mais il verra rapidement son autorité et son pouvoir s’affaiblir jusqu’à son abdication, le 21 juin 1815. L’Empire ne résistera pas à sa mort le 5 mai 172, et la Monarchie est rétablie dès 1815, puis officialisée par la Constitution de 1830.

BENYAHIA Yanis

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