Commentaire de texte de Grenadou, paysan français
Par Ninoka • 12 Mai 2018 • 941 Mots (4 Pages) • 885 Vues
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Le contraste de ce côté très traditionnel du village de Grenadou est saisissant avec la modernité et les échanges qu’apportent la guerre aux paysans. Premièrement il est fait mention du « 75 et du fusil Lebel ». Le 75 est le surnom du canon 75 millimètre qui est la pièce d’artillerie majeure de l’armée française. Egalement appelé le canon roi, il est révolutionnaire pour l’époque et est donc représentatif d’une certaine modernité. Le fusil Lebel est lui le fusil de l’armée française depuis 1887. Ces deux armes sont à leur époque à la pointe de la modernité contrairement donc aux outils de l’agriculture française, en retard par rapport aux autres puissances européennes. L’autre conséquence de la guerre pour les paysans français est l’ouverture au reste de la France, que ce soit pour ceux aux fronts qui rencontrent et échangent avec des citadins ou ceux restés dans les villages qui reçoivent des soldats comme c’est le cas de Grenadou dans l’extrait : « Jamais on n’avait vu des étrangers comme ça ». La Première Guerre mondiale participe réellement au désenclavement des campagnes, processus commencé via l’infrastructure et les marchés à la fin du XIXème siècle.
La figure qui fait le lien entre cette France citadine qui se modernise et la France plus traditionnelle et rurale et le « maitre d’école ». Symbole de la IIIème République, il est possible de comprendre son importance dans le témoignage de Grenadou. C’est lui que les gendarmes vont voir et c’est lui qui sort l’affiche de la mobilisation générale. Si les campagnes françaises commencent à se désenclaver avant la Première Guerre Mondiale c’est grâce à des institutions comme l’école primaire obligatoire (lois Jules Ferry de 1881 et 1882) et le rétablissement du service militaire obligatoire et pour tous les hommes (loi Berteaux 1905). Il est possible de voir les résultats des lois Ferry dans le fait que les hommes du village partis à la guerre envoient des lettres et donc arrivent à écrire. En effet, en 1911, le taux d’alphabétisation des hommes est de 86%, soit dix point de plus qu’au début de la IIIème République.
L’apparition
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