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Reconstruire l’Europe matériellement, financièrement et diplomatiquement. Vers un nouvel ordre européen ? (1918 - 1920)

Par   •  19 Mai 2018  •  2 645 Mots (11 Pages)  •  667 Vues

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Les besoins considérables de l’Europe en guerre et son effacement du marché mondial ont bénéficié aux Etats extra-européens et tout particulièrement au Japon et aux Etats-Unis. Entre 1914 et 1918, les Etats Unis exportent six fois plus de produits et le Japon voit sa production manufacturière augmenter considérablement après la guerre. (Voir schémas)

Le déclin amène à une baisse de l’influence des pays européens. C’est dans ce contexte très instable que l’on tente d’amener la paix économique et diplomatique en Europe.

2. LA CONSTRUCTION D’UNE PAIX

A. La paix : volonté ou nécessité ?

Les Quatorze points Wilsoniens

Les puissances sorties victorieuses de la guerre se fixent comme objectif de reconstruire l’Europe. Concrètement, les traités de paix de 1919-1920 ont tenté de résoudre les innombrables problèmes posés par la guerre ou même antérieurs à celle-ci. La paix repose sur l’union des vainqueurs, seule capable de garantir l’ordre établi. En effet, le président des Etats-Unis, Wilson exprime les Quatorze points dès janvier 1918 soit huit mois avant la signature de l’armistice du 11 Novembre 1918.Ce sont quatorze principes pour terminer la guerre et préparer la paix. Ces points veulent faire respecter le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes en Europe, l’égalité entre toutes les nations, recommandent la diplomatie ouverte c’est-à-dire l’abandon de la diplomatie secrète, préconisent la liberté des mers, le désarmement et la mise en place d’une « Ligue des Nation » destinés à assurer à ses membres « des garanties mutuelles d’indépendance et d’intégrité territoriale ». Ainsi, il joue le rôle d’arbitre dans les débats et entend poser les fondements d’un nouvel ordre international basé sur le droit.

L’idée du rapprochement franco-allemand :

L’idée du rapprochement franco-allemand est indispensable et constitue le deuxième élément moteur. En effet, ce rapprochement est au cœur des projets et des initiatives en faveur de l’unité européenne car nous savons que si l’Europe s’embrasait une nouvelle fois nous aurons affaire à une nouvelle guerre de revanche opposant la France et l’Allemagne.

Prise de conscience du déclin de l’Europe :

La prise de conscience d’un déclin de l’Europe sert de troisième moteur. Avant 1914, l’Europe dominait le monde : non seulement elle avait peuplée l’Amérique et l’Océanie mais en plus elle contrôlait d’immenses territoires coloniaux qui fournissaient de nombreux capitaux. Mais après la guerre nous assistons à une décadence économique sans précédent.

B. Le nouveau visage de l’Europe : La société des nations

Suite à la signature des traités de paix, l’Europe en sort complètement transformée. A commencer par le traité de Versailles qui donne naissance à la Société des Nations. Les objectifs de la SDN comportaient le désarmement, la prévention des guerres au travers du principe de sécurité collective, la résolution des conflits par la négociation et l’amélioration globale de la qualité de vie. Le principal promoteur de la SDN fut le président des États-Unis Wilson, même si son pays n’en fera jamais parti. La SDN est donc une association qui repose sur des règles internationales et capables de prévenir des conflits. Elle incarne l’inspiration universelle d’une volonté de paix durable et elle jouit à ses débuts d’une certaine popularité qui s’illustre par la mise en place d’un grand mouvement international de militantisme en sa faveur : l’Union international de militantisme pour la SDN. C’est d’ailleurs parmi ceux qui soutiennent la Société des Nations ou qui la servent directement que s’engagent souvent les débats les plus intéressants sur l’idée européenne. Plus généralement, c’est bien sur l’ambition de réaliser la paix en Europe qu’est l’origine première de la Société des Nations.

3. UNE PAIX DIFFICILE, UNE PAIX ILLUSOIRE

A. Les traités de paix

Le traité de Versailles :

Le traité de Versailles qui règle le sort de l’Allemagne est signé le 28 juin 1919, choisie pour effacer l’humiliation de la défaite de 1871. →Les clauses territoriales : En Europe, l’Allemagne « restitue » l’Alsace-Lorraine à la France et cède à la Belgique les cantons d’Eupen et Malmédy. A l’est, l’Allemagne se voit amputée de la Posnanie et une partie de la Prusse qui vont à la Pologne reconstituée. → Les clauses militaires : L’Allemagne, qui voit son service militaire aboli, voit aussi son armée réduite à 100 000 hommes dont 5 000 officiers. Elle ne peut posséder ni blindés ni artillerie lourde ni aviation. Sa flotte de guerre est placée en Ecosse le 26 juin 1919. → Les clauses économiques et financières : Ces clauses sont d’autant plus dures. L’Allemagne perd la propriété de tous ses brevets. Les fleuves allemands, c’est-à-dire le Rhin, l’Elbe et l’Oder, sont internationalisés. L’Allemagne doit livrer aux alliés du matériel et des produits agricoles. De plus, l’article 231 la rend responsable de la guerre. Elle se voit donc contrainte de verser les réparations, dont le montant fixé qu’en 1921s’élèvera à 132 milliards de marks-or. Par ailleurs, on enlève à l’Allemagne toutes ses colonies qui seront placées sous la tutelle des principales puissances.

On voit donc que le traité de Versailles fait de l’Allemagne un Etat mineur dont la souveraineté est limitée sur son propre territoire et encore... De multiples commissions sont formées par les vainqueurs pour exercer leur autorité sur le territoire : commission de navigation sur le Rhin, l’Elbe et l’Oder, commission de gouvernement de la Sarre, commission du désarmement, commission des réparations…

Le traité est vu par l’Allemagne comme un véritable diktat.

Le traité de Saint Germain en Laye (10 septembre 1919) et le traité de Trianon (4 juin 1920) aboutissent au démantèlement de l’Empire austro-hongrois, désormais séparé, au profit de la Pologne, de la Roumanie, de l’Italie et de deux nouveaux états : le Tchécoslovaquie et la Yougoslavie.

Le traité de Neuilly (27 novembre 1919) règle le sort de la Bulgarie qui doit céder une partie de la Macédoine à la Serbie (c’est-à-dire au nouvel état Yougoslavie) , de la Thrace à la Grèce

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