Essays.club - Dissertations, travaux de recherche, examens, fiches de lecture, BAC, notes de recherche et mémoires
Recherche

Les mémoires de la Seconde guerre mondiale et leur évolution

Par   •  17 Octobre 2017  •  1 972 Mots (8 Pages)  •  835 Vues

Page 1 sur 8

...

1979 : la TV programme le téléfilm américain Holocauste, fiction sur le sort des juifs

1970 – 1985 Claude Lanzman prépare un film témoignage « SHOAH » (enquêtes sur les lieux des drames, interviews des survivants et des bourreaux), c’est lui qui a le 1° utilisé le terme de SHOAH.

* Des procès « pour l’histoire », très médiatisés

1 Allemand et 4 Français ont été inculpés de crime ou de complicité de crime contre l’humanité entre 1979 et 1983, les procès ont eu lieu de 1987 à 1998.

- Jean Leguay, haut fonctionnaire de Vichy en poste à Paris (où il représente René Bousquet) auprès des nazis, inculpé pour crime contre l’humanité, le 1° inculpé, en 1979. Il meurt avant son procès, en 1984

- Klaus Barbie, chef de la gestapo de Lyon responsable de la mort de Jean Moulin est inculpé en 1983 et jugé à Lyon en 1987

- René Bousquet, chef de la police de Vichy, n’échappe à son procès longtemps différé que parce qu’il est protégé et enfin assassiné en 1993.

- Paul Touvier, jugé en 1994, 1° Français à être condamné pour crime contre l’humanité.

- Maurice Papon, n° 2 de la préfecture de Gironde en 42 et 43, puis haut fonctionnaire de la V° République et ministre, est inculpé dés 81 et jugé en 98-99 pour complicité de crime contre l’humanité

* les polémiques successives

- l’apparition du négationnisme

Fin des années 70 thèses exprimées à l’université de Lyon par Robert Faurisson : les chambres à gaz, instrument principal du génocide, n’auraient pas existé et seraient des inventions juives ! Le Front national héritier, entre autres, de la droite pétainiste antisémite se fait le dispensateur de ces thèses.

Le négationnisme est un crime contre l’histoire.

- les critiques contre François Mitterrand

D’abord sur sa politique de la mémoire en tant que président de la République

Le jour de son entrée en fonction il a voulu déposer une rose au Panthéon sur la tombe de Jean Moulin … c’était s’inscrire dans le droit fil de la politique gaullienne.

Mais il reçoit ouvertement René Bousquet qu’il protège jusqu’en 1991 et fait fleurir la tombe du maréchal Pétain chaque 11 novembre de 1987 à 1992 (héros de Verdun, mais aussi responsable de Vichy)

- ensuite autour de sa jeunesse vichyssoise

Prisonnier de guerre en 40 à 24 ans, il s’évade et devient fonctionnaire de Vichy qui lui décerne la francisque, jusqu’au printemps 43 où il opte pour la Résistance avec son organisation de prisonniers de guerre : parcours honorable qui fut celui de nombreux français. Il est obligé de se justifier, 50 ans plus tard, à la TV, à plusieurs reprises

II.3 – Les évolutions récentes depuis les années 1990

Depuis les années 90, Vichy semble perdre la bataille des mémoires

La « commémorativite » (Antoine Prost) s’est emparée des Français et l’expression « devoir de mémoire » est utilisée surtout par et pour les juifs.

* La sacralisation de la mémoire du génocide

- la commémoration de la rafle du Vel d’hiv devient essentielle

Toujours célébrée depuis 1945, elle change de nature dans les années 90.

Sur l’emplacement du Vel d’ hiv, devant le Capitole à Washington et à Jérusalem, on se relaie pendant 24 heures pour égrainer la litanie des noms des déportés lors de la journée mondiale de la déportation, en avril. = rituel commémoratif

François Mitterrand est le 1° président de la République à participer, le 16 juillet 1992 à la commémoration de la rafle.

- l’engagement croissant de la République Française dans la reconnaissance du génocide

° F. Mitterrand institue par décret, en 1993, le 16 juillet comme journée nationale de commémoration des persécutions racistes et antisémites commises par Vichy de 40 à 44. Mais F. Mitterrand n’a rien changé à la posture officielle de la République vis-à-vis de Vichy : la République n’a rien à voir avec Vichy, elle n’a pas à endosser le responsabilité de ses crimes.

° J. Chirac reconnaît la responsabilité de la France en 1995

- une forte condamnation morale d’abord (« souillent », « injure »)

- il accuse Vichy de « l’irréparable »

-il décrit en termes exacts ce que fut la rafle

- il évoque les 73 000 juifs de France « qui ne sont pas rentrés »

° le 10 juillet 2000, une loi est votée (annulant le décret de 93), elle instaure « une journée nationale à la mémoire des victimes et des crimes antisémite de l’Etat Français et d’hommage aux Justes de France »

° Janvier 2005, commémoration du 60° anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, c’est l’occasion d’une célébration du « devoir de mémoire « sans précédent

➔C’est une indiscutable victoire de la mémoire juive qui a réussi à s’imposer à la mémoire officielle. A-t-elle pour autant conquis la mémoire collective ???

C’est le retrait du mythe résistancialiste de la mémoire officielle.

C’est une défaite de la mémoire pétainiste J Chirac parle de « faute »…)

Mais ce n’est pas pour autant une victoire de la mémoire des Résistants qui ne méritent pas d’être inclus dans la faute collective

Donc c’est la fin d’une bataille, mais certainement pas la fin de la guerre des mémoires.

* Jean Moulin et la Résistance sont à nouveau un enjeu de la guerre des mémoires

La guerre des mémoires redémarre sur la résistance.

Après l’exaltation de ses aspects héroïques et épiques, au

...

Télécharger :   txt (12.8 Kb)   pdf (176.2 Kb)   docx (16.8 Kb)  
Voir 7 pages de plus »
Uniquement disponible sur Essays.club