Le rôle des femmes durant la Seconde Guerre Mondiale - Interviews
Par Plum05 • 18 Avril 2018 • 3 107 Mots (13 Pages) • 670 Vues
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I2 : Vous nous avez parlé à l’instant de la Gironde et de la Convention, pouvez vous nous donner des précisions ?
H1 : La Convention est le nom donné à l'Assemblée constituante qui gouverna la France du 21 septembre 1792 au 26 octobre 1795 lors de la Révolution française, constitué de deux groupe politique. La Gironde fut majoritaire à l’Assemblée législative et à la Convention nationale, leurs députés étant issus de la région de Bordeaux d’où leur appellation. Ses membres sont inscrits au club des Jacobins et constituaient l'aile la plus avancée de l'Assemblée législative, avant de représenter l'aile droite de la Convention nationale face aux Montagnards. Ces derniers étaient un groupe politique à la Convention nationale, favorable à la République et opposé aux Girondins. Ils font parti du groupe le plus à gauche.
I1 : Dans quel but ces femmes entre t elles dans cette période de révolte ?
H2 : Elles font pour la plupart du temps leurs premières expérience de la citoyenneté, où elles sont politisées, pas forcément pour elles-mêmes mais pour le bien-être de toute la société, en créant même des clubs où elles exposent des opinions cohérentes et font des propositions intelligentes. Certaines expriment même des idées féministes visant à améliorer leur statut, comme Olympe de Gouges et sa célèbre Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne. Prenant pour modèle la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, elle affirme que « la femme naît et demeure égale à l’homme en droits » d’après l’article 1er. Elle considère que la femme détient des droits naturels au même titre que l’homme et doit pouvoir participer en tant que citoyenne à la vie politique et au suffrage universel. Olympe de Gouges revendique également pour les femmes la liberté d’opinion et la liberté sexuelle : à ce titre, elle réclame la suppression du mariage et l’instauration du divorce.
L2 : Quels étaient les moyens qu’utilisaient les tricoteuses pour s’exprimer ?
H1 : Les femmes attendent beaucoup de la Révolution et expriment leurs revendications par le biais de pétitions, adresses et cahiers de doléances. Leurs revendications portent sur des problèmes auxquelles elles sont traditionnellement confrontées : absence d'instruction, mortalité en couches, droit d'exercer un métier, protection des travaux féminins. C’est par ces moyens que Olympe de Gouges à fait passer bons nombres de ces revendications et notamment par des brochures telle que les Remarques patriotiques, par l’auteur de la Lettre au Peuple dans laquelle elle développait un vaste programme de réformes sociales et sociétales. Ces écrits furent suivis de nouvelles brochures qu’elle adressait épisodiquement aux représentants des trois premières législatures de la Révolution, aux Clubs patriotiques et à diverses personnalités dont Mirabeau, La Fayette et Necker qu’elle admirait particulièrement.
L2 : Pouvez vous nous dire si les révolutionnaires s’attendaient à autant de manifestations politiques féminines ?
H1 : Les femmes participent activement aux insurrections notamment contre la faim. Force de constater que les femmes vont se révéler être de véritables patriotes et entrer dans un engouement général sans précédent en France. En effet, la Révolution suscite en elles, tout comme pour les hommes, des émotions nouvelles. Le statut de ‘‘citoyenne ‘‘, le sentiment d’appartenance à une nation et la volonté de bousculer l’ordre établi vont les pousser à une participation active et massive aux événements. Il est néanmoins essentiel de préciser que très peu d’entre elles demandent une égalité de droits entre les sexes. Elles expriment avant tout leur volonté citoyenne voire républicaine, participant ainsi aux objectifs généraux de la Révolution, au lieu de demander le droit de vote ou la reconnaissance civile. La conscience féministe est encore loin d’apparaître, malgré les tentatives de quelques figures féminines emblématiques dont on va maintenant parler. De nombreuses femmes ont été actrices de la Révolution. Cependant, la plupart de ces femmes ont joué un rôle davantage en tant que femme qu'en tant que féministe, à l'exception notable d'Olympe de Gouges qui a participé à étape marquante de la « libération de la femme ».
(intervention de l’H2)
H2 : On ne revendique pas l’égalité civile ou politique. Les femmes elles-mêmes, dans leur immense majorité, n’ont pas encore cette prise de conscience. Pourtant, ce qui est indubitable, c’est que dès les premiers événements révolutionnaires, elles sont présentes, très nombreuses, et en particulier celles du peuple. Dans la foule ; à Paris, dans les tribunes lors des rencontres entre le Tiers-Etat, la noblesse et le clergé ; au serment du Jeu de Paume le 20 juin 1789 où les révolutionnaires promettent d’établir une Constitution ; au jardin du Palais Royal, le 12 juillet de la même année, lors de la harangue de Camille Desmoulins ; à la prise de la Bastille le 14.
L1 : Vous venez à l’instant de nous parler des femmes actives de la révolution, pouvez vous nous en citer quelques unes?
H2 : La plus célèbre est biensur est Olympe de Gouges et est considérée comme une des pionnières du féminisme français. Elle est l’auteur de nombreux romans et pièces de théâtre. Elle considérait que les femmes étaient capables d’assumer des tâches traditionnellement confiées aux hommes et demandait qu’elles fussent associées aux débats politiques et aux débats de société. S’étant adressée à Marie-Antoinette pour protéger « son sexe » qu’elle dit malheureux, elle rédigea une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, calquée sur la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, dans laquelle elle affirmait l’égalité des droits civils et politiques des deux sexes, insistant pour qu’on rendît à la femme des droits naturels que la force du préjugé lui avait retirés.
L1 : Quels changements cette déclaration a-t-elle permis pour améliorer des droits de la femme ?
H2 : Parmi les premiers, elle demanda l’instauration du divorce qui fut adopté à l’instigation des Girondins quelques mois plus tard. Elle demanda également la suppression du mariage religieux, et son remplacement par une sorte de contrat civil signé entre concubins et qui prenait en compte les
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