Le Proche et le Moyen Orient, un foyer de conflits de la fin de la Seconde Guerre Mondiale
Par Orhan • 2 Octobre 2018 • 4 474 Mots (18 Pages) • 685 Vues
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Cette pression induit une véritable compétition entre les Etats de la région et qui se traduit par des tensions qui débouchent parfois sur des conflits infrarégionaux qualifiés hydro conflits. Dans cette compétition, les pays les plus riches et les plus développés sont les plus favorisés (armée, argent pour aménagement chers) et les pays d’amont des grands fleuves internationaux sont favorisés car ils contrôlent la source.
On peut évoquer deux conflits infrarégionaux, parmi d’autres, dans laquelle la question hydrique a joué un rôle important :
- La Guerre des Six Jours dans le cadre israélo-arabe (1967). Nasser ferme le détroit Tiran aux bateaux israéliens. L’Israël attaque l’Egypte, la Syrie et la Jordanie (battus) : ils maîtrisent la source du Jourdain (Plateau Golan) et la Cisjordanie (nappes phréatiques)
- La Guerre Iran-Irak de 1980-1988 : la 1ère guerre du Golfe, Saddam Hussein attaque l’Iran : il veut maîtriser le Chatt-el-Arab qui est à la frontière Irak/Iran (statuquo ante)
-> Les hydrocarbures constituent la seconde de ces ressources. En effet, cette région détient un peu plus de 60% des réserves mondiales de pétrole et près de 40% des réserves de gaz. Il s’agit d’une ressource stratégique à l’échelle mondiale (principale source d’énergie : base de l’économie mondialisé) et à l’échelle régionale (source de revenues)
Ex : pour l’Arabie Saoudite, 40% du PIB vient du pétrole.
Cette ressource est très inégalement répartie : les principales réserves de pétrole se trouvent en Arabie Saoudite, au Qatar, en Irak, en Iran, au Koweït et au EAU (pétromonarchie) et les principaux gisements gaziers au Qatar, en Iran, en Arabie Saoudite et au EAU. Cette ressource est donc un facteur de déséquilibre régional entre les Etats qui en possèdent et les Etats qui en sont dépourvus (écarts de PIB/Hab., considérables) car elle alimente des frustrations et génère donc des tensions relatives à la propriété des gisements et à la sécurité des infrastructures destinées à son exportation et notamment des oléoducs et des gazoducs qui sont pour partie transnationaux.
Ces tensions ont parfois débouché sur des conflits infrarégionaux. On peut évoquer les Deux Guerres du Golfe :
- Guerre Iran-Irak : Saddam Hussein veut contrôler la région Chatt-el-Arab (gisements, ports au chenal supertanker)
- Guerre de Koweït : le conflit qui opposa l'Irak de Saddam Hussein à une coalition de 28 États, soutenue par l'Organisation des Nations unies, entre 1990 et 1991 pour le contrôle des puits du Koweït.
Le pétrole et le gaz du Proche et du Moyen Orient sont également fortement convoités par les grandes puissances ce qui a très largement conduit, à l’intervention de puissances ce qui a très largement conduit à l’intervention de puissances étrangères extérieurs à la région (ex : la Seconde Guerre de Golfe, coalition de 28 Etats).
-> La situation géographique de carrefour constitue le dernier de ces atouts. Elle comprend plusieurs seuils qui constituent autant de points de passages stratégiques qu’empruntent les principales autoroutes de la mer qui relie l’Asie à Europe et le Proche et le Moyen Orient à l’Amérique :
- Le Canal de Suez qui assure la jonction entre la Mer Méditerranée et la Mer Rouge
- Le détroit d’Ormuz qui assure la liaison entre Golfe Persique et l’Océan Indien
- Le détroit de Bab Al-Mandeb qui assure la jonction entre la Mer Rouge et l’Océan Indien
Il s’agit d’un atout stratégique à l’échelle mondiale. A l’échelle régionale, c’est une source de revenus et/ou un levier de puissance géopolitique essentiels pour les Etats qui contrôlent ces seuils (ex : le canal de suez est la principale source de l’Egypte).
A l’échelle mondiale, c’est un atout stratégique, puisque dans notre monde mondialisé, cette région est devenue un point de passage essentiel pour la pérennité du commerce international et donc de l’économie mondiale : pour le marché Asie Europe, canal de Suez = 63 000 milles nautiques et cap de bonne-espérance= 10 700 milles nautiques
La maîtrise de seuils a suscité et suscite entre de tensions qui ont parfois dégénérés en conflits :
- La Première Guerre du Golfe (Iran-Irak) : Saddam Hussein désire 3 îles (détroit d’Ormuz
- La Guerre des Six Jours : Egypte ferme le canal de Suez car il a perdu cette guerre
Si les ressources et les atouts de la région sont des objets de tensions et de conflits infranationaux et régionaux, elles ne constituent pas le seul point d’achoppement entre les Etats qui composent la région, sa composition ethnique et culturelle complexe est un objet de discorde également très important.
- Une mosaïque ethnique et culturelle
Si la région est dominée par un groupe ethnolinguistique : les Arabes et une religion : l’Islam, leur rôle unificateur reste limité et ne peut cacher la grande hétérogénéité de son peuplement. La région du Proche et du Moyen Orient est une véritable mosaïque ethnique et culturelle à l‘échelle interétatique mais également infraétatique. 5 peuples cohabitent dans cette région (Cf. fiche introductive). Ces peuples se rassemblent au sein d’Etats dont ils constituent les ethnies majoritaires : les Persans se sont regroupés en Iran, les Juifs en Israël etc. Cependant, ces Etats abritent des minorités ethniques : on peut citer le cas des Turkmènes ou des Persans en Irak. Ces minorités sont parfois quantitativement très importantes dans plusieurs cas particuliers : c’est notamment le cas des Kurdes qui se partagent 4 Etats : Turquie, Irak, Iran et Syrie.
Cette diversité ethnique est porteuse d’une diversité linguistique. On distingue 3 grands ensembles géolinguistiques :
- L’ensemble sémitique (arabe)
- L’ensemble indoeuropéen (persan)
- L’ensemble ouralo-altaïque (turc)
S’ajoute à cette diversité ethnolinguistique, une diversité religieuse même si l’Islam est la religion très largement majoritaire. En effet, il n’existe pas un Islam mais des Islams :
- Divisions sunnites/chiites.
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