La Chine depuis 1945
Par Orhan • 13 Novembre 2018 • 3 367 Mots (14 Pages) • 442 Vues
...
En effet, à partir du milieu des années 1950, la Chine s’engage d’une autre manière dans le système international et tente de s’imposer comme une puissance de rang mondial.
Ainsi, pour reprendre l’expression du géographe et économiste français, Alfred Sauvy, la RPC tente de devenir un leader du Tiers-Monde. En effet, elle participe tout d’abord activement à la conférence de Bandung en avril 1955. Cette dernière se déroule en avril et réunit 29 Etats d'Afrique et d'Asie (dont le Japon). Cette conférence réunit les grandes puissances dites du Tiers-monde et marque leur entrée sur la scène internationale par la politique du non-alignement. Les principaux leaders portant ce discours sont Nehru (premier ministre indien), Nasser (chef de l’État égyptien), Soekarno (chef de l’État indonésien) ou encore Zhou Enlai (Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de la RPC). Ces différents leaders défendent l’anticolonialisme, la coexistence pacifique et le non-alignement aussi considérée comme la 3ème voie. Durant cette conférence, la RDC se veut leader du Tiers-Monde, elle affiche son existence sur la scène internationale comme une volonté d’apparaître en tant que modèle pour les pays d'Asie. Elle exprime également son soutien aux mouvements indépendantistes, par exemple au FLN en Algérie. La Chine soutien également les partis communistes du Sud-Est asiatique notamment au Vietnam. Ainsi, le 5 août 1964 après les incidents du golfe du Tonkin, Pékin garantit Hanoï de son soutien. La RPC envoie en signe de son soutien des militaires et de la logistique (en tout 320 000 hommes), une forte présence dissuasive pour les Etats-Unis, d’envahir le Nord Vietnam. Par ailleurs, elle entre en conflit en 1962, avec l'Inde, importante puissance du tiers monde. La guerre sino-indienne est déclenchée en 1962, lorsque Mao Zedong entend modifier la frontière héritée de la ligne Mac-Mahon en sa faveur. La volonté de contrôle des territoires himalayens est considérée par Nehru comme une agression brutale alors que ce dernier cherche à se rapprocher de la RPC. Finalement, l’armée indienne se révèle être faible face à l’armée chinoise ; le conflit tend les relations entre les 2 puissances.
A partir de 1963, la R.P.C. rompt avec l'U.R.S.S. pour imposer son leadership sur le bloc communiste dans le monde. Après la mort de Staline en 1953, Mao Zedong s’oppose à Nikita Khrouchtchev. La déstalinisation en Union soviétique commence aussitôt. Pour les dirigeants soviétiques, elle consiste à abandonner le culte de la personnalité et à dénoncer les « excès » de la période du stalinisme. Mao Zedong refuse la déstalinisation mise en place car « Le Grand Timonier » a basé son pouvoir sur le schéma stalinien. L'URSS engagée dans la coexistence pacifique refuse l’aide promise pour l’arme nucléaire. L’opposition frontale se renforce lorsque Mao critique la faiblesse des soviétiques avec la « capitulation » lors de la crise des fusées à Cuba et le soutien soviétique à l’Inde. Enfin, en juin 1963, les Chinois publient La proposition du parti communiste chinois concernant la ligne générale du mouvement communiste international, les Soviétiques répondent par une Lettre ouverte au Parti Communiste de l’Union soviétique. C'est la dernière communication formelle entre les deux camps. Une brève pause dans les tensions survint après la chute de Khrouchtchev, en octobre 1964. En novembre, le Premier ministre chinois Zhou Enlai se rendit à Moscou pour s’y entretenir avec les nouveaux dirigeants, Léonid Brejnev et Alexis Kossyguine. Mais il acquit vite la certitude que les Soviétiques n’entendaient pas changer de position, ce qui amena Mao à dénoncer la perpétuation d’un « khrouchtchevisme sans Khrouchtchev »
Finalement, par son non-alignement aux soviétiques, la RPC devient une puissance régionale au potentiel important. En effet, l’acquisition de la puissance nucléaire en 1964 rehausse sa diplomatie au rang des puissances occidentales. Le programme nucléaire de la Chine populaire date de Mao Zedong et a démarré dans les années 1950. Il est développé dans les laboratoires de Mianyang, dans le Sichuan, et l'un des principaux scientifiques qui y participe est Deng Jiaoxian, devenu un héros national immortalisé en quatre caractères : le « père fondateur des deux bombes ». De plus, la RPC récupère le poste de membre permanent au conseil de sécurité à l'O.N.U. en 1971 et renvoie Taiwan au rang de puissance secondaire. En effet, après plusieurs échecs et tentatives notamment comme en 1965, le 1er juin 1971, le président Nixon annonce qu’”un changement significatif a eu lieu parmi les membres de l'ONU sur l'admission de la Chine continentale", ajoutant que son gouvernement "analyse la situation" et annoncera sa position lors de la session d'automne de l'ONU. Ainsi, le 25 octobre 1971 : la RPC obtient le siège de membre permanent du conseil de sécurité à l’ONU. Enfin, sa participation au conseil de sécurité de l’ONU et sa rivalité croissante avec l’URSS a tendance à rapprocher les pays occidentaux de la Chine. En effet, excepté la Grande-Bretagne, peu de puissances occidentales avaient reconnu la Chine continentale et continuaient de soutenir Taiwan. Cependant, en juin 1964, la RPC est reconnue par la France, le Canada et l’Italie durant l’année 1970. De plus, la diplomatie du ping-pong ouvre la voie à un renouveau dans les relations sino-américaines à l'occasion de la visite du président américain Richard Nixon en 1972 en Chine. L'affirmation de la puissance de la RPC dans le monde est limitée au début des années 1970. La fin du maoïsme provoque des réorientations.
En effet, depuis 1978, la RPC s’est transformée et tente de s’imposer de plus en plus comme une puissance globale.
Ainsi, les réformes libérales initiées par Deng Xiaoping à partir de 1978 permettent une « ascension pacifique » selon Jean-Pierre Cabestan et Benoit Vermander. Deng Xiaoping est l’un des principaux dirigeants du PCC à partir du milieu des années 1950. Deng Xiaoping prend la tête du pays et engage une politique de rattrapage. Tout d’abord, une politique de modernisation économique qui introduit le libéralisme économique et plus d'ouverture sur le monde : « l'économie socialiste de marché ». Au début de l'année 1979, Deng Xiaoping effectue une visite officielle aux États-Unis au cours de laquelle il rencontre à Washington le président Jimmy Carter et plusieurs membres du Congrès. Il visite ensuite le centre spatial de la NASA à Houston et le siège de Boeing et Coca-Cola respectivement
...