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LA BARRICADE : 1830 - 1848

Par   •  9 Mai 2018  •  5 311 Mots (22 Pages)  •  352 Vues

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En effet le cadre de développent du mouvement des barricades en 1830 comme en 1830 est celui de la ville, ce qui est essentiel pour mieux percevoir le fonctionnement. La barricade prend naissance à Paris dans un cadre urbain, l’avantage de la grande ville vient de la possibilité de mobiliser plus rapidement la population, des quartiers entiers participent à l’insurrection. Durant les Trois glorieuses en 1830 on dénombre plus de 10 000 hommes mobilisés à Paris par exemple. On peut penser que l’insurrection n’aurait pas eu l’ampleur ni l’impact sans le facteur urbain. Paris devient alors la ville symbole de la barricade en 1830, et cela se renforce en 1848. Elle change rarement de lieu à Paris. En effet, elle est souvent dans les mêmes quartiers, surtout ceux de la rive droite, du nord de la capitale, dans le Paris dit « populaire ». Ce sont les quartiers ouvriers qui se situent sur la rive droite, d’où l’opposition entre l’est parisien ouvrier et l’ouest parisien. De plus on remarque qu’il n’y a pas de barricade à la campagne ou même dans les bourgs de province. Il s’agit d’un mouvement purement urbain. Cela est lié à la prépondérance des quartiers ouvriers notamment à Paris et à Lyon, comme le quartier de la croix-rousse, le quartier ouvrier, des Canuts. Cependant cette répartition est à relativiser avec l’insurrection de 1848 notamment. En effet, même en 1830, des barricades s’érigent sur la rive gauche dans le quartier latin, on en dénombre une dizaine entre le 23 et 24 février 1848. Or ce quartier latin est le quartier étudiant, ce qui indique le rôle important de la mobilisation étudiante, surtout en 1848. De plus dans les grandes villes, les quartiers occupés sont principalement les quartiers où les rues sont étroites, comme la célèbre rue Transnonian en 1834. L’avantage supplémentaire de la ville se trouve dans le fait que la multiplication des barricades encerclent les groupes, et il devient alors très difficile pour l’armée de se déplacer. Enfin l’importance accordée à l’occupation des places symboliques, comme à Paris avec la place de la Bastille, place des grèves ou encore la concorde, montre la volonté de se souvenir de ce peut accomplir le peuple, il s’agit avant tout d’un important symbole, pour marquer l’imaginaire collectif. Ainsi, en Europe aussi durant le Printemps des peuples de l’année 1848, dans les grandes villes européennes où d’élèvent des barricades comme Berlin ou Prague, on reprend la même configuration que celle de Paris. Ainsi, on voit l’importance du lieu de développement des barricades comme moyen de revendication qui montre que les populations à l’origine de l’insurrections sont les classes populaires, les plus pauvres, les ouvriers, mais également les étudiants.

En effet, la barricade est le fait d’acteurs multiples, ce qui en fait un mouvement très hétérogène. On observe la mobilisation évidente des ouvriers, des petits commerçants, des artisans des étudiants. Mais il y également une certaine participation des bourgeois. Les acteurs des insurrection de 1830 et 1848 ne font donc pas partit de la même classe social et ne possèdent pas les mêmes moyens matériels. En 1830 durant les Trois glorieuses c’est une révolte étudiante avant tout, de la « jeunesse bourgeoise ». On peut citer les étudiants de polytechnique par exemple, ainsi nous avons vu que des barricades se dressent aussi dans le quartier latin, là où sont les grandes écoles, ce qui en fait un point de rassemblement facile. La barricade permet l’alliance entre les jeunes, les bourgeois et les hommes du peuple contre la politique de Charles X, et ses ordonnances contestées. Les barricades sont alors un moyen d’expression commun aux différentes populations urbaines, elles permettent à des hommes d’horizons très variés de s’unir et de fraterniser dans un but commun. Si la barricade est essentiellement masculine, et que les combats se font entre hommes, le rôle des femmes dans les barricades n’est pas a minimiser. Elles servent par exemple de soutient moral, elles aident à la construction, et soignent les blessés, mais peuvent aussi envoyer des projectiles depuis les fenêtres, elles ont un rôle actif. On peut également observer que la compositions des insurgés varient selon le lieu. Ainsi à Lyon durant la révolte des Canuts en 1831, les barricades sont dressées par des ouvriers, les femmes et mêmes les enfants y participent, fraternité entre le peuple qui s’unit pour défendre des intérêts. Elle est aussi constituée d’ouvrier aussi à Paris en 1832, tandis qu’elle s’universalise en avril 1834 où elle est constituée d’étudiants, artisans, commerçants, d’ouvriers qualifiés… Le rôle de chaque groupe social est important. Les bourgeois ont le rôle de l’appel aux armes, et ceux qui combattent sont les gens du peuple, avec notamment l’importance de l’alliance entre l’étudiant et la jeunesse laborieuse. Le rôle de la garde nationale; la milice bourgeoise, est important ils font le liens entre les postes et les barricades, et ont comme rôle de maintenir de l’ordre. Ils permettent d’organiser la barricade, d’éviter les pillages, de stabiliser les situations. Une autre participation qui est moins visible est celle des républicains, lors de la révolte des canuts à Lyon en 1834, les républicains parisiens envoient à Lyon certains de leurs membres pour créer des associations de compagnonnage. Ils sont aussi présents durant l’insurrection républicaine à Paris de 1832 et lors des funérailles du général Lamarque, qui mènent à des barricades.

Ainsi, la barricade qui se développe dans le cadre urbain traduit une spontanéité dans sa construction, et une hétérogénéité dans sa formation. Elle va alors être perçue comme un moyen de contestation populaire de dernier recourt a forte dimension symbolique liée à influence romantique qui va se propager en Europe.

La Barricade s’impose en France à partir des années 1830 comme une forme de revendication violente du « dernier espoir » pour une population dans l’incapacité de s’exprimer, à laquelle l’influence du romantisme confère une forte portée symbolique, ce qui permettra son exportation et sa propagation relative aux peuples européens en 1848 lors du Printemps des Peuple.

Tout d’abord, la barricade apparait comme une forme de contestation reposant sur une action violente, se justifiant comme étant le dernier moyen pour les populations de se faire entendre. En effet, le régime de Charles X puis de Louis Philippe proscrivent tous les moyens légaux d’expression de l’opposition. Il est alors impossible de se réunir ou de contester le pouvoir légalement, par des groupes de débats ou à l’aide de journaux par

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