Évolution de l'esthétique
Par Christopher • 4 Octobre 2018 • 1 375 Mots (6 Pages) • 361 Vues
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assistons à l’influence du classicisme sur l’esthétique. Ce dernier est marqué par un principe de droiture, de rigueur, de règles à suivre. L’art doit donc se soumettre à une définition rationnelle de ce qu’est le Beau. La philosophie de Descartes à ce sujet énonce que « les différentes définitions de l’art et du Beau doivent pouvoir se soumettre, au même titre que la Nature, à une règle de raison qui permette d’en opérer la déduction. » Enfermé dans un moule de logique, de géométrie et de théorie, les artistes s’émancipent de ce mouvement pour s’abandonner à un autre qui, lui, mise d’avantage sur la psychologie, la perception plus que sur l’ontologie ou la règle. L’esthétique repose sur le sentiment, sur l’émotion de l’artiste ou de l’observateur. Cela devient comme une sorte d’esthétique de la pensée, la beauté de la perception, du message, du sentiment. Le jugement du Beau devient alors subjectif et peut varier d’un observateur à l’autre, la définition n’est plus fixe, mais plutôt mobile.
Tandis qu’au XIXe siècle, les théories du Beau, de l’art de l’esthétique passent beaucoup plus par un registre philosophique, par la connaissance des Idées. Arthur Schopenhauer, philosophe allemand, s’exprime en disant que la musique est le plus haut des arts car elle « est une voie vers la Volonté », tandis que les autres formes d’arts ne sont que liées au sensible. « Le monde est musique incarnée tout autant que volonté incarnée. » C’est au cours de ce cette période que nous commençons à faire de l’art pour l’art ; c’est la révolution Romantique.
Toutes ces visions de l’esthétique finissent par se tourner vers le tournant du XXe siècle. L’esthétique est reconnue comme étant la manière d’un homme à percevoir certains traits d’un sujet, qui est l’objet de son observation. On tente cependant de l’évaluer de manière scientifique. Durant cette période, « l’appréciation esthétique mettrait en jeu une pensée, […] qu’il faudrait élucider à l’aide de critères précis qui lui correspondent. » (Extrait sortit de l’article de Charles Daniel, « Esthétique-Histoire » sur encyclopédia Universalis). Une des hypothèses les plus radicales consiste à analyser l’œuvre, comme on analyserait un problème. C’est là que rentre en jeu l’esthétique analytique. Madame Dominique Château, philosophe, explique cette notion comme suit : « L’esthétique analytique prétend être une nouvelle version de l’esthétique, une façon de la concevoir qui la coupe de sa tradition, comme une langue inédite que l’on prétendrait substituer à la langue commune et dans laquelle elle serait difficilement traduisible. » Ce n’est plus une question de savoir ce qui est Beau, mais qu’est-ce que l’Art, à l’aide de raisonnement logique, non subjectif. Les différentes crises de cette période (Révolution française, révolution industrielle) inspirent plusieurs artistes à représenter la réalité de leur temps, à s’exprimer au travers de différents médias. La valeur esthétique de leurs créations devient d’autant plus importante aux yeux de toute la société. Les gens analysent les messages, sont encouragés à s’exprimer à ressentir.
Aujourd’hui, au XXIe siècle, nous assistons à un phénomène culturel frappant : la culture de masse. Cette idéologie consiste à transformer la culture en marchandise, tout est axé vers le profit, la mentalité capitaliste. L’art est fait pour être vendu, les maisons sont plus coûteuses si elles correspondent au modèle « moderne » de l’architecture, si leur qualité esthétique est plus appréciée, nos moyens d’identification passent par les tissus que l’on porte, par nos moyens de s’acheter la plus récente « mode », etc. En somme, l’hyperconsommation est devenue une norme. L’individu aujourd’hui est souvent extrodéterminé, il a perdu l’ancrage en soi et se tourne donc vers l’extérieur pour trouver ses modèles et les modèles actuels vont de pair avec la croissance éternelle de l’économie capitaliste. Cet individu se nourrit de l’approbation des autres, il intègre donc les normes du monde qui l’entoure pour rentrer dans les moules étroits de notre société, afin d’être accepté et bien reçu par ses pairs. Le capitalisme artiste se répand ; ce système qui intègre le rationnel et l’intuitif au profit des secteurs de la consommation marchande ; c’est l’esthétisation de l’économie
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