Soins de confort et de bien être

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Après avoir fait cela, je retire mes gants vinyle à usage unique et me frictionne les mains avec la solution hydro alcoolique. Je remets immédiatement une autre paire de gants à usage unique.

Afin de préserver son autonomie et la stimuler à utiliser ses capacités, je demande alors à Madame S… qu’elle prenne d’elle-même l’autre gant de toilette propre, ainsi que le savon, pour se laver seule le visage. Pendant qu’elle s’attèle à cette tâche, je la félicite et l’encourage. J’interromps le lavage car Madame S… est capable de rester plusieurs minutes sur la même partie du visage, et ce en raison de sa maladie.

Elle fait de même pour la partie poitrine et ventre où je lui précise de bien passer dans les plis et le dessous des seins. Pour respecter sa pudeur, par respect, et aussi pour ne pas qu’elle prenne froid, je lui mets la serviette du corps sur ses épaules.

Puis je lui indique que je vais m’occuper du reste du corps ; le dos, les bras, les jambes et les pieds en trois étapes : d’abord, je savonne, ensuite je rince puis je finis par sécher minutieusement par tamponnement. Durant la toilette, je prends soin de vérifier l’état cutané de la résidente. La toilette terminée, j’enlève ma paire de gants à usage unique et me frictionne les mains avec de la solution hydro alcoolique.

Madame S… est propre, je lui propose de s’asseoir sur la chaise présente dans la salle de bains et je l’aide à mettre son soutien-gorge, je lui donne son tricot de corps ainsi que son pull qu’elle enfile seule. Je ne manque pas encore de la féliciter. Elle écoute et comprends mes demandes mais il faut répéter constamment les consignes. Etant assise, j’en profite pour lui mettre ses bas de contention, ainsi que son pantalon et ses chaussures. Je lui demande de se lever pour monter son pantalon et arranger ses vêtements.

Afin de terminer le soin dans de bonnes conditions, j’entame une discussion sur son vernis à ongles, vernis posé par sa fille quelques jours auparavant. Je propose enfin à Madame S… d’effectuer ses soins d’hygiène dentaire (nettoyage du dentier), de mettre du parfum et de se coiffer. Comme tout au long du soin, je reste à côté d’elle pour préserver sa sécurité.

Je ramène alors Madame S… dans la chambre et l’installe au fauteuil pour qu’elle puisse recevoir son petit-déjeuner.

Mon soin de confort et de bien-être est maintenant terminé. Dans un premier temps et après avoir remis une paire de gants à usage unique, je dépose mon sac poubelle dans la grande poubelle prévue à cet effet dans le couloir. Dans un second temps, je dépose le linge sale, les gants de toilette et les serviettes usagées dans le bac à linge sale qui sera ensuite porté à la lingerie. Pour finir, je désinfecte à nouveau mes surfaces à l’aide de désinfectant et d’une lingette afin de repartir de la chambre en ayant laissé un environnement propre et désinfecté aux germes éventuels. J’ôte mes gants à usage unique et je me frictionne à nouveau les mains avec une solution hydro alcoolique.

Je remercie alors la résidente et lui indique que son petit déjeuner va arriver d’ici quelques instants puis je sors de la chambre environ 40 minutes plus tard.

Face aux troubles du comportement d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer, et dans un contexte d’organisation du temps de travail imparti aux aides-soignantes, j’ai essayé de répondre à la problématique suivante :

Pour quelles raisons les aides-soignantes peuvent éprouver des difficultés à réaliser les soins de confort et de bien-être auprès des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ?

- Phase explicative

Un travail de recherche sur les troubles générés par la maladie d’Alzheimer et sur les concepts à mobiliser dans le cadre des soins de confort et de bien-être, complété par des discussions avec les différents soignants de l’EHPAD, m’a permis de soulever plusieurs hypothèses :

En premier lieu, on peut émettre l’hypothèse que le personnel soignant serait mal renseigné sur la maladie d’Alzheimer. Cependant cette dernière est peu probable compte tenu des formations initiales et le fait que le personnel soignant travaillant dans l’unité soit dédié à celle-ci et donc au fait des troubles comportementaux des patients. De plus, l’EHPAD a mis en place des actions de formation des soignants afin d’améliorer la qualité des soins apportés aux personnes malades, et ce dans le cadre du plan Alzheimer 2014 – 2019.

Bien que ceci ne soit pas le cas dans l’unité spécialisée, on peut supposer que les aides-soignantes ne communiquent pas suffisamment avec les résidents. La communication à la fois verbale (parole) et non-verbale, notamment par le toucher et le regard, m’a permis de rassurer la patiente tout au long du soin et ainsi réaliser la toilette dans les meilleures conditions possibles.

On peut également supposer que les aides-soignantes n’ont pas le temps nécessaire à la réalisation des soins de confort et de bien-être. Au cours de ce soin, j’ai pris le temps d’instaurer une relation de confiance avec la résidente, de l’encourager et j’ai été pour elle d’une aide partielle qui a permis d’orienter le soin vers la participation de la personne, et ainsi favoriser la mobilisation et l’autonomie. La réalisation de la toilette debout a permis également de stimuler les capacités motrices de la résidente, et ainsi retarder la perte d’autonomie et la grabatisation. Dans la réalité, le temps imparti à la toilette est d’environ une vingtaine de minutes, ce qui ne permet pas toujours la mise en place d’un contexte favorable à la bonne réalisation du soin ou à la réalisation de la toilette debout.

Une autre cause pourrait être le manque de savoir-faire des soignants, notamment concernant les concepts fondamentaux :

- Assurer les soins dans le respect de la pudeur de la personne âgée ; dans le cadre du soin, j’ai pris le temps de fermer la porte, de m’assurer que les rideaux étaient bien fermés, de préparer correctement le matériel personnel afin de ne pas la désorienter et ne pas lui faire perdre ses repères. De plus, j’ai pris soin de respecter son intimité en la recouvrant lors du soin avec une serviette, cela lui permettant également de ne pas avoir froid.

- Respecter la personne âgée et veiller à son bien-être ; j’ai fait participer la personne au déroulement de la toilette (participation au choix des vêtements, à la toilette…). Afin de