Marcus Garvey : aux origines du rastafarisme.

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qui avaient tout mijoté pour mettre un terme à cette cause noire doit il était défenseur. En effet pour lui, ses souffrances ne sont qu’une manière pour ses détracteurs d’humilier toute la race noire « dans le combat pour la vraie émancipation et la Rédemption Africaine ». Car pour Garvey, tant que le noir restera aux États-Unis, il ne pourra ni s’accomplir ni s’affirmer mais sera toujours asservi.

Pour Garvey, il est en effet impossible de parler d’une rédemption africaine ou encore d’une nationalité africaine vers justement cette Afrique où les Noirs ont été arrachés. Car pour lui, pour pouvoir parler de nationalité africaine, il faudrait avant tout que tous les Africains colonisent l’Afrique tout comme les Européens ou encore les Américains ont colonisé l’Europe et l’Amérique. Cette colonisation ne pouvait se faire que par le rapatriement vers cette Terre Mère d’où seraient partis tous les Noirs car pour Garvey, « il n’y a absolument aucune différence entre les Africains d’Afrique et ceux d’Amérique ou encore ceux des Caraïbes, en ce sens que tous sont les descendants d’une même famille ». Il confirma plus tard dans son discours ce désir de reconquête et d’unité africaine lorsqu’il affirma que « l’histoire de l’outrage formera un chapitre splendide dans l’histoire de l’Afrique rédimée, quand les hommes noirs […] auront une civilisation et un pays à eux ».

Le rastafarisme en Jamaïque et en Éthiopie : de Hailé Sélassié à Bob Marley en passant par Léonard Percival Howell

Le rastafarisme est un mouvement religieux caractérisé par de nombreux emprunts au Christianisme dont le nom provient de l’amharique, langue parlée majoritairement en Éthiopie et dans certains de ses pays frontaliers. Le mot rastafari vient de Ras qui signifie tête ou plutôt celui qui gouverne, et Tafari, celui qui est craint. C’est aussi le prénom de naissance d’Hailé Sélassié Ier, empereur d’Éthiopie de 1930 à 1974. Le mouvement rastafari trouve ses origines dans les idées véhiculées par Marcus Garvey dans les années 20 parmi lesquelles il affirmait que les Noirs croyaient au Dieu d’Éthiopie et non en celui d’Isaac et de Jacob, ce dernier existant pour ceux qui croyaient en lui, c’est-à-dire les Blancs, quant aux Noirs ils devaient se tourner vers l’Éthiopie et adorer leur Dieu.

Couronnement de Hailé Sélassié

Le 2 Novembre 1930, Tafari Makonnen, le Ras Tafari accède au trône d’Éthiopie en tant qu’empereur et prend le nom de Haïlé Sélassié qui signifie " Puissance de la Trinité ", descendant de la reine de Saba et des rois Salomon et David dont il serait le 225ème successeur. Il est considéré par beaucoup de ceux qui partagent les idéologies de Marcus Garvey ou encore de Leonard Percival Howell, comme étant celui envoyé libéré le peuple noir de l’oppression de l’homme blanc.

Leonard Percival Howell, le premier rasta

Né dans la Jamaïque coloniale de la fin du XIXème siècle, Leonard Percival Howell surnommé Gong est considéré comme étant le premier rasta, celui par qui le mouvement rastafari a vu le jour. En 1939, il fonda la première communauté rasta connue sous le nom de Pinnacle et dont le slogan Land - Peace - Freedom est basé de la politique ‘‘ Peace, Bread and Land ’’ de Lénine durant la première guerre mondiale. Il est aussi l’auteur du recueil ‘‘ The Promised Key ’’ qu’il signa de son nom hindu Gong Guru Maragh qui signifie seigneur de l’univers.

La musique reggae de Bob Marley

Considérée comme un important un support essentiel dans le mouvement rastafari à travers lequel ce dernier a pu se transmettre en dehors du cercle rasta, la musique reggae se veut le porte-parole des opprimés, défie la société occidentale qu’elle considère comme l’oppresseur du peuple noir. Née en Jamaïque, cette musique est avant tout et surtout pour ses chanteurs et musiciens, un moyen de véhiculer leur idéologie rasta en dehors du cercle des initiés rasta. Par exemple, une des chansons du groupe de reggae "Culture" sortie en 1977, parle de l’oppression subie par les Noirs à cause de Babylone. Ayant pour titre le nom du bateau censé les rapatrier en Afrique, cette chanson parle de l’arrachement des peuples noirs d’Afrique et de leur réduction en esclaves aux Antilles :

They took us away from our homeland

And we are slaving down here in Babylon

We are waiting on an opportunity

For the Black Star Liner which is to come

La culture rastafari : sa diffusion en Afrique

La culture rastafari ne regroupe pas seulement les Rastas mais plutôt une majorité de personnes se sentant rejoint par ses idéologies. Ainsi, « rastafari est la bannière d’un esprit qui se retrouve partout dans le monde. C’est l’esprit de la liberté, de la fierté [...] et celui de la foi en l’unification ». En ce qui concerne le continent africain, le mouvement Rastafari y fait son apparition dans les années 1970. En effet, après l’indépendance de la majorité de ses pays, l’Afrique doit se réveiller de son rêve colonial et faire à des désillusions en ce qui concerne autant la vie politique, sociale qu’économique. Ainsi, c’est dans un contexte post-colonial que le rastafarisme fait son entrée sur le continent africain qui, face à de nombreux mouvements contestataires, adopte rapidement le reggae à travers lequel le mouvement Rastafari diffuse aussi bien sa philosophie que ses idées culturelles, politiques ou encore religieuses.

La musique reggae ou la voix d’une jeunesse révoltée

Le mouvement Rastafari et le retour en Éthiopie : à la recherche d’une « identité perdue »

Pour les adeptes du mouvement Rastafari, le retour en Éthiopie, la Terre-mère, est considéré comme le but ultime de leur quête existentialiste. En effet, bien avant le début du mouvement, les noirs issus de l’esclavage et présents en Amérique désiraient déjà effectuer un retour aux sources. Ainsi, avec la prophétie de Leonard Percival Howell quant à l’élection d’un roi noir qui sera le libérateur