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Mal être du soignant après le décès du patient, le soi thérapeutique : un bouclier émotionnel

Par   •  28 Novembre 2018  •  9 400 Mots (38 Pages)  •  610 Vues

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- Questionnement de départ :

- Dans un processus identitaire immuable en qualité de professionnel de santé et sur un versant émotionnel, en quoi le soi thérapeutique constitue t-il un outil de travail majeur pour le soignant contre le mal être causé par la confrontation à la mort d’un patient?

Après avoir établi ce questionnement, je me suis portée sur l’hypothèse de travail suivante :

- Ce mal être résulte d’un dosage émotionnel inadéquat qui lui-même résulte principalement d’une utilisation inadaptée du soi thérapeutique.

II. Cadre de référence

1. La relation soignant soigné : un rapport érigé sur des fondements universels

«Une relation, c’est une rencontre entre deux personnes au moins, c'est à dire deux caractères, deux psychologies particulières et deux histoires»

Alexandre MANOUKIAN. [2]

- Qu’est ce qu’un patient ?

Le patient est celui dont l’état général de santé nécessite une prise en charge médicale particulière. Ainsi il lui est octroyé une attention particulière et des soins lui sont prodigués selon sa pathologie.

- Qu’est ce qu’un soignant ?

En l’occurrence je ferais uniquement référence à l’infirmier. L’infirmier a une place primordiale dans le corps soignant puisqu’il est amené à superviser d’autres professionnels de santé comme les aide soignants, puisqu’il travaille en collaboration direct avec le médecin et d’autres professionnels de santé. Sous l’éveil de son rôle propre et de son rôle prescrit, « Souvenons nous avant tout que l’infirmière et l’infirmier sont des professionnels soignants dont l’art est complexe, subtil et ancré dans un professionnalisme dont l’expression ne repose pas seulement sur l’acte posé mais bien dans la capacité d’aller à la rencontre d’autrui en vue de cheminer avec lui vers plus de santé. »

Walter HESBEEN.[3]

- Qu’est ce que la relation soignant soigné ?

D’après Alexandre Manoukian, la relation, à l’état brut, dépend de la personnalité de chaque individu conjugué au contexte dans lequel la relation prend naissance. Dans son ensemble la relation soignant soigné fait appel à une connaissance et une confiance en soi de la part du soignant, qui au quotidien est amené à soutenir le soigné. Cette approche basée sur la confiance, le respect et l’écoute mutuelle a pour but premier de favoriser un contact primordial et un échange fructueux. Si la relation soignant soigné érige une inégalité de rapport de par le statut différent des deux protagonistes, ils sont et demeurent autant impliqués l’un que l’autre. Lorsque dans son authenticité le soignant s’engage auprès du patient pour répondre à des besoins, tant physiques que psychologiques, dans la mesure du possible et des moyens dont il dispose, il doit montrer son entière disponibilité. Créant un lien particulier, cette relation fait appel aux motivations des deux partis. Cette alliance peut générer de la part du soignant le développement important d’un affect inconscient, s’installant soit à cause de la durée soit à cause de l’éveil d’un souvenir douloureux, ayant provoqué chez lui diverses émotions, gardées en mémoire entre autre. La relation soignant soignée est conduite et entretenue par de nombreux facteurs intervenants au quotidien.

1.1. La communication verbale et non verbale

Par définition, la communication c’est l’action, le fait de communiquer de transmettre quelque chose. C’est le fait d’être en rapport avec autrui, en générale par le langage. Elle est tant liée à la parole qu’au langage du corps. En effet, partie intégrante de la dimension communicative, la communication non verbale désigne tout échange n’ayant pas recours à la parole. C’est une communication qui met en jeu les gestes, l’attitude, les mimiques, tout ce qui peut se lire et s’interpréter grâce au facies et les odeurs.

La communication constitue le premier soin infirmier de par son importance et son indispensabilité. Elle peut être utilisée comme un soin thérapeutique mais aussi comme un soin de confort tant pour le patient que pour le soignant. C’est en quelques mots l’ossature professionnelle de tout soignant souhaitant prendre en charge le patient dans sa globalité, en tant qu’homme et être humain a part entière. La communication reste et est avant tout la base du partage, de la compréhension et la clef qui ouvre la recherche de solutions pour un individu ou un groupe d’individus. Le corps est en mesure de faire passer des messages aussi clairs que des phrases prononcées entendues et comprises.

1.2. La notion de cure/care

Le mot « cure » signifie soigner en anglais. Le mot « care » qualifie tout ce qui est du domaine de « prendre soin ».

L’article R 4311-2 du Code de la Santé Publique[4], stipule que « les soins infirmiers, préventifs, curatifs ou palliatifs, intègrent qualité technique et qualité des relations avec le malade ». Jean Watson[5] souligne d’autre part que tant les soins curatifs que caratifs participent au devenir du patient en matière de santé. « Ils se fondent sur une philosophie humaniste qui est la clé de voute de l’approche soignante et qui est étayée par un corpus scientifique ne cessant de s’accroitre » ; « La pratique infirmière quotidienne doit prendre racine dans un système de valeurs humanistes solide qu’il appartient à l’infirmier de cultiver […] cette association humaniste scientifique constitue la base du caring. »[6]

1 .3. La relation d’aide

La relation d’aide en soins infirmiers se doit d’être pensée, réfléchie, pertinente et professionnelle. Ayant pour principale finalité d’apporter écoute et soutien au patient, elle est guidée par une communication d’espoir que le soignant accorde au patient dans le but de l’amener à se sentir mieux. La congruence, l’empathie et la chaleur humaine que se doit de communiquer le soignant au patient sont, dans un contexte d’idéal, les moteurs d’une relation d’aide optimale.

1.4. La juste distance

Loin d’être une idéologie professionnelle dans un cadre de soins,

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