Les procédés littéraires
Par Christopher • 3 Octobre 2018 • 1 383 Mots (6 Pages) • 437 Vues
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- Comment sont évoqués les rapports entre maîtres et valets?
Nous apprenons grâce au champ lexical du mariage: «de la mariée», «sa femme», «mariant», «épousée» et «ta fiancée» montre que la scène se passe le matin des noces de Figaro et Suzanne. Des termes affectueux énoncées dans la première partie (comme «ma charmante») le montre.C'est une sorte d'imitation d'un discours qui se distingue par son manque d'élégance et également la recherche de Figaro d'un langage raffiné Mais des surnoms irrespectueux sont donnés à Figaro par Suzanne comme «mon fils» et «mon amis». Suzanne énonce dans cette réplique «Que les gens d'esprit sont bêtes!», elle est moqueuse à l'égard de Figaro, mais c'est également une sorte de compliment car Figaro ne semble plus un être un valet traditionnel coupé de la maîtrise de langage, mais Suzanne le fait rentrer dans la catégorie «gens d'esprit, Figaro est apte à rivaliser avec l'aristocratie. Une métonymie est utilisé par Beaumarchais dans la deuxième réplique de Figaro: «à l’œil amoureux d'un époux!...». Le compte Almaviva a un penchant d'ordre sexuel, Beaumarchais accentue sur ce défaut grâce à son humour: «à obtenir de moi, secrètement, certain quart d'heure, seul à seule», c'est une réplique de Suzanne qui cherche à faire comprendre à Figaro, que le le Compte a le droit du Seigneur sur elle, anciennement appelé le droit de cuissage. Cependant le Compte Almaviva avait supprimé le droit deSuzanne énonce à plusieurs reprises le côté vicieux, érotique et parfois même pervers du Compte Almaviva à Figaro: «en deux pas il est à ma porte», «s'il l'a détruit, il s'en repend et c'est de ta fiancée qu'il veut le racheter en secret aujourd'hui». L'auteur utilise le comique de situation pour divertir son public. Beaumarchais applique le comique de caractère dans la dixième réplique de Figaro: «me voilà rendu». Nous remarquons dans ce bout de réplique que Figaro est naïf et semble être soumis à son maître, il y est dévoué. Les informations sur les intentions du Compte Almaviva sont apprises par Suzanne particulièrement. Suzanne suggère de l'«écouter tranquillement» face à ses révélations mais celui-ci semble s'énerver: «Eh qu'est-ce qu'il y a? Bon Dieu!» et «s'il y avait moyen […] de le faire donner dans un bon piège, et d'empocher son or». Suzanne mène la scène d'un ton didactique, comme par exemple celui d'un maître qui rappellerait son élève à l'ordre. La relation des deux amoureux reste toujours hiérarchique, elle est donc remise en question dans cette scène.
Le couple qui ouvre la pièce ne bouleverse pas vraiment les schémas théâtraux du valet.
Le Mariage de Figaro est une comédie de mœurs qui place au centre la question de l’amour sincère, du mariage, de la constance et de l’inconstance de l’amour. Figaro et Suzanne sont amants, leur amour est partagé et ils s’unissent pour un mariage d’amour et non un mariage de raison.
Cette comédie est à la fois classique et moderne, Beaumarchais dépasse le seuil de la bienséance classique avec le portrait du Comte qui veut faire valoir un ancien droit de cuissage et certaines allusions érotiques qui parsèment le dialogue amoureux des deux valets.
La modernité de cette pièce repose par ailleurs sur le portrait moral émancipé de Figaro et de Suzanne qui ont les qualités du couple des jeunes premiers, de statut social plus élevé. Figaro n’est pas un valet de comédie classique burlesque, il est intelligent et spirituel.
Cette supériorité du valet sur le maître illustre les injustices sociales de la société de l’Ancien régime et plaide en faveur d’une société plus juste et égalitaire. En cela, Le mariage de Figaro s’inscrit dans le mouvement des Lumières.
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