Les joueurs de Skat.
Par Andrea • 5 Juin 2018 • 1 505 Mots (7 Pages) • 860 Vues
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que leurs visages sont taillés en dures facettes. Les membres se décomposent en cônes, tiges, pyramides, cylindres en « tubes de canon » métallisés, ils ont des mains rigides avec des longs doigts tubulaires mécanisés. L’auteur souhaite nous montrer la dimension à la fois inhumaine de la guerre avec l’éclatement des formes mais également la dimension humaine des soldats-joueurs.
Ce tableau ressemble à celui d’Otto Dix d’une part parce que dans les deux tableaux les personnages jouent aux cartes et de plus on voit dans les deux les conséquences de la guerres sur la vie des soldats. Cependant ces deux tableau ne s’inscrivent pas dans les mêmes mouvements.
J’ai trouvée des textes qui évoque ce tableau : La Chambre des officiers
Ce roman évoque le quotidien d’Adrien, « gueule cassée » de la Grande Guerre. Jeune ingénieur officier, il est défiguré par un obus dès les premiers jours de la guerre et hospitalisé au Val-de-Grâce- à Paris. L’auteur de ce roman écrit en 1998, Marc Dugain, accompagnait enfant son grand-père à « La maison des gueules cassées » de Moussy-le-Vieux, château qui avait accueilli les mutilés du visage de la Première Guerre mondiale.
« C’est le moment que choisit Bonnard 1 pour entrer dans la pièce, main droite dans la poche. Je m’étonne qu’on l’ait autorisé à venir jusqu’à moi et j’imagine que c’est là un traitement de faveur qui cessera lorsque le nombre m’aura replongé dans l’anonymat. Il me voit le premier, détourne son regard pour s’approcher des autres blessés dont il scrute 2 le visage, s’immobilise, se retourne à nouveau vers moi. Alors que je lis l’horreur dans son regard et que je le crois près de repartir en espérant s’être trompé de salle, je lui fais un petit signe de la main. Pendant qu’il s’approche à petits pas gênés, je saisis maladroitement mon ardoise d’écolier et la craie, et j’écris en grosses lettres « C’est moi mon vieux ». Il s’assied au bord du lit, me prend la main et se met à pleurer, submergé par un flot de larmes contre lequel la pudeur de notre vieille camaraderie ne peut rien. Comme pour détourner mon attention, il commence à sortir d’un petit cabas un jeu de cartes et quelques vieux livres. Il a ajouté une plaque de chocolat et un paquet de tabac qu’il rentre aussitôt dans son sac. […] Je le sens bouleversé. Par l’horreur du spectacle bien sûr-encore que j’éprouve une certaine difficulté à imaginer ce qu’il voit-, mais surtout par ce changement dans l’ordre de nos rapports. Sa petite main d’enfant doit lui sembler bien peu de chose, maintenant. Je le sens pressé de mettre fin à cette première visite, à tant de confusion et d’émotion en un si court moment. Avant de partir, il serre une dernière fois ma main entre les deux siennes, et bredouille : -Tu es un héros, Adrien, un vrai héros. Je reviendrai bientôt. »
Marc Dugain, La Chambre des officiers, J-C Lattès, 1998
On peut donc dire que La chambre des officiers de Marc Dugain et l’œuvre d’Otto Dix traitent différemment du même sujet car alors que l’artiste Otto Dix retranscrivait picturalement les mutilations des soldats et les accentuait et en en saturant sa toile, Marc Dugain, par l’écriture, ne décrit pas les mutilations physiques. Il les donne à voir indirectement à travers le filtre du regard d’un autre personnage. C’est donc ici le non dit qui prime. L’autre différence de traitement du même sujet des gueules cassées, la position dans laquelle elles sont présentées : Marc Dugain, présente les soldats blessés dans un lieu attendu, l’hôpital, où infirmiers et médecins s’occupent d’eux. Ils apparaissent comme à l’écart de la société. En revanche, Otto Dix dans son tableau Les joueurs de skat, représente des soldats mutilés dans un café, au cœur de la société. Ils sourient et jouent aux cartes comme n’importe quel individu de la société d’après guerre. L’humour et la caricature sont présents ici contrairement au texte de Marc Dugain qui met en évidence la réalité triste et terne de ces soldats condamnés à faire pleurer (comme Bonnard qui pleure en voyant Adrien) ou à faire peur (Bonnard qui éprouve un malaise constant à la vue de son ancien ami et espère « s’être trompé de salle »)
Conclusion
Ainsi en étudiant les différents œuvres je constate que la guerre est représenté par diffèrent manière d’une part en écrivant ou en dessinant. Dans les différents œuvres qu’on a étudié les peintres nous montrent les conséquences d’une guerre dites totale. Cette guerre totale est représenter
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