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Le théâtre.

Par   •  25 Avril 2018  •  2 057 Mots (9 Pages)  •  416 Vues

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Rhinocéros d'Eugène Ionesco appartient au théâtre de l'absurde. Bien que le contexte semble tout à fait réaliste (une ville, avec ses bureaux, ses cafés, ses habitants), la fin montre parfaitement l'aspect absurde et fataliste de la pièce : tous les personnages, atteints de rhinocérite, se sont transformés en rhinocéros, sauf le héros Béranger, qui tente jusqu'au bout d'éviter la transformation, et déclare à la fin de la pièce qu'il fera tout pour rester humain.

B) De la normalisation à l'expérimentation

Tout au long du XVIIe siècle, divers auteurs de théâtres et critiques littéraires ont débattu des usages à préférer dans la tragédie. L'Abbé d'Aubignac en centralise finalement les conclusions dans sa Pratique du théâtre en 1657. Celles-ci préconisent :

- La règle de bienséance

- La règle de vraisemblance, dont découle la règle des trois unités

- La règle des trois unités (temps, lieu, action)

Ces règles sont ensuite réaffirmées par Nicolas Boileau dans son Art poétique (publié en 1674).

A ces règles explicites, les auteurs de théâtre classique s'assignent tous à l'imitation d'une particularité des textes de Corneille et Racine : l'emploi du vers, selon les usages du mouvement classique :

- Hexasyllabe et alexandrin

- Nécessité de la césure

- Refus de l'enjambement

- Refus de la diérèse

- Alternance des rimes masculines et féminines

L'engouement pour la tragédie est tel que les auteurs comiques se mettent eux aussi à écrire selon ces usages. Certaines comédies de Molière sont en vers et respectent les règles de l'Abbé d'Augignac (L'Ecole des femmes, Tartuffe, Le Misanthrope).

Au XIXe siècle, les auteurs romantiques finissent par rejeter ces usages. Victor Hugo propose une nouvelle forme dans la préface de Cromwell. Les premières représentations d'Hernani font scandale, parce qu'elles ne respectent ni les règles classiques ni les usages de la versification.

Par la suite, diverses expérimentations sont proposées par les auteurs de théâtre :

- Antonin Artaud met en avant la dimension violente de toute pièce de théâtre

- Eugène Ionesco réfléchit à la vacuité du discours et à la pertinence d'une progression narrative

II- La représentation du texte théâtral

A) Les enjeux du texte

Selon la définition usuelle du théâtre, si une pièce relève de l'art du spectacle, la texte en est le point de départ, la trame. Le texte est également, depuis ses origines, la principale trace de la réalisation de la pièce. Il est la transcription quasi-complète de sa représentation.

Le texte de théâtre contient :

- Des répliques, qui contiennent le discours tenu par les différents personnages

- Des didascalies, qui retranscrivent tout ce que perçoit le spectateur et que ne disent pas les personnages

Par ailleurs le texte de théâtre appartient aux arts du récit. Dans ce type de texte le récit n'est pas pris en charge par un narrateur ; il est directement réalisé sous les yeux de son destinataire (le spectateur).

Réplique

La réplique est un ensemble de paroles formulées par un personnage sans que celui-ci ne soit interrompu.

Monologue

Le monologue est un discours prononcé par un personnage seul sur scène. Le personnage y exprime ses pensées et ses sentiments.

Dans George Dandin de Molière, le rideau s'ouvre sur un monologue du personnage éponyme. Seul sur scène, George Dandin expose sa situation.

Aparté

Un aparté est un commentaire qui intervient dans un dialogue : le personnage expose ses pensées à voix haute, soit à lui-même, soit à un autre personnage mais de manière cachée à d'autres personnages présents sur scène. Le jeu du comédien le sépare symboliquement des autres personnages.

Didascalies

Les didascalies sont les phrases qui signifient tout ce que le spectateur perçoit mais qui n'est pas proféré par les personnages.

Dans Cyrano de Bergerac, chaque acte s'ouvre sur une très grande didascalie qui décrit au lecteur ce que doit voir un spectateur sur scène : le décor, l'éclairage et le va et vient des figurants.

B) Les débats autour de la représentation

Mais si le texte est la trace de ce que recommande l'auteur pour la représentation de la pièce, cette trace n'est pas toujours fidèlement respectée.

A la suite de l'auteur (qui n'a que rarement proposé une représentation de son œuvre), la représentation est prise en charge (depuis le XIXe siècle) par un metteur en scène. Ce dernier propose au spectateur une interprétation de l'œuvre, au travers des différent moyens scéniques à sa disposition (comédiens, décor, éclairage, musique, costumes, etc.).

Au cours du XXe siècle, différents metteurs en scène ont confronté leurs conceptions du texte et de la représentation théâtrale :

- Pour certains comme Jacques Coupeau le texte reste le point de départ et l'élément indispensable à la représentation

- Pour d'autres comme Antonin Artaud et Jean-Louis Barrault, le texte n'est qu'un élément de la représentation parmi d'autres.

- Pour d'autres enfin, comme Antoine Vitez, le texte contient implicitement les éléments constitutifs de sa représentation

III- Analyser une scène de théâtre

A) Les répliques

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