Le numéro 44 444
Par Orhan • 3 Mai 2018 • 1 601 Mots (7 Pages) • 383 Vues
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au deuxième rang, ce qui me semble être un compromis raisonnable. Les autres novices suivent le mouvement et rapidement la classe s’installe. Le tout dans le silence le plus total. Un jeune garçon s’assoit près de moi. Il a les cheveux courts et blonds. Son regard est d’un noir profond. Je ne le dévisage pas longtemps, de peur de ne pas respecter le règlement. Une fois que tous ont rejoint une place, le professeur, ou plutôt dois-je dire Without, repris la parole :
« - Nous commençons dès aujourd’hui avec une session d’entrainement. Ce sera la seule de l’année sans arme réelle. Elle nous permet de vous classer selon des sous-catégories : Armes blanches, à feu, anciennes, lourdes, légères, précises ect… À la fin de la journée vous irez dans vos dortoirs où vos lits sont à vos numéros. Vous avez la permissions de discuter durant les pauses, les intersessions, et les pauses déjeuner. Le couvre feu est à 21 heure. Une fois passé, tout bruit est sanctionné. »
Il s’arrête un instant pour que nous intégrons bien l’information. Il continu ensuite en nous exposant diverses règles, puis commence son cours. Une fois les deux heures réglementaires de théorie passé, je m’éloigne le plus possible de la salle et de mes camarades. J’ai peur de dire un mot de travers, mais si je ne parle pas à quelqu’un bientôt, je risque d’être mal évaluée.
Je me rends sur le terrain d’échauffement où nous avons rendez-vous, pour continuer cette matinée d’apprentissage. Je me mets dans un coin en attendant notre deuxième entraîneur référent. Un garçon se dirige vers moi. C’est, je crois, celui qui s’est placé près de moi précédemment. Il reste debout, sans dire un mot. Je pense qu’il a lui aussi peur. Comme moi, il est effrayé à l’idée de dire une parole dérangeante qui risquerait d’être sanctionnée. J’essaie de l’analyser plus précisément. Il est habillé selon le règlement : bottes lacées, pantalon tout terrain noir, haut gris et sweat-shirt noir. Il n’est pas vraiment beau. Tous les éléments de son visage sont parfais, mais rassemblés comme ils le sont, ils lui donne un air asymétrique.
Notre professeur arrive sur le terrain, elle se place sur l’un des lignes blanches peintes à même la pelouse. Elle se présente à nous :
« - Novices, je suis votre second entraîneur référent. Je me nomme Up. Je m’occupe principalement de votre vie autre que scolaire. C’est moi qui vous conduis à vos dortoirs, je dirige les sessions de remises à niveau. Ce que je préfère c’est la partie pratique. Je suis en charge des groupes à petits effectifs, des évaluations sur terrain, de votre entraînement physique régulier. »
Elle finit rapidement sa présentation et nous passons à un exercice d’échauffement des muscles. Je la sens observer chacun de nos gestes et nous classer mentalement. Ensuite elle nous demande de nous mettre par duo. Comme je suis toujours à côté du blondinet, nous nous mettons instinctivement ensembles. Le tout dans le silence. Une fois les paires formées, Up nous demande de nous regrouper par quatuors. La panique m’envahit un instant. Cela signifie que je dois m’entraîner avec encore plus de personnes. C’est tous ce que je souhaite éviter ! Mais mon acolyte prend les choses en main et rejoint un autre « couple ». L’entraineuse, poursuit en nous demandant de nous présenter les uns aux autres. Les secondes qui suivent son commandement restent silencieuses, comme ce matin, personne n’ose faire le premier pas. Cependant, rapidement chacun exécute l’ordre. La fille en face de moi commença :
« - Hum… Je suis 39 201…
Mon voisin lui répondit aussitôt :
- Moi je m’appelle 44 459.
Son numéro étant proche du mien, cela signifie donc qu’il a presque le même âge que moi, à quelques jours près.
- Je me nomme 40 012. Dit ensuite le partenaire de 39 20.
Je finis par me présenter moi aussi, la voix tremblante et le rouge aux joues :
- Je me prénomme, enfin pour le moment je suis 44 444… »
Une fois les présentation faîtes, Up nous donne une autre indication : nous allons nous battre deux contre deux. Je fais donc équipe avec 44 459 (il va falloir que je retienne son numéros maintenant). Nous nous plaçons face à nos adversaires, tous deux calmes et concentrés. L’entraineuse nous donne le coup d’envoi. Je suis toujours face à 39 201, et j’évalue la situation. Elle est plus grande que moi, très musclée, son atout a pourtant l’air d’être la vitesse. Pour ne pas lui donner l’avantage, je m’empresse d’attaquer. Elle esquive et riposte aussitôt. S’en suit une suite de parades, attaques, feintes, et bien-sûr,
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