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La greffe du visage

Par   •  17 Février 2018  •  1 838 Mots (8 Pages)  •  376 Vues

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Depuis toujours, le visage est considéré par notre société comme la partie de notre anatomie la plus importante. En effet, la question de l'identité n'est certainement pas seulement moderne ; les hommes ont cherché à répondre à la question « Qui suis-je ? » depuis la nuit des temps. Nous pouvons par exemple citer les nombreuses discussions autour de ce sujet qu’eurent Platon, Socrate, et son disciple Alcibiade. Ils firent de la question de la connaissance de soi un enjeu central de la philosophie. Dans ce dialogue, Socrate veut le convaincre que l'homme n'est pas un corps mais une âme qui possède un corps. Quand Socrate s'entretient avec Alcibiade par un échange de propos, ce n'est pas à son visage qu'il parle, mais c'est à Alcibiade lui-même ; or Alcibiade c'est son âme. » Platon lie ainsi le problème de l'identité avec le visage : Alcibiade se trompe en s'identifiant avec son visage ; il confond son essence (l'âme) et son apparence (la tête). Il existe également d’autre théories tel que la physiognomonie qui souligne l’importance accordée au visage. Il s’agit d’une méthode fondée sur l'idée que l'observation de l'apparence physique d'une personne, et principalement les traits de son visage peut donner un aperçu de son caractère ou de sa personnalité. Cette théorie fut soutenue par de nombreux auteurs tel qu’Aristote. Il fait souvent référence à la littérature concernant les rapports entre l'apparence et le caractère. Aristote était visiblement lui-même favorable à ces idées, comme en témoigne un passage de ses Premiers Analytiques (vers 350 av. J.-C.) :

« Il sera possible de déduire le caractère d'après les traits du visage, pour peu que l'on accepte que le corps comme l'âme ensemble sont changées par les affections naturelles ».

Par opposition, on observe d’autres auteurs tel qu’Hegel qui se livre à une critique de la physiognomonie dans son œuvre « Phénoménologie de l ‘esprit (1807). Hegel reproche à la physiognomonie de chercher la conscience de soi là où elle ne peut pas être, à savoir dans le sensible, dans le corporel, autrement dit, ses manifestations extérieures.

Conclusion : La greffe du visage peut donc se présenter comme une véritable innovation en ce qui concerne les progrès techniques. Tout en se révélant être un moyen de redonner une identité aux patients, par l’intermédiaire du travail et de la vie de famille, il peut également être un sujet tabou. Beaucoup considère qu’il s’agit d’un vol d’identité et non d’une simple chance de vivre à nouveau. Le lien entre l’importance accord& au visage et l’identité se retrouve dans de nombreux textes datant de période plus ou moins longues. Nous pouvons retrouver cette idée chez des auteurs tel que Platon, Aristote, Hegel et même chez Balzac par l’intermédiaire de la comédie humaine. De plus, nous ne pouvons pas oublier de mentionner le lien entre la physiognomonie et le nazisme qui fut à l’origine de la mort de million de juifs.

Par ailleurs, cette aliénation au visage ne tend elle pas à croître ? En effet, l’explosion des réseaux sociaux et les nouveaux effets de mode tel que le « selfie » ne nous prouvent t’ils pas que nous sommes aujourd’hui, plus que jamais « visage » ?

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