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La femme en Chine à travers les époques.

Par   •  1 Juillet 2018  •  4 641 Mots (19 Pages)  •  385 Vues

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Certains empereurs avaient de très larges harems. Plusieurs d’entre eux se sont ruinés pour entretenir les vastes palais où résidaient les concubines, car celles-ci portaient les vêtements les plus fins, mangeaient à leur faim et ne vivaient pas dans la misère. Parmi les concubines, il y avait aussi un système hiérarchique. Les favorites étaient celles que l’empereur pouvait se permettre d’enfanter et si, l’impératrice n’avait pas produit un fils, pouvaient être mères au prochain successeur de l’Empire. Les Occidentaux croient qu’une concubine n’était rien de plus qu’une prostituée ou qu’une chose ne servant qu’au plaisir de l’homme. Pourtant, pour un empereur de cette époque, il était important de donner le plaisir à plusieurs femmes dans une même nuit afin d’absorber le plus de yin possible et de finalement relâcher le yang avec l’impératrice ou les concubines de plus haut niveau. Ceci était plus enviable que l’apparent droit de cuissage qui aurait existé au Moyen-Âge. Une concubine état donc choyée et dorlotée pendant le règne de son Empereur.

Wu Zetian ou Wu Chao

Durant la dynastie T’ang, de 690 à 705, a régné la seule femme ayant accédée au trône avec le titre d’Impératrice, Wu Zetian. Wu Zetian est entrée au palais de l’Empereur T’ai-Tsung en tant que concubine. À la mort de celui-ci, elle est envoyée dans un couvent pour redevenir des années plus tard, la concubine du fils de feu l’Empereur, Kao-tsung. Connaissant déjà les dessous du palais impérial et en s’appliquant à paraître docile aux yeux de l’Impératrice Wang, Wu Zetian réussit à s’élever au niveau de chao-i, la première de neuf concubines du deuxième niveau. L’on dit qu’elle s’abaissait sexuellement pour satisfaire les besoins anormaux de l’Empereur et qu’elle réussissait à surmonter toute résistance de l’Empereur à libérer son yang. Ce qui fit qu’elle tomba enceinte et donna naissance à un garçon. Étant ambitieuse, Wu Zetian élimina la concurrence et devint impératrice en 655. En 660, Kao-tsung tomba gravement malade, ce qui permit à Wu Zetian de s’occuper des tâches administratives de la cour. Tout comme d’autres impératrices chinoises, elle régna en mettant son fils le plus jeune et le plus faible sur le trône. Elle commença une campagne pour élever la position des femmes afin de défier les croyances confucéennes, elle remplaça les militaires pour des érudits dans son administration et elle instaura un système d’examens pour l’obtention d’une position gouvernementale. Son passage semble empreint d'assassinats, d’intrigues et de pots-de-vin, comparativement aux royaumes de l’histoire britannique. C’est finalement en 690 que Wu Zetian devient officiellement Empereur de Chine, Sheng-sheng huang-ti, Empereur sacré et divin. Dans les écrits de la dynastie T’ang, Wu Zetian n’est certainement pas établie comme une politicienne intelligente de sang-froid. Pourtant, il faut pourtant reconnaître qu’en conclusion, elle était une experte en gouvernance.

La pratique des pieds bandés

Nous parlerons brièvement de cette pratique, vu qu’elle est souvent utilisée comme référence lorsque les Occidentaux parlent d’injustice ou de l’oppression de la femme en Chine. Cette pratique a débuté dans le milieu artistique. Les femmes exerçant la danse du lotus à la cour à l’époque des Song ont été imitées par l’aristocratie. La pratique s’est étendue parmi la population, car elle différenciait la femme chinoise modeste des femmes dites libertines du nord de la Chine. Elle semblait aussi avoir une connotation érotique et fétichiste. Toutefois, il est important de noter que considérant l’extrême difficulté qu’une femme avec les pieds bandés avait pour se déplacer pendant de longues périodes, cette pratique ne s’est pas étendue parmi la classe travaillant les champs. Cette mode fait en sorte que la jeune fille issue d’une bonne famille ne peut se marier que si elle a la grâce perçue des femmes avec les pieds bandés. Les mères de famille trouvaient quelqu’un pour bander fermement les pieds de leur jeune enfant pour assurer que celle-ci se trouve un bon parti.

Ici, nous avons cette idée en tête que la pratique des pieds bandés était appliquée à toute enfant née dans cette période. Nous ne voyons que la mutilation faite aux jeunes filles résultant d’une pression sociale. Pourtant, cette façon d’agir ressemble étrangement au port du corset en Europe. Les deux étaient issues d’une mode, avaient une symbolique sexuelle, changeaient radicalement le physique de la femme, contraignaient le mouvement, facilitaient la trouvaille d’un mari et aggravaient l’état de santé de la femme en question. On vient à se demander pourquoi le mot mutilation est rarement utilisé lorsqu’on parle de la femme occidentale et le port du corset.

III. LE STATUT DE LA FEMME EN CHINE AU 20E SIÈCLE

L’époque mandchoue

Le début du 20e siècle est marqué par la fin du dernier empire, l’Empire des Qin à l’époque mandchoue. À cette époque, la pensée populaire est dirigée par une valeur fondatrice de tous les comportements, le Xiao, traduit en français par la piété filiale. Dans la sphère privée, le Xiao se définit par un lien indéfectible entre les générations et le plus grand respect des aînés. Dans la sphère publique, le Xiao assure le fonctionnement des divers corps sociaux et il dicte les droits et les devoirs de chacun.

L’Empire chinois est donc géré avec cette idée d’un père qui règle les affaires familiales, le parricide est puni plus sévèrement que le matricide et l’infanticide, car il remet en question toute la survie d’une famille. C’est un crime direct contre l’autorité qui revient à tuer l’Empereur. Les femmes sont encore sous la tutelle de leur mari ou de leur fils, suivant leurs situations familiales. Cependant, avec la surimposition occidentale qui apparaît en Chine au même moment, le statut de la Chine est bouleversé. En effet, toute femme née en Chine avant 1912, création de la République de Chine, passe de la sujétion patriarcale à une force de liberté qui lui accorde le droit d’agir, de parler politiquement et de quitter sa maison sans pour autant devenir une fille perdue. Les femmes devront tout de même attendre quelques décennies avant d’obtenir le droit de vote.

Comme dans beaucoup de pays à l’époque et encore, aujourd’hui dans certains États, le mariage n’est pas une question d’amour. C’est par obligation de fonder une famille et non

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