Criminologie
Par Junecooper • 24 Août 2018 • 6 272 Mots (26 Pages) • 484 Vues
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En conclusion, on peut dire qu’il est difficile de mesurer avec certitude la criminalité et qu’il n’existe pas d’indicateur totalement parfait de l’approche du volume exacte de la criminalité.
Paragraphe 2 : Les techniques d’approche du phénomène individuel.
On distingue entre la technique d’approche transversale et la technique d’approche longitudinale.
A : Les techniques d’approche transversale.
Les techniques d’approche transversale consistent à étudier des délinquants à un moment déterminé de leur existence par comparaison avec des non-délinquants ou à comparer des groupes différents de délinquants entre eux.
B : Les techniques d’approche longitudinale.
La technique d’approche longitudinale consiste à suivre un même groupe de délinquants à différentes époques de leur vie. On y distingue trois catégories : les biographies de criminels, les « follow-up studies » et les études par cohortes.
- Les biographies de criminels.
Elles consistent à étudier d’une manière exhaustive tous les aspects de l’histoire d’un criminel et ses actes délictueux. A cet égard, le biographe s’entretien avec le criminel, son entourage et consulte son dossier pénal.
Les biographies du criminel permettent d’appréhender d’une manière approfondie le phénomène criminel. Toutefois, elles sont sujettes à caution parce qu’elles reposent sur des témoignages souvent discutables.
- Le Follow-up studies.
Le follow up studies permet de suivre l’étude du délinquant après sa libération de la prison et permet d’analyser la relation entre le régime des institutions correctionnelles et le comportement ultérieur des délinquants.
Toutefois cette relation ne peut être établie d’une manière rigoureuse puisque la récidive du délinquant peut être liée à des facteurs externes.
- Les études par Cohortes.
Le terme cohorte est emprunté de la démographie où il désigne l’ensemble des individus qui ont vécu au cours de la même période un événement fondamental de leur histoire. Transposé à la criminologie, le terme de cohorte désigne un ensemble d’individus dans leur rapport à la délinquance en fonction d’un élément commun dans le temps : condamnation au cours de la même année, libération dans la même période.
Chapitre I : L’objet d’étude de la criminologie
La criminologie recouvre un objet d’étude qui est plus ou moins étendu selon l’approche choisie. On peut partir d’une conception très large, dans laquelle on considère que la criminologie est synonyme de la sociologie criminelle. Donc, elle englobe la totalité des sciences criminelles, y compris le droit pénal.
Il y a d’autres conceptions plus étroites, et qui sortent le droit pénal du champ de la définition de la criminologie, car le droit pénal est l’aspect normatif du phénomène criminel, alors que la criminologie serait réservée aux aspects réels et concrets de la criminalité .
Il y a aussi une définition beaucoup plus étroite, qui considère que la criminologie s’intéresse exclusivement à l’étude des causes et des lois. Que les conceptions retenues soient larges ou étroites, il est possible de constater que la criminologie intéresse toujours soit l’acte délinquant, soit la personne du délinquant, soit la réaction sociale.
Section 1 : L’acte criminel
Il s’agit ici d’un acte humain, et nullement d’un phénomène naturel. C’est un acte objectif, qui peut donc être objectivement constaté par toute personne extérieure. Il est intéressant de s’intéresser au concept même de l’acte criminel.
Infraction : fait contraire à l’ordre social qui est prévu et puni par la loi pénale.
Cette définition proposée par le droit pénal est soumise à une grande relativité, car l’on peut voir que cette définition est susceptible d’évolutions dans le temps et dans l’espace.
§ 1 : Un concept mouvant
La définition et le contenu du crime sont soumis à des variations dans le temps et l’espace, mais l’on peut observer la présence de certaines constances.
- La relativité de la définition du crime
Il y a une relativité de la notion dans le temps.
Exemple : l’homicide ; le fait de porter atteinte à la vie d’autrui est considéré comme interdit, qu’il s’agisse d’un homicide volontaire ou non. Il s’agit là d’une analyse consensuelle, car de tout temps cet acte est interdit. Cependant, l’on remarque qu’à certaines époques, le sacrifice comme rituel était autorisé. Aujourd’hui encore se déroulent des crimes d’honneur dans certains endroits.
Mais il y a aussi des actes qui ont perdu leur caractère infractionnel (adultère, avortement, etc.). À l’inverse, d’autres actes peuvent acquérir un caractère infractionnel (harcèlement sexuel ou moral, pollution, pratique illégale de la médecine, etc.).
Ces critères sont des critères purement objectifs, puisque ces comportements sont punis par la loi pénale à certains moments, à certains endroits, et l’on n’évoque pas ici des critères subjectifs d’appréciation, qui feraient appel à l’émotion populaire, par exemple. Il s’agit plus de l’évolution de la législation.
Cependant, malgré cette relativité de la notion, on peut constater qu’il y a des constantes dans la définition du crime.
- Les constantes de la définition du crime
La définition du crime offre une constante : le crime crée un trouble social, et donc un trouble collectif qui est considéré comme intolérable. C’est ce trouble qui suscite la réaction sociale, qui correspond à la peine telle qu’on la connaît.
Le crime reçoit une définition universelle et permanente, car il est ressenti comme une agression contre les valeurs qui sont considérées comme essentielles au sein du groupe social[1].
Il y a la tentation de rapprocher cette définition du crime d’une définition morale, et ce rapprochement serait inexact pour
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