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Les inventions au cinéma

Par   •  29 Septembre 2018  •  7 511 Mots (31 Pages)  •  493 Vues

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Néanmoins, née deux siècles avant le cinématographe, la lanterne magique ne permet pas encore de diffuser des images animées. Pour résoudre ce problème, il est nécessaire utiliser les propriétés de la persistance rétinienne, dont nous avons explicité les principes précédemment.

Ainsi, dans les années 1820, plusieurs appareils vont être conçus dans ce sens là, avec en premier lieu, les jouets d'optique.

L’aîné d’une longue lignée est le thraumatrope mis au point par l'astronome John Hershel puis commercialisé par le physicien anglais Jon Ayrton Paris.

Signifiant littéralement "roue à miracles", il s'agit d'un disque portant un dessin sur les deux faces et maintenu par une ficelle.

Lorsqu'on le fait pivoter sur lui-même, les deux dessins se superposent sur la rétine de l'observateur : l'impression créé sur la rétine par l'image représentée sur une face du disque ne s'efface pas avant que celle qui est peinte sur l'autre face ne se présente à l'oeil. On voit donc les deux faces en même temps.

Le zootrope est basé sur le même principe, mais relève de bien plus d’esthétique et de facilité d’utilisation. Mis au point en 1894 par William George Horner, il est constitué d'un cylindre fixé sur un plateau et supporté par un axe, dont la parti haute est percée de 13 fentes et la partie basse d’un bandeau dessiné. Le plateau pouvant être mis en mouvement, la rotation rapide assure ainsi la mise en mouvement des images successives et offre l’illusion d’un mouvement continu. Il est plus tard perfectionné et rebaptisé praxisnoscope en 1877 par Emile Reynaud qui ajoute des miroirs et un éclairage.

Grâce aux jouets optiques, les dessins s'animent ainsi sous le regard stupéfait des spectateurs qui y voient une distraction certaine.

Mais en parallèle de toutes ces inovations, une autre invention capitale émerge : la chambre noire.

Décrite par Aristote dès 384 avant JC, puis précisée en 1515 par Léonard de Vinci, la chambre noire est utilisée en tant qu'appareil mobile à patir du XVIe siècle.

En laissant les images des objets éclairés pénétrer par un petit trou appelé sténopé dans une boîte ou une pièce très obscure, les images de ces objets sont alors projetées sur la paroi opposée, mais plus petites et renversées.

C'est ainsi une nouvelle forme d'image reproduisant le monde réel qu’on appellera la photographie. En étant mise en relation avec les jouets optiques, elle conduira au cinématographe.

Il ne reste en effet plus qu'à combiner les appareils reconstituant le mouvement avec la technique de la photographie.

Les inventeurs utilise alors les propriétés de l'obturateur nouvellement intégré aux appareils photographiques. Situé entre la lentille de l'objectif et la zone photosensible, il est déclenché une fraction de seconde et permet de générer une photographie instantanée. C'est ainsi la succession des instantanés photographiques qui va créer l'illusion du mouvement, comme l'illustrent les travaux d'Eadweard Muybridge.

Emile Reynaud est le premier à trouver la solution permettant d'associer les concepts d'animations séquentielles et de narration graphique sous forme de projection lumineuse avec le "théâtre d'optique". Il remplace la bande d'image par un rouleau et peut ainsi placer dessus jusqu'à 700 dessins successifs qu’il peingnait lui-même. Le bandeau se déroulant depuis la bobine émétrice passe à travers la lanterne magique pour atteindre finalement la bobine réceptrice sous l'action manuelle de l'opérateur.

Grâce à la longueur des bandeaux, Emile Reynaux peut projeter des spectacles lumineux dont la durée atteint jusqu'à 10 minutes. Il ne projette plus de simples animations hachées mais fait succéder des séquences structurant de véritables récits qui capteront l'attention des spectateurs.

De l'autre côté de l'atlantique, Thomas Edison entre lui aussi dans la course du précinéma. Après avoir reproduit la parole avec son phonographe, il veut maintenant restituer la réalité visuelle en inventant le kinétoscope. C'est une sorte de grosse visionneuse individuelle dans laquelle un spectateur unique peut regarder un film projeté en 35 mm d'1 minute. A l’intérieur, les photogrammes d’un film sont grossis par des loupes ; la bande se déroulant continuellement, le mouvement est assuré par un éclairement bref de chaque photogramme. Il représente le dernier stade technique de l'évolution vers le projecteur de cinéma standard.

Le cinématographe lumière de 1895 est ainsi au fond une version améliorée du kinétoscope pour grand public : la vision cesse alors d'être solitaire, elle devient collective et l’avenir du cinéma, c’est la projection publique.

Etant une synthèse des découvertes précédentes, le cinématographe tranche donc par sa polyvalence : le " petit moulin " était de ce fait une véritable usine à image autonome, réunissant dans un même appareil les fonctions de caméra, de tireuse et de projecteur.

III

Les premières et les dernières caméras ont un point commun fondamentale : elles sont toutes munies d’un objectif, qui remplace le sténopé de la chambre noire en remplissant les mêmes fonctions que le cristallin de l’oeil.

En cinématographie, comme en photographie, le rôle de l'objectif est donc d'organiser la lumière. Cette action s'exerce de 3 façons :

D’une part, la déviation des rayons lumineux à travers les lentilles de façon à ce qu'ils couvrent un champ de vision donné appelé la focale.

D’autre part, la régularisation de la quantité de lumière qui parvient à la surface sensible par le diaphragme, celui-ci définissant l'ouverture.

Et en dernier lieu, la formation d'une image renversé au niveau de la surface sensible, image nette ou floue, selon la mise au point de l’opérateur. Elle permet généralement de conserver une image nette : par exemple, lorsque le sujet se rapproche de l'appareil, l'objectif doit s'éloigner de la surface sensible.

En effet, de nombreux paramètres liés à l’objectif permettent aux cinéastes de jouer plus ou moins librement avec

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