La représentation, Adolf Loos

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Mais que voyons nous si l’on prend une photo de ce lieu ? Des murs, des doubles hauteurs qui traduisent des enchevêtrements d’espaces, quelques notions sur la proportion d’un ou deux espaces, mais pas plus. La composition d’une photo nous permettrait d’identifier de beaux espaces, grâce à sa lumière, son contraste, son intensité, ses couleurs et éventuellement ses retouches. La photo, aussi belle soit elle, ne nous procurera pas les mêmes sensations.

Les images de reproduction nous procurent des sensations, certes, mais pas des sensations liées à l’œuvre architectonique directement. Elles relèvent plus de l’art de la composition bidimensionnelle.

Ce que l’on peut donc souligné ici, ainsi que dans le texte de Loos, c’est qu’une question de fidélité se pose. L’ouvrage reste fidèle aux images de création, donc à l’image mentale de son auteur. En revanche, on peut dire que l’œuvre architectonique n’est pas respectée si l’image de reproduction résulte d’un traitement à posteriori de ce que l’on devrait percevoir directement au sein de l’œuvre. De ce fait, on assiste à un problème d’analogie, voir d’éthique. Il y a l’image qui représente, et le représenté. Mais ce dernier, aussi réel soit il dans notre vision naturelle, disparaît dans la composition de la représention. Et devient un simple élément composant celle ci, à l’instar de « La trahison des images » de René Magritte.

Néanmoins, la reproduction comme image peut toujours traduire une architecture dans le but de la communiquer. Ce qui est le cas des photos de revues d’architecture. Une photographie articulée à un texte et un plan peut communiquer les intentions ainsi que la qualité d’un projet.

Pour conclure, une image de représentation peut être artistiquement attractive, que ce soit un dessin de Siza, une photo de Capa, ou un tableau de Monet. Mais les sensations et les émotions que l’on retrouve à travers le regard d’une illustration restent limités en terme de sens. Tandis que lors de la perception d’une œuvre architecturale ou architectonique, on ajoute aux expériences liées à une image : l’expérience du corps, de la lumière (naturelle), des espaces, de ses proportions. Ou encore du parcours, du seuil, de l’intérieur et de l’extérieur et du son. Une distance s’impose donc. Une distance, entre la représentation et l’œuvre architectonique évoqué par Adolf Loos.

Peut-on dire : la reproduction cherche t’elle a mettre l’architecture en valeur par sa composition dans le cadre ? Se met-elle en valeur en utilisant l’architecture comme moyen? …