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Bacchus, Le Caravage

Par   •  13 Novembre 2018  •  1 265 Mots (6 Pages)  •  624 Vues

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Après le corps de Bacchus, c’est le vin et ses deux contenants qui m’ont arrêté dans mon observation. Ce sont ma vue, mon ouïe et mon odorat qui ont été saisi ici. Le vin a été représenté au premier plan sur la table à gauche dans une carafe de verre très fin et à droite dans une coupe toute aussi délicate et ouvragée. Le travail de transparence est remarquable, on y voit même les toutes petites bulles du vin qui se confrontent à la paroi de la carafe qui le rendent pétillant. La couleur du vin, sa liquidité et ses nuances sont particulièrement travaillées. Le verre parait si fin qu’un rien pourrait le briser, il reflète même les reflets de la lumière d’éclairage de la scène. La coupe que tient Bacchus est elle aussi admirablement peinte, elle laisse voir ses doigts, le tissu et même ses plis. Le vin de la coupe est ridé de petites vaguelettes comme si l’on venait d’y ajouter une goutte qui les aurait provoquées. Je me plais à imaginer le bruit de cette goute sur le vin qui rompt avec la sensation que le portrait est figé. La texture du vin est légère et claire ce qui nous donne envie de le sentir, de le gouter. En effet, s’il est présent sur la table d’un dieu il doit être délicieux et particulièrement odorant. Le vin est rouge sang, rouge grenat ce qui nous rappelle les feuilles de vignes qui ornent la tête de Bacchus ou encore la couleur des différents fruits du panier du premier plan. Les volumes des contenants sont bien retranscrits grâce aux ombres et aux reflets de lumière du verre ce qui augmente le réalisme de la peinture du Caravage.

Le portrait est composé de façon harmonieuse et sereine, les couleurs sont chaudes et créent une ambiance feutrée, calme ; comme si le temps s’était arrêté sur les différents plaisirs auxquels goûte Bacchus. J’aime particulièrement le nœud de velours. En effet, ce ruban est peint d’un noir très intense qui absorbe beaucoup de lumière et qui vient nous rappeler la matière soyeuse de ses cheveux. Il vient marquer un grand contraste avec la peau laiteuse du dieu et sa toge blanche. Ici encore, nous avons un élément féminin qui vient arborer la représentation du dieu des plaisirs. Ce ruban noir est aussi représentatif d’une nouveauté de la technique de Caravage qui utilise la technique du passage de la lumière à l’obscurité sans transitions. J’aime beaucoup le dégradé des feuilles qui entourent la tête de Bacchus, ce sont les couleurs de l’automne où les couleurs verte, rouge, orange et jaune s’emmêlent pour à la fin devenir une palette chatoyante et harmonieuse. La nature morte du premier plan me paraît vraiment superbe, l’éclat et la finesse de la peau du raisin sont très travaillées et nous donne vraiment cette impression d’un fruit gorgé prêt à exploser à la moindre pression. Les dégradés de la peau des pommes viennent rejoindre ceux de la couronne. Personnellement, un des fruits qui me semble être le mieux représenté est la grenade, on sent vraiment la chair craquelée, la surface du fruit terne et gâté qui contraste avec les graines translucides aussi gorgées d’eau.

Dernier élément aussi qui me paraît pertinent de souligner est la particulière proximité de Bacchus et de la scène avec nous. Il ne semble pas y avoir de frontière entre la toile et le spectateur, ce qui nous plonge intégralement dans l’ambiance chaude et enivrante de la scène.

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