Essays.club - Dissertations, travaux de recherche, examens, fiches de lecture, BAC, notes de recherche et mémoires
Recherche

L'Art s'enseigne t-il ?

Par   •  11 Septembre 2018  •  2 224 Mots (9 Pages)  •  643 Vues

Page 1 sur 9

...

Le technicien, apprenant de son maître des savoirs faire et se contentant de les reproduire ne peut donc être original. L'artiste quant à lui, est créateur et s'affranchit donc des règles. Mais il ne suffit pas de faire n'importe quoi n'importe comment pour être artiste, nous pouvons alors dire que le génie se doit d'être exemplaire, il ne peut donc être trop original. Cependant, l'incapacité même du génie à expliquer scientifiquement la méthode de réalisation de son œuvre s'oppose à l'idée d'enseignement puisqu'il est incapable d'en exposer les règles, peut être n'y en a t-il pas. L’Art ne présenterait ainsi ni loi ni savoir-faire, s'écartant alors de la science et de la technique.

On sait par ailleurs que certains grands artistes tels que BANKSY et BASQUIAT qui ont vu naître leur génie au cœur de la rue, sans éducation artistique.

De même, les œuvres de l'Art Outsider ou l'Art Primitif, aujourd'hui reconnues comme productions de génie pour certains alors qu'elles sont réalisées par des personnes étrangères aux milieux et aux codes artistiques, n'ayant peu ou jamais suivi de formation artistique ou encore qui se libèrent volontairement des codes pour réaliser des œuvres d'art. L'Art Brut quant à lui, regroupe les productions réalisées par des artistes non reconnus, en exclusion sociale, ou en situation d'aliénation mentale et sans aucune culture artistique, qui créent en marge des normes. Ces formes d'Art laissent à penser que l'Art n'est pas lié à des connaissances acquises donc à de l'enseignement.

Le génie est créateur de chefs d’œuvres « malgré lui », il ne peut alors l 'expliquer puisqu'il ne sait pas comment. Un génie naît génie et n'apprend pas à l'être. Ainsi l'Art Outsider ou Brut illustre bien la facette non enseignable de l'art, n'étant ni un courant artistique, ni un style, ni une école, cette démarche artistique n'est pas enseignée, elle est enfouie en chacun et naît de la liberté de créer en faisant abstractions des règles et des normes. Ainsi l'art ne connaît de règles universelles et obligatoires.

Mais ne pas obéir aux règles ne veut pas dire ne pas avoir de règles, là est l'artiste. L'artiste crée ses propres règles. Il ne vient d'aucune école, il est son école. Ainsi le génie invente en créant, des règles que d'autres imiteront. Si les arts ne suivent plus les anciennes règles, elles en suivent cependant de nouvelles.

A mon avis, il existe une seule règle que tout artiste respecte : la discipline du travail. L'art n'est pas improvisation, il est réflexion, les génies savent que le génie n'explique pas tout. Une fois terminée une œuvre semble être œuvre facile et née d'une idée instantanée, mais elle ne nous paraît comme telle que parce que nous n'avons pas assister à sa création. C'est donc bien l'absence d'idées et de règles préconçues qui préside la production d'une œuvre d'art qui se trouve de ce fait singulière et caractérisée par la non reproductibilité (bien que cet unicité soit aujourd'hui de plus en plus remise en cause par des mouvements tel que le PopArt dirigé par Andy Wharol) mais l'art est le fruit d'un long et dur travail.

On peut donc en venir à dire que l'art vise le Beau et répond alors à ses critères. Mais peut on réellement définir les critères de la beauté ? Il est évident que dans le monde, les goûts et les couleurs ne sont pourtant pas identiques pour tous, « Chacun ses goûts ». Il semble donc que la notion de beauté soit subjective et relative au sujet. Pour autant le jugement de valeur de l’œuvre à travers l'expression « C'est beau » implique bien un pensée collective s'opposant à « je trouve ça beau » ; elle définit alors le beau comme une notion déterminée et partagée. Le Beau ne relevant pas d'un concept précis, relève donc d'un jugement universelle des regards sur une production. Se pose alors la question de la « validité » de notre jugement, s'il l'on considère cette œuvre comme belle, peut on exiger de notre voisin qu'il en fasse de même ? S'oppose alors à notre énoncé précédent définissant le beau comme universel, le côté culturel du beau. Chacun trouve à son goût selon sa culture personnel, ainsi un enfant initié jeune au PopArt lors de visite de Musée d'Art Contemporain et un enfant qui suit des cours d'Art Classique depuis son plus jeune âge ne poseront sûrement pas leur jugement du beau à l'identique, tout comme un jeune danseur de balais appréciera la danse ou la musique différemment d'un enfant élevé au rythme rock'n'roll ou aux balades de la chanson française. On peut alors penser que si l'Art ne s'enseigne pas, il peut être le fruit d'un apprentissage (involontaire ou volontaire) culturel. Son appréciation suppose alors un apprentissage préalable d'une certaine conception de l'art, ainsi qu'une éducation du regard.

En parallèle de la conception même de l'Art intervient dans son appréciation le processus de ressenti associant les émotions et les sensations. La musique en est un exemple parfait : une mélodie échappée de la radio et quelques secondes plus tard des larmes coulent sur les joues. L'Art dépasse alors le cognitif en caressant la peau de frissons inexpliqués, devant un ballet comme en l’exécutant, se laissant emporter par une mélodie douce comme face à un film, donnant naissance à une nouvelle facette de l'Art, sensationnelle. Expliquée ou non, l'appréciation de l'Art, plus que par un apprentissage culturel passe aussi par l'individu en tant qu'entité, avec son passé et ses expériences qui, mis en face de l'Art fait naître en lui des sensations par la capacité de l'art à exprimer ce que l'on ne saurait expliquer. Il est alors évident de penser que l'Art ne s'enseigne pas puisque fait appel à l'âme même d'un individu et à sa singularité.

La liberté de création de l'art implique donc bien qu'il ne suive de règles obligatoires. Mais cela ne signifie pas non plus que l'art soit sans règle. Il est donc après réflexion encore discutable de dire que l'art s'enseigne. Il n'est enfant d'aucune école et n'est pas défini par des limites, mais l'artiste crée sous le dictat de ses propres règles, et est sa propre école, ainsi peut on penser qu'il s'enseigne. Cependant l 'enseignement

...

Télécharger :   txt (13.5 Kb)   pdf (56.9 Kb)   docx (16.1 Kb)  
Voir 8 pages de plus »
Uniquement disponible sur Essays.club