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A quelles conditions un art peut-il produire une oeuvre d'art?

Par   •  19 Juin 2018  •  3 837 Mots (16 Pages)  •  759 Vues

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- L’hiver d’Arcimboldo personnifiant la nature permet de voir une personne difforme et assez étrange visuellement qui parait négligé avec des parties du corps tels les yeux, le nez ou la bouche bizarre. A première vue ce tableau englobe la laideur de l’Homme. Cependant, les critères de la beauté n’étant pas définissables, seul le jugement esthétique aura un impact vu que ce jugement est universel. L’œuvre en elle-même est belle universellement et tout Homme est capable de l’admettre alors que dans son individualité, elle peut lui déplaire.

- L’art fait appel à un jugement esthétique ou de goût qui est universelle. L’agréable et l’utile sont des satisfactions intéressés contrairement au plaisir universel qui est désintéressé. Grâce à cette relation esthétique, l’Homme est dans la gratuité, l’œuvre d’art me fait la faveur d’être là. L’individuel est mis de côté pour laisser place à l’universel. C’est la sensibilité ici qui se joue et non la raison, c’est un jugement esthétique et non pas de connaissance. Mais la beauté n’est pas forcément le critère par excellence de l’art car le beau peut aussi englober la laideur, le bizarre, le difforme ou le grotesque. L’art peut donc cultiver toute autre chose que la beauté et inversement la beauté peut concerner tout autre chose que l’art.

- Cependant si l’art peut englober autre chose que la beauté comment différencier une œuvre d’art d’un objet technique ?

II)

- L’artiste ne découvre pas, il invente en transformant à partir d’une production d’une nouvelle forme en se servant des matériaux offert par la nature, tel est le point commun entre la technique et l’art. Cependant, la structure et la finalité de la technique se distingue de celle de l’art, étant donné que l’essence de l’outil technique précède son existence en suivant un schéma déterminisme. Il n’y a donc aucune altération ou imprévisibilité entre l’essence et l’existence de l’objet technique. Il est donc possible de reproduire à l’identique un objet technique en série à partir d’un modèle de production commun. L’œuvre d’art elle, ne peut être reproduite à l’identique étant donné qu’elle n’existe qu’en un seul exemplaire et ne peut être assimilé à une simple exécution d’un programme fixe et prédéfinis, autrement dit l’œuvre d’art ne suit pas de schéma.

- L’œuvre d’art tient dans son caractère unique, singulier et irremplaçable car la production en série est la mort de l’art. L’art se différencie de la banalité par le fait que l’artiste invente quelque chose de nouveau échappant ainsi à la répétition des règles donc la banalité s’oppose à l’originalité dont doit faire preuve l’œuvre d’art. Cette singularité est un style propre et permet la reconnaissance d’une identité esthétique. L’œuvre d’art suppose donc une imprévisibilité inventive que ne possède pas l’objet technique. Le chemin de l’artiste n’est pas linéaire car entre son projet initial et l’œuvre finale il y a de l’imprévisibilité, en même temps qu’il créé son œuvre il la découvre. Les procédés utilisés n’existent qu’au sein même de l’œuvre d’art. Le début du projet de l’art donc consiste à délinéer, c’est-à-dire à tracer le contour d’une chose car le projet qui précède la fabrication ne peut-être exprimé dans une formule. Une œuvre d’art par ce fait est-elle explicable ? Non, car il n’est pas possible de constituer l’art en science étant donné que la science ne relève que de l’explicable. L’œuvre d’art ne s’explique pas mais se comprend donc, car elle n’est ni une chose naturelle, ni un objet technique, ni une vérité scientifique. De ce fait, l’œuvre d’art est « une manière de symboliser des idées » comme le disait Merleau-Ponty, elle s’interprète et son sens est inépuisable. C’est donc un signe à interpréter et non un signal car le sens d’une œuvre d’art ne s’épuise jamais. L’œuvre d’art est une matrice d’idées, elle fait sens. L’art échappe aux formes ordinaires de la communication car l’artiste refuse d’utiliser le langage comme un instrument. Etant donné qu’une œuvre d’art est une manière de symboliser, elle sert à penser et à méditer et donc amène à la contemplation gratuite. Ce qui est pris dans l’œuvre est le signifié car c’est une œuvre sensible et significative, ces deux termes ne sont pas séparables. Donc la production d’une singularité nouvelle qui se suffit à elle-même est la finalité de la création de l’artiste. L’artiste lui ne voit pas le réel en vue d’agir sur lui, c’est-à-dire une lecture utilitariste contrairement aux techniciens et scientifiques mais il est dans le voir pour voir : contempler, il n’est donc pas passif avec le réel. Certes le monde que créer l’artiste ne sert à rien, il ne créer pas l’utile mais l’artistique, l’esthétique. L’œuvre d’art à une fin en soi, en effet un objet technique sert de moyen car il est utile à quelque chose et possède une fin extrinsèque. L’art lui ne sert à rien, il est au service de l’individuel et du sentiment de transcendance, ces deux finalités sont gratuites, sans but. Une œuvre d’art vaut avant tout par sa forme. La forme, c’est l’agencement des parties et des signes propres au domaine auquel elle appartient. Chaque art à ses moyens propres de création et d’expression. Le contenu, c’est la signification présente dans la forme esthétique. Les sensations et émotions éprouvés par l’artiste doivent d’abord se métamorphoser en technique et en signe d’un langage propre à l’art. L’œuvre d’art est une œuvre d’art que lorsque sont fonctionnement est symbolique et expressif : ainsi une œuvre peut être symbolique et ne rien représenter. Donc l’art se suffit à soi même.

- Nous remarquons une œuvre bien particulière qui permet de montrer qu’une œuvre se suffit à elle-même et a une fin en soi en nous fessant passer ses émotions, cette œuvre est une peinture s’intitulant La Guerre de l’auteur allemand Otto Dix qui montre à l’aide d’un triptyque ( tableau religieux composé de trois panneaux que l’on peut replier), les horreurs de la guerre et l’incompréhension qu’il a de voir l’Homme se déchirer ainsi son tableau nous transmet les horreurs de la guerre et nous transporte directement au cœur de cette atrocité à l’aide de palette de couleur utilisé assez sombre, où on aperçoit les cadavres. L’auteur a créé ce tableau sous une méthode inventé par Freud disant qu’il faut extérioriser son mal par l’art. Nous sommes

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