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Le numérique à l'école.

Par   •  1 Avril 2018  •  4 213 Mots (17 Pages)  •  463 Vues

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Aux cycles des apprentissages fondamentaux et des approfondissements l’usage et l’enseignement à l’usage des TICE se poursuit de façon transversale et, au cycle 3, « Le recours aux TICE devient habituel dans le cadre du brevet informatique et internet » (B2i école) et « Les technologies de l’information et de la communication sont utilisées dans la plupart des situations d’enseignement » (page 26).

Les références et citations se multiplient dans tous les domaines :

-en Français : « utiliser l’ordinateur [pour l’] écriture au clavier, utilisation d’un dictionnaire électronique »,

-en découverte du monde : « les élèves commencent à acquérir les compétences constitutives du brevet informatique et internet (B2i). Ils découvrent et utilisent les fonctions de base de l’ordinateur »,

-dans les pratiques artistiques et histoire des arts, en particulier les arts visuels : les élèves sont invités à découvrir, entre autres, les arts numériques, les œuvres, les techniques et leurs utilisations simples,

-en Instruction civique et morale : « Les élèves (…) sont sensibilisés aux risques liés à l’usage de l’internet. »

Si au premier palier pour la maîtrise du socle commun compétences attendues à la fin du CE1, l’élève [doit être] capable de commencer à s’approprier un environnement numérique, au deuxième palier, à la fin du CM2, il doit s’avérer capable d’utiliser l’outil informatique pour s’informer, se documenter, présenter un travail ; mais également pour communiquer. En outre, il doit « faire preuve d’esprit critique face à l’information et à son traitement. » (Pages 27-28). Un paragraphe entier traite des TUIC en tant qu’objet d’enseignement à proprement parler :

« La culture numérique impose l’usage raisonné de l’informatique, du multimédia et de l’internet. Dès l’école primaire, une attitude de responsabilité dans l’utilisation de ces outils interactifs doit être visée. Le programme du cycle des approfondissements est organisé selon cinq domaines déclinés dans les textes réglementaires définissant le B2i » et qui reprennent les axes du socle commun de connaissances, de compétences et de culture.

2.L’appropriation de la culture numérique par les acteurs de l’éducation.

Une compétence, pour les professeurs des écoles comme pour les élèves n’est pas innée, comme nous le rappelle Philippe Perrenoud*, il la définit comme « une capacité d’action efficace face à une famille de situations qu’on arrive à maîtriser parce qu’on dispose à la fois des connaissances nécessaires et de la capacité de les mobiliser à bon escient, [et] en temps opportun ». La formation des enseignants doit donc développer la compétence n°9 (« Intégrer des éléments de culture numérique nécessaires à l’exercice de son métier ») et lui permettre de remplir les obligations du référentiel des compétences des métiers du professorat et de l’éducation*. Le professeur des écoles doit, entre autres, être en pleine maîtrise des savoirs disciplinaires et didactiques qu’il doit transmettre ; et parfaitement polyvalent (compétence P1). En outre, parmi les 14 compétences demandées aux personnels d’éducation, les compétences 10 (coopérer au sein d’une équipe) et 14 (s’engager dans une démarche individuelle et collective de développement professionnel) nous semblent essentielles pour acquérir, développer, entretenir, partager, utiliser, enrichir et transmettre une solide culture numérique, seule à même de valoriser l’instrument en tant qu’outil d’enseignement.

Dispenser cet enseignement suppose donc de le maîtriser à un niveau d’expertise. Or, une compétence est ‘une clef qui ne fonctionne pas indifféremment avec toutes les serrures’, nous rappelle Philippe Merrieu*, on ne peut pas toujours « habiller » une capacité à faire quelque chose, de différents contenus. C’est le niveau d’expertise qui garantit la transférabilité d’une compétence ; plus on construit une compétence, plus elle permet d’en acquérir une nouvelle et c’est cette ‘effet boule de neige’ qui donne l’illusion que les « acquisitions dans un domaine peuvent se répercuter dans un autre ». Ainsi le professeur capable de penser une progression dans son enseignement du français, des mathématiques, ou de la géographie, « d’être un praticien expert des apprentissages » et, à ce titre, (de) savoir « Construire, mettre en œuvre, et animer des situations d’enseignement et d’apprentissage prenant en compte la diversité des élèves » (compétence P3), n’en sera pas forcément capable en intégrant la dimension complexe des TICE s’il n’a pas reçu la formation nécessaire pour ce faire, s'il n'a pas décidé d'intégrer pleinement les outils mis à sa disposition et s'il n'est pas aidé pour pérenniser l'usage de ce nouvel instrument.

C’est le problème que pointe l’étude menée par Mônica Macedo Rouet dont l’article « L’usage du T.B.I. : une amélioration des résultats des élèves »* qui dresse le constat des conditions sine qua non d’une telle amélioration :

« C’est donc une combinaison du temps d’expérience d’usage, de la qualité de la formation délivrée aux enseignants et de leur capacité à franchir des étapes dans l’utilisation de l’outil et ses ressources qui garantit le succès de l’intégration du tableau interactif en classe », nous dit-elle. François Villemonteix et Jacques Béziat vont dans le même sens dans leur article « le T.N.I. à l’école primaire : entre contraintes et engagement »* et décrivent le cercle vertueux qui s’instaure entre l’enseignant et l’outil numérique une fois que celui-ci a dépassé le cap de la prise en main et a été suffisamment formé pour tirer bénéfice de cet usage au quotidien. D’après le recueil des données des études menées auprès des enseignants, il ne suffit pas d’équiper une commune ou une école pour que le numérique, par sa seule présence, améliore peu ou prou la façon d’enseigner, les résultats des élèves ou leur façon d’apprendre. L’enseignant doit être à minima formé, accompagné et soutenu afin de lancer la dynamique et le mettre sur la voie d’un usage pérenne et collaboratif, conditions sans lesquelles l’objet est vite délaissé ou réduit à son usage de ‘tableau noir numérique’, la plus simple expression du T.B.I., par exemple. Le témoignage de Sylvie Darnay, professeur de physique-chimie au collège Bellevue,

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