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Théorie sociocognitive

Par   •  2 Décembre 2018  •  2 963 Mots (12 Pages)  •  632 Vues

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la conception du fonctionnement humain sous l’angle de l’interactivité dynamique entre les facteurs individuels et sociaux (Carré, 2004). Elle considère que la compréhension du comportement humain et de sa capacité à changer doit passer par la compréhension des processus impliqués dans la construction de la réalité des individus. La pensée occupe un rôle actif dans la construction de la réalité par la sélection des informations, le choix des comportements adoptés selon les attentes et les valeurs de l’individu et selon les contingences de l’environnement. Les facteurs individuels, comportementaux et environnementaux n’interviendraient pas avec la même force selon les différents contextes et ne seraient pas toujours concernés les trois en même temps. La majorité des comportements humains seraient appris par imitation, concept que Bandura nomme : apprentissage vicariant ou modelage sociale.

2.3. Concepts principaux

Les trois piliers de l’apprentissage social, conceptualisés par Bandura en 1977, dans son ouvrage Social learning theory, sont les processus d’apprentissage vicariants, symboliques et autorégulateurs. Le processus d’apprentissage vicariant implique que la pensée, les émotions et les comportements humains sont influencés par l’observation. L’observation active signifie que la personne extrait des règles par rapport aux styles de comportements qu’elle observe pour construire par elle-même des modalités comportementales proches de celles qu’elle a observées. Ce processus se veut plus large que la simple imitation d’une réponse puisqu’il y a extraction de règles qui dépassent les actions du modèle et génèrent de nouveaux comportements. Les apprentissages par essais et erreurs deviennent souvent inutiles dû au modelage des connaissances et des compétences. Cette forme d’apprentissage agit sur la motivation par l’anticipation des bénéfices. Il dépendrait de quatre dimensions. L’attention, incluant les caractéristiques du sujet telles que la fatigue, la distraction, l’hyperactivité, la présence d’une maladie, etc.; les caractéristiques du modèle comme sa qualité visuelle, son attractivité, son originalité, etc.; sa valeur affective, fonctionnelle ou sociale et les capacités inhérentes à l’individu comme ses capacités perceptives, ses attentes et ses motivations. La mémorisation concerne l’organisation cognitive du matériel à mémoriser (stockage verbal ou imagé) et les processus de rappels de l’individu. La reproduction inclut les capacités physiques et cognitives de la personne, la disponibilité des réponses dans son registre comportemental, sa qualité d’auto-observation lors des tentatives de reproduction de l’action observée et les corrections faites suite aux feed-back enregistrés. La motivation résulte des formes de renforcements directs ou vicariants, des attentes de résultats ou des processus d’auto-motivation de l’individu (Carré, 2004). Les processus symboliques réfèrent à la capacité humaine à utiliser des symboles pour se représenter les autres et le monde et analyser ses propres expériences afin de communiquer, créer, prévoir, anticiper et évaluer ses propres actions. Les processus autorégulateurs impliquent que l’humain sélectionne, organise et transforme de manière proactive les stimuli, les opportunités et les contraintes de son environnement. Il possède la capacité de se diriger lui-même et est un agent actif dans son propre changement grâce aux interactions dynamiques qu’il entretient avec les facteurs contextuels, sociaux, structurels, écologiques, etc. (Bandura, 1977). L’autorégulation débuterait par l’anticipation des résultats matériels, symboliques et sociaux découlant des actions potentielles. Les études découlant du processus d’autorégulation amènent la notion de « maîtrise guidée », utilisée dans le traitement des phobies. Celle-ci permet au sujet de reprendre contact progressivement avec l’objet de sa phobie ainsi que la transformation des croyances phobiques et du sentiment d’efficacité personnel sur sa propre capacité à contrôler sa peur. Elle aurait trois fonctions : 1) permettre au sujet de développer une conception durable de sa capacité à faire face à l’objet phobique; 2) renforcer et généraliser ses capacités de coping et 3) construire une résilience face aux expériences négatives.

L’apport principal de la TSC est la cognition et son rôle de médiateur entre les comportements et l’environnement. La cognition concerne le fonctionnement mental de la personne et reposent sur la capacité de l’observateur à apprendre, comprendre la ou les situations, à formuler les attentes liées à la probabilité d’atteindre ces buts et anticiper les conséquences potentielles (Bandura, 1986). Les facteurs cognitifs influencent la manière dont l’individu traite l’information qui elle, a un impact sur ses comportements. La cognition permet de maintenir un comportement en l’absence de stimulations externes, de guider le comportement à partir d’observations d’informations recueillies, de résoudre mentalement des problèmes et vérifier l’exactitude de la pensée dans la réalité. Par le biais des cognitions, les conséquences de la réponse façonnent le traitement des futurs comportements avant que celui-ci ne soit engagé. Le traitement de l’information est influencé par des processus attentionnels, de rétention, de reproduction et motivationnels. Ce traitement se modifie au fil des expériences et de la maturation des individus. Son fonctionnement est le produit de l’interaction dynamique entre trois facteurs : personnels, comportementaux et environnementaux. Le renforcement tel que défini dans l’approche behavioriste exerce parfois une influence sur les comportements. Par contre, le comportement ne serait pas qu’une simple réaction face aux stimuli présents dans l’environnement. Les cognitions (ex. : représentations mentales, pensées, prises de conscience) occuperaient un rôle primordial dans la médiation entre les stimuli environnementaux et les réponses comportementales. Le concept du soi, également utilisé dans la théorie sociocognitive, considère que les influences externes affectent le fonctionnement humain à travers des processus intermédiaires du soi plutôt que part un impact direct sur celui-ci. Ainsi, les processus cognitifs, vicariants, autorégulateurs et autoréflexifs jouent un rôle dans l’adaptation et les changements humains.

La notion d’agentativité se définit par la « capacité humaine à influer intentionnellement sur le cours de sa vie et de ses actions » (Carré, 2004). Elle réfère à l’intentionnalité et l’anticipation des individus et permet de mettre en place des plans d’actions. L’adaptation

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