La pédagogie de Célestin Freinet

...

Le Mouvement Freinet se développe rapidement, s’organisant en 1947 en Institut Coopératif de l’École Moderne (ICEM). Face aux calomnies lancées contre eux par le parti communiste français, Freinet et Élise quittent le Parti en 1948 après 22 ans d’adhésion.

De 1950 à1954, une campagne virulente des staliniens contre Freinet tente sans succès de déstabiliser l’ICEM et la CEL.

En 1957, la FIMEM (Fédération Internationale des Mouvements d’École Moderne) est créée, regroupant les Mouvements de dix pays et consacrant le rayonnement international de la pédagogie Freinet.

En 1964, l’école Freinet est reconnue comme école expérimentale et ses enseignants sont pris en charge par le ministère de l’Éducation Nationale. Sa renommée attire de nombreux stagiaires et visiteurs du monde entier. Tous les étés s’y déroulent des rencontres appelées « journées de Vence » avec la participation de personnalités et de chercheurs du monde de l’éducation.

L’itinéraire de Freinet se poursuit jusqu’à sa disparition à 70 ans en 1966, sous le signe des méthodes naturelles et du tâtonnement expérimental, mais aussi des combats sur les conditions de travail (25 élèves par classe dès 1953), la défense de l’enfance et de la paix.

Élise Freinet continuera leur œuvre et assurera la gestion de l’école jusqu’à son décès en 1981. Leur fille Madeleine Bens-Freinet l’assumera jusqu’en 1991, date à laquelle l’école Freinet, rachetée par l’État, devient école publique d’État et fait aujourd’hui partie du patrimoine, avec de sérieuses garanties de reconnaissance de l’œuvre de Célestin et Élise Freinet.

Plusieurs films et livres sur la vie de Célestin Freinet ont été réalisés. Il a lui-même écrit des ouvrages sur sa pédagogie.

Partie 2 : La pédagogie de Célestin Freinet

- Description de la pédagogie

La pédagogie de Freinet est une pédagogie coopérative c’est-à-dire qu’il place l’élève acteur de son apprentissage, capable de participer à l'élaboration de ses compétences en coopération avec l'enseignant et ses pairs. L'acquisition des connaissances résulte alors d'une collaboration du maître et des élèves, et des élèves entre eux, au sein d'équipes de travail. (Voir annexe 2)

- Expérimentation de sa méthode

Sa pédagogie a été testée sur sa propre fille en 1934. Pendant la construction de son école de Vence, Célestin Freinet a expérimenté « la méthode naturelle » sur sa propre fille Madeleine, qui était alors en âge d’apprendre à lire et à écrire. En effet, au lieu de lui donner des leçons traditionnelles, il laissait sa fille dessiner puis commenter ses dessins afin qu’elle puisse par la suite inventer des histoires. Elle aborde sans difficulté la lecture des textes imprimés et prend possession de l'orthographe. La méthode dite naturelle est basé dans un premier temps sur un tâtonnement expérimental, puis la libre expression et enfin l’utilisation de matériel pédagogique.

Depuis le début, Freinet a cherché à relier les apprentissages scolaires aux besoins réels des enfants.

- Différentes méthodes mise en place

La première création de Freinet est le texte libre imprimé par les enfants eux-mêmes, grâce à des articles publiés dans l’École émancipée, dans le journal Clarté et dans l’Imprimerie à l'Ecole (voir annexe 3). Cela permet à l’enfant de découvrir tout en travaillant collectivement l’histoire, la géographie, en restant dans le cadre de l’apprentissage.

Mais il y a aussi le travail en groupe, les enfants choisissent et conduisent des travaux par eux-mêmes. Au lieu d’enseigner, le maître prépare des documents, des objets, des plantes, des minéraux. Très vite, les enfants apportent les objets qui les intéressent. Le maître propose aux enfants de former librement de petits groupes de travail.

Les contrôles sont assurés par :

- La comparaison entre le plan individuel de travail avec l’objectif à atteindre

- Par le biais d'autocontrôle et de fiches auto-correctrices

- Par l'attribution d'une note appréciative de : la discipline, la propreté et de la vie communautaire

- Par la délivrance de « brevets » concernant les travaux pratiques réalisés par l'élève.

La condition essentielle de sa pédagogie est de ne pas leur imposer de modèle, de les inciter à s'exprimer souvent en échangeant avec les autres. Il favorise la libre découverte par l’enfant, du langage et de la grammaire, des mathématiques, des sciences. Sa théorie était basée sur le tâtonnement expérimental consistant à laisser l’enfant émettre sa propre hypothèse et faire sa propre découverte. Pour lui, il faut inciter l’enfant à expérimenter, observer, comparer, imaginer des théories. Cela lui permettra de garder un souvenir durable de ses découvertes. Cette démarche permet de développer la capacité de chercher, d'inventer, plutôt que de se contenter de reproduire.

De nos jours, les classes coopératives de l’école moderne fonctionnent avec les techniques de l’expression libre et du journal scolaire, de la correspondance interscolaire et des réseaux, avec l’apport des techniques modernes que sont l’informatique, le fax, la vidéo, l’Internet. Comme à ses origines, les enseignants de l’ICEM sont convaincus que la pédagogie de Freinet, vivante et généreuse, est porteuse d’une éducation populaire synonyme d’espoir et de modernité pour le 21ème siècle.

Partie 3 : Un exemple de la pédagogie de Célestin Freinet

Nous avons pris comme exemple, le reportage de TF1 présenté par Gilles Bouleau le 8 juin 2015 au journal de 20 heures (annexe 4). Ce reportage vise à montrer en quoi la pédagogie Freinet est un moyen efficace contre le décrochage scolaire. Le reportage met en avant une école primaire de Lille qui suit les traces de la pédagogie Freinet, celle-ci est placée en zone d’éducation prioritaire. Ce reportage nous permet de voir que la pédagogie Freinet met l’accent sur l’autonomie et l’esprit d’initiative de l’enfant. Les notes et les appréciations ont disparu afin de