La cytologie en bref

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Cet aspect de la profession, bien qu'elle ne soit pas appliquée partout, rajoute une pertinence intéressante. Le cytologiste a l'occasion de voir le patient ainsi que sa lésion, de parler avec le médecin traitant, de récolter l'échantillon et finalement de voir les cellules en question au microscope, ce qui complète bien le parcours pré-analytique et analytique.

Étonnement, la cytologie et les laboratoires sont étroitement liés. En effet, en prescrivant des Paps-test, les médecins demandent souvent en parallèle un test de HPV pour détecter le Papillomavirus (différents génotypes), virus qui affecte les cellules du col et de l'endocol. Donc, sachant que le virus est positif en laboratoire, on peut s'attendre à en voir les effets sur le frottis cervico-vaginal. Il en est de même pour la microbiologie. Par exemple, avec un spécimen de lavage broncho-alvéolaire, on peut retrouver différentes mycoses comme le Candida SP ou l'Aspergillus. Sachant que ce dernier prend plus de temps à pousser sur gélose, le clinicien peut avoir un résultat plus rapide avec la cytologie, puis il sera confirmé et précisé en microbiologie par la suite. Pour le Pneumocystis Jirovecii (infection souvent répandue chez les immunodéprimés), on procède à la coloration de Grocott pour en confirmer sa présence. La microbiologie peut également en faire la détection grâce à l'immunofluorescence.

Au laboratoire, il arrive que les Pathologistes demandent de faire des immunopathologie sur les cellules d'un frottis de cytologie pour en déterminer la nature à l’aide d’anticorps et d’antigènes. Ceci permet à donner un diagnostic très précis quand à l'origine des cellules, surtout dans les cas de métastase. Avec les biopsies et tissus on peut corréller le résultat entre la cytologie et la pathologie.

Les laboratoires centraux aussi participent au diagnostique de certains cas. Par exemple, lorsque les lymphocytes sont impliqués (suspects ou atypiques), on procède à la technique de cytométrie de flux. De cette façon, si en cytologie les lymphocytes sont malins, le flux nous en apprendra la lignée impliquée. Obtenir des résultats des marqueurs tumoraux peut aider à diriger l'attention et le diagnostique en corrélant le tout.

Ce qu'il faut retenir c'est que nous travaillons tous en collaboration et que chacun de nos gestes comptent, sachant que 80% du diagnostique repose sur les résultats de laboratoire. Le but est de fournir le maximum d'informations au clinicien pour lui permettre d’assurer un suivi adéquat et que ce dernier cible facilement les actions envers son patient. De cette façon nous protégeons la population d'erreurs d'analyses et d'interprétations. J’adore mon emploi, pouvoir voir en petit ce que les autres voient en grand rend ma carrière plus enrichissante. Je réalise de plus en plus chaque jour à quel point notre corps humain et intelligent et la nature fait bien les choses. Comprendre le cancer est un de nos objectifs. Avec la technologie qui avance à pas de géants, peut-être arriverons-nous à y trouver un remède un jour…