La Découverte des Autres

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langue, ne savait pas comment s’occuper des animaux, chasser ou préparer les repas locaux. Pendant sa visite au sein de ce peuple elle est devenue une amie proche des femmes Karen et de leurs enfants (ainsi que de leurs maris, une fois retournés de la pêche). J’ai alors bizarrement commencé à réaliser, à travers le partage de son expérience insolite, que je n’avais pas besoin d’avoir des choses en commun avec ces gens afin de les aimer. Ce que ce peuple avait était déjà suffisant et je n’avais aucune raison de les juger : bien que différent du mien, ils avaient un but dans leur vies et, tout comme moi, désiraient survivre. Ils éduquaient leurs enfants, créaient maintes choses, et recherchaient à être aimés par leur entourage. Je peux en effet voir en quoi ces choses basiques guident aussi ma propre vie.

En fait, je me rends compte que l’on n’a pas besoin de communiquer pour apprendre les uns des autres. Il y a un langage universel et c’est celui de l’amour et du respect. Une fois que l’on commence à comprendre pourquoi les autres font les choses comme ils le font, on peut les apprécier d’avantage. Cependant, je crois fermement que l’on ne devrait pas attendre de se comprendre afin d’aimer et de respecter autrui. Ces quelques derniers mois j’ai vraiment pu mettre mon existence en perspective et m’apercevoir du rôle que je joue dans cet univers, dans ma propre société, et dans ma vie. Je pense que cette expérience peut bénéficier beaucoup de gens, que ce soit à travers le voyage, une classe d’anthropologie ou des reportages ou films étrangers. De cette façon nous nous éduquons non seulement à aimer et respecter les autres mais je pense aussi que nous pouvons apprendre à se respecter et s’aimer soi-même. Comme l’a dit l’Abbé Pierre : « vivre, c’est apprendre à aimer. »