Travail corrigé sur l'assommoir de ZOLA
Par Raze • 29 Juin 2018 • 910 Mots (4 Pages) • 1 069 Vues
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et la précision des descriptions et l’insertion des héros dans l’époque et la société contemporaines. Le Naturalisme, dont Zola est la figure de proue, prolonge ce mouvement dans les dernières décennies du siècle. Il s’agit d’analyser les lois du comportement humain, de « tout voir et tout peindre » (Zola) ; le Naturalisme a pour modèle les sciences expérimentales portées par les Lumières au siècle précédent, comme si le roman devenait une forme d’expérience scientifique par le biais de l’art.
CORRECTION :
Question 4 : le pronom « on » a un valeur indéfinie et généralisante ; cela montre que l’entourage de Gervaise est spectateur et acteur de sa déchéance : « on la chargeait des sales commissions », « on avait parié ». La mort lente de Gervaise se déroule, s’étire au milieu de l’indifférence générale.
Question 5 :
Correction à partir de la copie d’un élève.
Le champ lexical de la misère met en lumière les conditions de vie de Gervaise, qui sont déplorables : « acceptait les dernières avanies », « le ventre vide et les os glacés », « elle s’en allait de misère, des ordures et des fatigues de sa vie gâtée ».
Les gradations présentes dans le texte, « Elle dégringolait plus bas encore, acceptait les dernières avanies, mourait un peu de faim tous les jours. », « La mort devait la prendre petit à petit, morceau par morceau, en la traînant », « elle s’en allait de misère, des ordures et des fatigues de sa vie gâtée. », témoignent de sa déchéances, montrant que l’état de la blanchisseuse se dégrade de jour en jour et que sa mort est inéluctable.
De plus l’emploi du pronom « on » pour désigner de manière globalisante les habitants du quartier montre l’isolement de Gervaise, qui n’appartient plus vraiment à un groupe : les gens autour d’elles sont au mieux spectateurs, au pire acteurs de sa lente et cruelle déchéance et de sa souffrance : « on parla d’un chaud et froid », « on avait parié ».
Pour finir, la métaphore de l’animalité de la « niche » qu’elle habite, ainsi que celle du « bec » qui claque , montrent que sa misère s’accompagne d’un processus de déshumanisation ; séparée du genre humain, son isolement n’en est que plus grand.
Tout ceci explique que sa mort soit en quelque sorte escamotée dans le récit, passée sous silence, sous la forme d’une ellipse : le moment lui-même n’est pas raconté, et c’est le cadavre en voie de décomposition qui est découvert : la disparition du personnage de la société a lieu dans l’indifférence générale, et l’humain est ramené à un pronom démonstratif neutre : « ça ».
Le propos de Zola n’est pas inscrit dans un registre pathétique, même si ce spectacle ne peut manquer de susciter la compassion du lecteur. Chef de file du naturalisme, son récit montre la réalité crue et brutale de la vie de gens de la société de son époque. Ce témoignage du réel n’en rend que plus poignant la vision des derniers moments de l’héroïne.
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