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Les oeuvres du passé.

Par   •  25 Mai 2018  •  2 689 Mots (11 Pages)  •  405 Vues

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Finalement, il est ardu d'argumenter contre l'étude du passé sans tomber dans la philosophie, c'est pourquoi nous allons nous en approcher. Nous pouvons prendre comme exemple la thèse du philosophe allemand Nietzsche. Selon lui, les faits de chercher dans le passé des modèles pour agir avec grandeur, et de vénérer le lieu et l'époque où l'on vit en leur prêtant une histoire enracinant les peuples dans leur passé collectif, mènent l'homme à surestimer le passé et à dévaluer le présent. Ceci s'opposant ainsi à toute forme de progrès, notamment en art, puisque quoi qu'il entreprenne, son ouvrage sera amoindri par ce qui a été fait dans le passé. A contrario, Nietzsche affirme qu'il ne faut pas non plus chercher à dépasser le présent en critiquant les traditions et s'intéresser au passé uniquement pour se croire supérieur aux anciens.

Une œuvre ne vit que par l'intérêt qui lui est porté, et c'est de son contenu que dépend cet intérêt. Nous pouvons donc dire que les œuvres créent leurs propre temporalité, c'est-à-dire qu'elles définissent elles-mêmes leurs dispositions à résister au passage du temps. Ergo, force est d'entendre ici que si une d'entre elles est encore lue de nos jours, c'est en quelque sorte que son auteur en a décidé ainsi au moment de sa rédaction.

Malgré cela, instillé par l'artiste, même inconsciemment, un certain désir de traverser le temps se retrouve dans toute œuvre. Ceci nous renvoie à une question philosophique classique, celle du sens de l'existence : « si tout ce que je fais doit nécessairement être détruit, à quoi bon le faire ? » (propos récurrent dans la pièce de théâtre d’Anton Tchekhov, Oncle Vania). Mais comme l'a dit Ernest Renan, « l'immortalité c'est de travailler à une œuvre éternelle » : l'art est un moyen d'échapper au temps, car les auteurs survivent à travers leurs œuvres. Dans ce sens, s'intéresser à une œuvre ancienne, c'est permettre à la mémoire de son auteur de perdurer.

Mais néanmoins, quelques rares auteurs ne sont pas en quête d'éternel, et se contente de relativiser. C'est le cas, par exemple, de Montaigne dans Les Essais : « Si toutefois ma postérité a d'autres goûts [que le souvenir des autres], j'aurai bien le moyen de prendre ma revanche : elle ne saurait, en effet, faire moins de cas de moi que je n'en ferai d'elle à ce moment là. »

En définitive, nombreuses sont les œuvres qui s'effacent de leur propre fait en même temps que leurs sujets et les idées qu'elles véhicules deviennent obsolètes, mais certaines subsistent, et ce n'est alors jamais leur âge qui est signification de l'intérêt que nous leur portons : ce sont ces œuvres véritables qui parviennent à une forme d'intemporalité. Lorsque qu'Horace, dans son ode XXX, écrivait : « exegi monumentum aere perennius », « j'ai bâti un monument pour le souvenir », il voulait bien sûr parler de son œuvre.

Jusqu'à l'abondance de la production cinématographique et télévisuelle vient témoigner de notre intérêt sans cesse renouvelé pour ces classiques du passé, dont les multiples adaptations du cycle du roi Arthur et des chevaliers de la table ronde constitue un excellent exemple.

Conclusion :

Les œuvres d'art constituent les modalités suivant lesquelles elle échappent au temps. Pour ne pas sombrer dans l'oubli, elles doivent susciter continuellement de l'intérêt en se renouvelant sans cesse. C'est par cette éternelle recréation d'elles mêmes qu'elles atteignent l'éternité. Certaines restent prisonnières de leur époque et ont cessé de nous intéresser parce qu'elles ne nous concernent plus, mais beaucoup sont devenues des pièces essentielles de notre culture, et nous nous sommes construits avec elles. Et si ces œuvres ont résisté à cette sorte de "sélection naturelle" de l'art, c'est bien qu'elles sont toujours utiles ; et c'est en cela qu'il faut continuer à étudier et à enseigner les classiques de la littérature.

Néanmoins, comme l'a dit Nietzsche, à trop s'attacher au passé, on en oublie le présent. Mais en sachant qu'immanquablement, nous avons besoin de recul pour pourvoir juger les œuvres, peut-on réellement apprécier celles du présent à leur juste valeur, et même parler de "classique de la littérature moderne" ? Ainsi que l'a dit Stefan Sweig dans Les Très Riches Heures de l'humanité, « les contemporains d'une œuvre […] en perçoivent rarement la grandeur. »

Arguments :

- Thèse :

- La littérature, toujours et partout, donne une représentation intemporelle de ce qu'est la réalité humaine : ainsi, certaines idées demeurent toujours les mêmes. Un écrivain exprime toujours dans ses œuvres quelque-chose d'intemporel.

- Au contraire, la lecture d’œuvres du passé peut également être utile afin de reconstituer un univers historique, pour connaître des cultures aujourd'hui disparues ; ou bien pour connaître des philosophies, décrypter des relations sociales ou nous informer de manière frappante sur la psychologie humaine... Outre le fait de dispenser une culture, la fréquentation des classiques, leur étude, permet de se confronter à des problématiques qui régissent la vie humaine : Alceste dans Le Misanthrope, ou le héros éponyme dans Dom Juan, par exemple, ou le docteur Rieux, personnage central de La Peste, sont des types humains que l'on peut croiser au cours de sa vie; l'étude de ces deux textes de Molière, l'étude de l'oeuvre d'Albert Camus offrent aux élèves, futurs adultes, une compréhension fine de comportements humains universels, comme la séduction, l'ambition ou l'altruisme héroïque. C'est en cela que l'étude de la littérature classique, parce que ses sujets confinent à l'universel, forme les esprits.

- Parce que nous avons besoins de recul pour pouvoir comprendre et juger les œuvres : la distance qui nous sépare du passé et de ses œuvres est celle qui nous est nécessaire pour être capable d'appliquer leurs enseignements au présent. → Mémoire – ne pas refaire les mêmes erreurs.

- Lire des œuvres du passé a encore un sens : trouver des exemples pour étayer cette foutue dissertation.

- Antithèse :

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