La mélancolie.
Par Ninoka • 16 Avril 2018 • 1 258 Mots (6 Pages) • 409 Vues
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près de cette pensée et de sa langue dont il se fait le traducteur, tout en conservant certains mots de Freud en langue allemande dans le coeur même de son texte. – Et enfin, c’ est l’espace où se déploie le transfert c’est a dire l’espace de la cure. Il y a donc concordance, entre la pensée de Freud, l’espace de la cure et également, ‐d’ où le renvoi de tout à l’heure au western‐, le monde des pulsions et de leurs destins, l’espace où elles se déploient. La pulsion serait, selon la lecture de Freud par l’auteur , le noyau poétique de la sexualité, Gesh Lecht Leit Keit. Ce dernier point constitue un des axes principaux de cet ouvrage. En effet, l’articulation que fait Freud entre corps, pulsion et langage traverse Freud comme elle traverse ce livre. Elle s’inscrit dans une histoire, une genèse de cette pensée, dans plusieurs langues, l’allemand et le grecque et se prolonge au‐delà de Freud. Claude Rabant insiste sur le tournant radical que prend Freud avec ce qu’il nomme dans Au delà du principe de plaisir « une hypothèse spéculative », « pour voir où cela peut mener », c’est à dire l’élaboration de la pulsion de mort. Cette hypothèse spéculative vient à Freud à partir de son interrogation sur la guerre, le masochisme primaire et l’autodestruction. Car, et c’est ce qu’affirme ici l’auteur, la pulsion de mort est une clef du discours freudien, elle est, selon son expression « l’indication d’une détente hyperbolique dans le cours des choses, dans la sens de leur libre métamorphose, une ouverture des possibles sans appel au gouvernement d’une transcendance afin d’aller jusqu’au bout de l’athéisme de l’inconscient. » A suivre ce livre sur cette question on peut se demander si la pulsion de mort est bien une pulsion. Elle est présentée comme étant plutôt l’enveloppe des autres pulsions, en elle‐même, elle est muette et constante ce qui est peu compatible avec l’idée que l’on peut se faire d’une pulsion. Le destin des pulsions dépend de leur liaison à la pulsion de mort.
3/ Il y a une éthique de la pulsion, éthique de la différence absolue et distincte de la morale ordinaire. L’éthique freudienne appelle à des modifications radicales des motions pulsionnelles, c’est une très grande exigence de la psychanalyse. Cette éthique est aussi celle du sujet, c’est à dire sa responsabilité vis à vis de lui‐même et de son rapport à la vérité, à l’amour de la vérité. La défaite du principe civilisateur des pulsions et donc la défaite des contraintes externes qui s’exercent sur ces mêmes pulsions peut amener, sous certaines conditions à leur transformation radicale de l’intérieur, à leur métamorphose. C’est ce que l’auteur appelle, en restant au plus près des mots de Freud, leur ennoblissement: « Seul l’amour peut rendre raison d’un changement intime des pulsions sous forme d’ennoblissement » c’est à dire de sublimation. D ‘où le rôle de la libido qui doit vaincre les pulsions d’autodestruction mais également contribuer à une métamorphose, une sublimation, un ennoblissement en penchants sociaux, de ces, selon l’expression de Freud, ‘mauvaises pulsions’. La sublimation travaille avec la pulsion de mort en la mettant au service de la libido, (à l’inverse de la mélancolie où c’est la libido qui est au service de la pulsion de mort). Mais cette métamorphose est un processus incomplet du fait de la loi d’inertie que le moi impose à la libido. Au bout du compte, il reste l’énigme de la sexualité ; aucun sexe n’est satisfait de son sexe. Cette énigme est un roc ; le terme de l’analyse c’est d’arriver à cette énigme, cette grande énigme à laquelle chacun et chacune doit se confront
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