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Ovide, Métamorphoses, I, 89-112

Par   •  14 Octobre 2018  •  1 199 Mots (5 Pages)  •  394 Vues

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- Beauté de la nature

On peut relever dans ce passage l’abondance des couleurs cf « flava » « viridi » et même des saveurs « lactis » « nectaris », « mella ». Ovide fait appel à tous nos sens pour créer ce monde imaginaire. Le vers « flumina iam lactis, iam flumina nectaris ibant » avec le parallélisme de construction et l’hyperbole des fleuves permet de mettre en valeur cette incroyable richesse de la nature.

III / Quelles critiques Ovide fait-il de son temps ?

Derrière cette utopie de l’âge d’or se dessine en creux une condamnation du monde contemporain d’Ovide.

- La condamnation de la guerre

Le passage est marqué par une longue énumération des armes et des musiques militaires absentes de ce monde : « non tuba …non ensis erat ». On peut souligner l’expression « sine militis usu » qui permet de mettre en valeur le refus de la guerre. Il s’agit très certainement ici d’une allusion à un contexte historique. Rappelons que la fin du I° siècle av. J.C. est marquée par de très nombreuses guerres civiles. Il faut attendre le traité de Brindes en 40 av. J.C . pour mettre fin à ce contexte mouvementé mais surtout le début du règne d’Auguste qui va mettre en place la Pax Romana. On assiste ainsi à un véritable éloge de cet âge où règne la paix « mollia securae ».

- Perte du sens naturel de la justice

Lors de cet âge d’or, les hommes sont naturellement bons or dans le monde actuel, les lois et la répression sont nécessaires cf « poena metusque »v.2. La justice était respectée naturellement «fidem rectumque colebat » sans loi, sans juge, sans encadrement d’aucune sorte. On pourra à ce titre remarquer l’effet d’écho entre les vers 89 et 93 « quae vindice nullo »// « sine vindice ».

- Nécessité de la crainte et de la concrainte

Les hommes ayant perdu leur sens naturel de justice doivent être soumis à la peur afin que puisse régner l’ordre. On peut ainsi relever le vocabulaire de la contrainte et de la soumission « timebat », « minantia », « supplex ». L’expression « verba minantia fixo aere legebantur » permet de faire référence à la pression exercée par les lois sur les hommes. Ici le groupe de mots «fixo aere » fait peut-être allusion à la loi des Douze tables ou plus simplement la tradition selon laquelle les lois doivent être exposées aux yeux de tous. Enfin, on peut aussi remarquer que la peur est aussi présente dans les rapports des hommes avec l’étranger. En effet, ceux-ci doivent construire des remparts afin de se préserver de l’ennemi.

- Envie de l’Ailleurs

La personnification du pin coupé qui descend les rivages permet de faire référence à la curiosité des hommes qui les pousse à aller explorer d’autres contrées. Cette curiosité est absente de l’âge d’or cf v.8. Cette métaphore du pin coupé permet non seulement condamner cette envie de l’Ailleurs mais aussi de souligner le saccage qui peut être effectué sur la Nature afin d’aller toujours au-delà.

Conclusion

Le mythe de l’âge d’or permet de créer un idéal du passé, une véritable utopie morale qui permet de refléter les maux du siècle contemporain. Ce mythe de l’âge d’or traversera les siècles et sera repris par de nombreux auteurs (Rousseau : utopie d’un monde où les hommes étaient bons par exemple).

Possibilité en conclusion de souligner les différences entre l’âge d’or et la race d’or d’Hésiode

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