Main d'oeuvre vieillissante
Par Junecooper • 23 Décembre 2017 • 6 735 Mots (27 Pages) • 559 Vues
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Toutefois, de telles mesures demeurent encore embryonnaires et les résultats semblent tarder comme en témoigne la situation en emploi des travailleurs âgés (38,2%). Ce taux est sans doute un des plus bas au sein de la Communauté européenne et au sein du globe.
Somme toute, le cas français est néanmoins pertinent sur le plan de l’analyse, car nous assistons à un changement de paradigme à propos de la situation des travailleurs âgés. De telles mesures permettent de croire que des changements sociaux plus importants sont susceptibles de poindre dans les années à venir et que la situation des travailleurs âgés est appelée à connaître d’autres mutations importantes.
CHAPITRE 2 : COMPARAISON DE LA SITUATION DE LA FRANCE AVEC D’AUTRES PAYS
1. Situation comparée des travailleurs âgés
Ce qui semble assez similaire de constater dans les pays observés comme les États-Unis, la Finlande, la Belgique, la Suède, l’Allemagne fédérale et dans une moindre mesure le Japon, chacun d’entre eux ont connu des réformes plus ou moins importantes à partir du milieu des années 1980, mais davantage dans les années 1990 et 2000 concernant les politiques et les programmes de fins de carrière.
Si pendant longtemps, dans ces pays on a offert des plans d’exit pour les travailleurs âgés dans le but de remplacer la main-d’œuvre et pour contrer les aléas économiques au sein de ces sociétés, depuis cette période un nouveau paradigme semble s’incruster dans ces pays, à savoir les possibilités offertes aux travailleurs âgés ainsi que leur rétention au sein des entreprises après 60 ans.
On remarque d’ailleurs des taux d’emploi élevés dans plusieurs pays comme en témoigne le tableau suivant :
TABLEAU 1 : TAUX D’EMPLOI CHEZ LES TRAVAILLEURS ÂGÉS
PAYS
TAUX D’EMPLOI DES TRAVAILLEURS VIEILLISSANTS
ÉTATS-UNIS
62,0%
JAPON
66,3%
FINLANDE
55,0%
SUÈDE
70,0%
ALLEMAGNE
66,0%
BELGIQUE
26,0% (43,4% EN FLANDRE)
FRANCE
38,2%
Source : Diane-Gabrielle Tremblay (Dir.) Management de la retraite, de l’emploi et des temps sociaux, Québec, PUQ, 2014. Pour l’Allemagne, Boussole des chiffres, Berlin, Office de la Statistique fédéral, 2013. Pour la Belgique, voir notamment les données à l’adresse suivante : http://perso.uclouvain.be/vincent.vandenberghe/Papers/CapitalHumain_fincarrieres.pdf donnée de 2005 pour la Belgique et 2009 pour l’Allemagne.
Les données précédentes laissent entrevoir une constante pour les pays observés, toutes choses étant égales, par ailleurs. Cette constante est brisée par la France avec 38,2% et la Belgique avec 26%, le pays ayant le plus faible taux d’emploi des travailleurs âgés au niveau de la Communauté européenne.
Par ailleurs, pour l’ensemble des pays observés, sauf la France et la Belgique, les travailleurs âgés demeurent plus longtemps actifs et se sentent en quelque sorte utiles sur le marché du travail. Les Français et les Belges ont plus tendance à se retirer plus tôt pour laisser la place aux générations montantes ou encore par sentiment d’avoir assez donné dans leur carrière, toute proportion gardée.
Enfin, dans tous les cas, on remarque une constante assez claire dans les facteurs qui déterminent les comportements face aux fins de carrière et à la retraite dans les pays observés. En effet, les incidences financières, le fait de subir une perte du train de vie antérieur à la retraite forcent certains (de plus en plus) à demeurer dans le circuit de la vie active. Par contre, on remarque dans bien des situations une dégradation des conditions de travail, des exigences encore plus marquées au niveau de la performance ainsi qu’une surcharge de travail qui milite en faveur de la retraite, toute proportion gardée. Cet aspect semble assez partagé au sein des sociétés observées.
2. Les politiques, les programmes publics ainsi que les pratiques d’entreprises
Si les mesures mises en place par les autorités gouvernementales françaises et belges pour prolonger l’activité professionnelle des individus et de réduire les possibilités de départ précoce demeurent assez timides, les autres États ont adopté, certes à des degrés variables, des mesures ou ont entrepris des réformes allant dans ce sens à l’égard des travailleurs âgés. La Finlande a réalisé en 2005 un vaste chantier pour retarder l’âge de la retraite de deux ou trois ans, adapter le régime de pension à l’augmentation de l’espérance de vie, réduire significativement le coût de la retraite, etc. Pour sa part, les États-Unis ont retardé également l’âge de la retraite pour permettre aux travailleurs âgés de demeurer dans le circuit professionnel plus longtemps. Le Japon souscrit à cette mesure avec sa culture d’emploi à vie. Pour sa part, la Suède n’a pas épousé de telles mesures, mais elle s’est attaquée à mettre des politiques d’invalidité et la pension de chômage, notamment.
Ainsi, contrairement aux autres États précités, la France et certainement la Belgique tentent ces dernières années d’aligner les perspectives nationales à celles poursuivies au sein de l’Union européenne pour les travailleurs de plus de 55 ans. Toutefois, des écarts perdurent en France et en Belgique et l’identification des moyens d’une augmentation du taux d’emploi chez les travailleurs âgés mobilise logiquement les esprits. L’objectif de Stockholm n’aura pas été atteint en 2010 par la France et la Belgique de voir un taux d’emploi au moins égal à 50% chez les travailleurs âgés.
Par ailleurs, dans plusieurs pays, des mesures favorisant la formation de la main-d’œuvre vieillissante semblent voir le jour. Au Japon, le programme Challenge Again, en Finlande, le programme TYKES, la formation continue des travailleurs en Suède, en France les programmes de formation
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