Eugénie grandet
Par Plum05 • 29 Août 2017 • 1 218 Mots (5 Pages) • 708 Vues
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d’elle, Charles, lui, ne cherche qu’à voir chez son oncle un écho de sa vie passée. Il a préparé ses bagages en conséquence, prévoyant une vie de château. Le lecteur ne peut manquer d’être sensible à l’amour naissant d’Eugénie tout comme à l’indifférence de Charles à son égard « son impertinence affectée, son mépris pour le coffret qui venait de faire tant plaisir à la riche héritière et qu’il trouvait évidemment ou sans valeur ou ridicule ».
2) Une image contrastée des personnages
- De nombreux termes viennent préciser le portrait de Charles en nous donnant notamment des
indications quant à son raffinement et son charme « parfums, chevelure brillante, gracieusement bouclée, peau blanche, jolis gants fins, petites mains, teint, fraîcheur et délicatesse, jeune élégant, »
La variété et précision de ces termes mélioratifs permet au lecteur de visualiser le personnage, et nous avons ici des détails caractéristiques de l’écriture réaliste. Au-delà de ce souci du détail vraisemblable, ces notations sur Charles permettent également de mieux connaître le personnage, son goût du luxe et son souci du raffinement.
-Dans l’univers étroit et économe de la province, la personnalité de Charles, ses airs, son allure, sa tenue constituent un élément perturbateur. Le cousin de Paris est d’emblée présenté comme différent de sa famille de province. Des propositions subordonnées opposent Charles à Eugénie : « que le jeune élégant produisit sur une ignorante fille sans cesse occupée à rapetasser des bas, à ravauder la garde-robe de son père »
« dont la vie s’était écoulée sous ces crasseux lambris sans voir dans cette rue silencieuse plus d’un passant par heure » Donc de nombreux termes péjoratifs pour caractériser la jeunes fille, des termes mélioratifs associés au jeune homme : noms d’artistes, Westall et Finden, p.passés évoquant des œuvres d’art, « dessinées et gravées », adj. « fantastiques » ; renforcement de l’adj. habile
Et le GN « apparitions célestes » qui évoque des anges (et fait écho à « fantastiques »).
–L’éclat de Charles est d’autant plus « vif » qu’il s’oppose par son apparence soignée de dandy aux Cruchot et aux Grassins, eux-mêmes « choquait » par lui. Charles est en effet perçu par les amis de Grandet comme un symbole de la vie parisienne raffinée et dispendieuse qu’il condamne.
Opposition entre jeune et vieux, entre parisien et provinciaux, élégant et quelconque, grossier et raffiné, dépensier et économe. (Les Cruchot sont des provinciaux peu avantagés par la nature : le président Cruchot ressemble à un grand clou rouillé, l’abbé est un petit homme dodu, à figure de vieille femme joyeuse, maître Cruchot a une face trouée comme une écumoire.Les Des Grassins sont un peu plus agréables à voir, mais restent très en dessous des Parisiens : le fils est pâle et frêle et a d’assez bonnes façons, son père est d’une raideur toute militaire dans son aspect et ses paroles. Par ailleurs, ils ont peu de soin de leur personne).
CN :
Ce passage est une scène de rencontre amoureuse qui livre les sentiments intimes d’Eugénie pour son cousin et permet de mieux cerner la psychologie des personnages par un jeu d’oppositions présentes tout au long du texte. Mais le fossé qui sépare les deux jeunes gens est tel qu’il semble impossible d’imaginer une histoire d’amour heureuse. La déception de la jeune fille est déjà annoncée dans cette scène de première rencontre. Le lecteur suppose que l’amour naïf d’Eugénie va se développer sans aboutir, car Charles n’est pas la « créature descendue de quelque région séraphique » que la jeune fille désire. Quant à Charles, il est impossible de prévoir qu’il va tomber amoureux de sa cousine mais le souci qu’il a de lui-même nous laisse supposer qu’il ne pourra s’attacher.
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