« Et la mer et l'amour », Pierre Marbeuf

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Grâce à ce dernier tercet, le poète exprime sa souffrance, il s'agit même d'une plainte visant un amour malheureux. En effet, le poète a recours au champ lexical de la souffrance, du malheur et de la tristesse: on lit « douloureux » au vers 13, « qu'on souffre » vers 6, «amer » vers 2, « les maux » vers 6 et au vers 14 «mes larmes ». Ainsi, le poète se livre au lecteur, il lui livre ses sentiments, ses ressentis, son moi intérieur, c'est donc un sonnet très personnel.

Enfin, si l'auteur s'investit aussi personnellement de son sonnet, c'est qu'il s'adresse à l'être aimé qu'il ne mentionne pas au départ et qu'on retrouve seulement au vers 13 «Ton amour ». Cela interpelle le lecteur car au début, il s'agissait plutôt d'un sonnet général, ne visant personne, et au dernier tercet, on remarque qu'il est finalement destiné à une personne.

B- Une musicalité très travaillée

Pierre de Marbeuf a été connu grâce à ses poèmes très travaillés et élaborés, qui sortent du lot : en effet, il joue sur les mots et les sonorités et insiste beaucoup sur l'aspect visuel. Tout d'abord, le poète dans Et la mer et l'amour insiste sur les sonorités : au vers 2, on trouve une polysindète avec la répétition de la préposition « et » : «Et la mer et l'amour » vers 1 et vers 2 « Et la mer est l'amère, et l'amour est amer » : ici, il insiste beaucoup sur les répétitions, ce qui est même exagéré pour le lecteur.

Le poète utilise aussi diverses figures de style, ce qui montre son travail : en effet, on retrouve au vers et « Et la mer » et « Et la mer », ou vers et « Celui qui craint » et « Celui qui craint ». On retrouve aussi certaines répétitions de sons telles qu'au vers 2, on peut trouver une paronomase « Et la mer est l'amère », vers 2, ici, le terme « mer » et « amère » sont confondus, on ne peut les distinguer à l'oral. Le poète joue avec les sonorités grâce à un procédé de répétition : il utilise des anaphores, des assonances et des allitérations.

De plus, il joue énormément avec les mots, à en perdre le lecteur : en effet, on lit du vers 1 et « Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage, et la mer est l'amère, et l'amour est amer », ici, à la lecture, il y a une sorte de confusion de part des sonorités ressemblantes. Par exemple, le son « am » et «mer » sont très accentués et à la lecture, on peine à trouver le sens de ces vers. Cette confusion à la lecture et le travail trop élaboré du poète peut nous faire penser que ce poème n'est qu'un exercice se style ou il fait étale de ses compétences et de ses talents de poète. Ainsi, on a l'impression qu'il s'agit plus d'un exercice de style que de sincères sentiments.

Conclusion : Pierre de Marbeuf, dans « Et la mer et l'amour », compare la mer avec l'amour, les unit, montre leurs ressemblances mais aussi leurs différences dans le but d'exprimer ses sentiments les plus personnels et aussi pour expliquer la vision qu'il a de l'amour : ce n'est pas toujours rose. De plus, c'est poème très personnel, d'un ton élégiaque, qui vise à mettre en avant un amour malheureux, qui fait souffrir. Cependant, le poète a très bien travaillé ce sonnet grâce à la présence de figure de style, de jeux sur les mots et sur les sons, ce qui montre qu'il s'agit plus d'un exercice de style visant à montrer ses capacités, qu'un poème personnel et sincère par le biais duquel il exprime ses sentiments.