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Ecriture d'invention, poésie, réponse à Aragon

Par   •  7 Mai 2018  •  923 Mots (4 Pages)  •  604 Vues

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Moi, et moi seul. Ma muse elle même ne me le dicterait pas. Voilà ma réponse. Brève. Trop brève. Je vais donc m’étendre davantage. Admettons que je personnifie des mots. La gloire. La mémoire. La révolte. L’amour. N’importe quel mot. Celui-ci devient quelqu’un. Reposez moi la question : qui me pousse à me faire imprimer ? Voilà une question qui porte plus à réfléchir. La Gloire n’est pas celle qui me pousse à me faire imprimer. Je ne porte aucun intérêt pour celle-ci. Si grandiose peut-elle être, elle mène également au court chemin de la dépression et de mort. Tout poète écrivant pour la Gloire se fait prendre dans son propre piège. Du Bellay en est une preuve formelle. Pour qui écris-je donc ? Pour la Révolte ? Plus. La Révolte est partie, laissons la Paix faire son travail, il y a bien longtemps qu’elle était au chômage. Cependant, elle a été celle qui poussa de nombreux poètes à écrire, Victor Hugo, d’Aubigné, mais encore, paix à son âme, à mon ami Eluard. Trève d’égarements. Qui me pousse vraiment à me faire imprimer ? Je citerai sans détour l’Amour et la Mémoire. L’Amour joue un très grand rôle dans mon univers, chez nous, les poètes. Il a même mené à lui seule de nombreux mouvements ; la pastorale, le lyrisme, une part du romantisme. L’Amour me guide dans ma vie personnelle. Mais mes poèmes ne sont-ils pas une retranscription de mes plus profondes pensées ? La Mémoire seconde l’Amour. A eux deux, ils me poussent à me faire publier et je les remercie. Mes Strophes pour se souvenir, et mon recueil Les yeux d’Elsa en sont la preuve. J’aime ce que je fais. J’aime mon métier. J’aime le fait d’offrir du bonheur aux autres, qui, lisent mes vers assis dans un métro, sous un arbre et dans un fauteuil. C’est pour tout cela que j’aspire à me faire publier.

Ainsi s’achève ma réponse, mon ami. J’espère ne pas vous avoir paru confus dans certain de mes propos. Ce fut un exercice pour moi, d’exprimer mes pensées dans cette lettre car comme je vous l’ai dit précédemment, la prose n’est point mon élément.

Très amicalement.

Louis Aragon.

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