La conquête de Tombouctou

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Tous ces efforts ne furent toutefois pas vains, Tombouctou surnommée "la perle du désert" ,"l’Athènes de l'Afrique", la "Mecque" du Sahara ou encore la "Rome soudanaise" fut un passage obligé pour l'empire colonial français. Tombouctou était en effet particulièrement attractive, son mythe étant toujours bien vivant dans les esprits. Premièrement, elle constituait un attrait pour sa richesse culturelle supposée (manuscrits, sciences, architecture etc) mais également économique. La ville était effectivement une cité commerciale réputée posséder de grandes quantités d'or. De plus, Tombouctou jouit d'une situation géographique extraordinaire. Localisée à l'extrême nord de la boucle que l'immense fleuve Niger fait en remontant vers le Sahara, elle se trouve à la jonction entre la grande voie fluviale qui draine les richesses du Sud et les caravanes qui traversent le désert en provenance du monde arabe. Enfin, la conquête de Tombouctou s'inscrit dans la volonté française d'établir un grand empire au Soudan dans le but d'exploiter les richesses de la région et de relier les trois grandes zones de domination françaises l'Algérie en Afrique du Nord, le Congo français en Afrique centrale et l'Afrique-Occidentale française. Pour cela la domination de Tombouctou était inévitable, c'est seulement à partir de là que le Nord du Mali fut véritablement pacifié.

Faisant dorénavant partie du Soudan français, Tombouctou constitue une ville coloniale d'importance dotée d'une certaine puissance politique, économique et culturelle. La multiplicité des administrations, la présence des banques et des populations européennes garantissent l'influence française au Soudan. De plus cette dernière acquiert le statut de commune de moyen exercice, par la loi du du 18 novembre 1955 dirigée par un maire, fonctionnaire nommé par le chef de territoire, assisté d’un conseil municipal. Ces organisations très centralisées permettent au pays colonisateur d'asseoir sa domination.Par la suite la loi du 10 janvier 1957 intègre Tombouctou dans l'Organisation commune des régions sahariennes afin de « [mettre en valeur], l’expansion économique et la promotion sociale des zones sahariennes de la République française ».

La décolonisation dans toute l'Afrique Noire fut pacifique, en réalité nous pouvons seulement opposer la décolonisation de l'Algérie qui fut militaire sous la forme d'une guerre traumatisante. Après la décolonisation de l'AOF en 1958, les liens avec l'Etat français restent forts. En effet,un statut commun à toutes les communes créées avant l’indépendance du Mali (1960) est créé en 1966.Lors d'une visite officielle à Tombouctou en février 1977, le président français Valéry Giscard d'Estaing appose une plaque à la mémoire du maréchal Joffre et annonce une aide à la restauration de la maison de René Caillé. Il indique que la France est prête à apporter son aide pour les problèmes du Mali.