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La bourgeoisie urbaine au XIVe XVe siècle en Italie

Par   •  26 Novembre 2018  •  2 437 Mots (10 Pages)  •  468 Vues

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Même si certains ont encore au XIVe siècle quelques scrupules, la plupart n'accordent plus aucune importance aux interdits religieux. Ainsi l’activité financière atteint son plus haut degrés de développement dans les villes italiennes au 14ème 15ème siècle.

C’est d’ailleurs à Gênes qu’apparaît la première Banque , telle qu’elles existent aujourd’hui. Elle est crée en 1407 par le Maréchal de Boucicaut. En 1408, cette Société d'achat commence ses opérations et se développe avec rapidité. Tous les gouvernements de l'Europe ont bientôt recours à la Banque St Georges, qui peut être considérée comme le point de départ du commerce moderne. Cette banque invente également la lettre de change qui simplifie toutes les opérations commerciales, en supprimant les incessantes difficultés qui résultaient des innombrables systèmes monétaires alors en usage.

II. L’influence de la bourgeoisie sur la société urbaine, provoquant son évolution.

Du XIVe au XVe siècle, l’Italie connaît une prospérité économique et culturelle sans précédent qui lui offre une place prédominante en Europe. Humanisme et Renaissance naissent en terre d’Italie. La Toscane devient l’un des centres majeurs de ce nouvel âge, porteuse d’artistes comme le poète Dante ou le peintre Giotto. Venise, Gênes vivent alors leur apogée, leurs marchands sillonnent les routes terrestres et maritimes d’Europe et d’Asie en cette fin du Moyen-Age.

A) Tout d’abord, l’influence de la bourgeoisie a lancé l’évolution de l’économie en Italie, une économie pré capitaliste.

Pour défendre son autonomie de l'Empire germanique du nord, des États pontificaux au centre et des invasions arabes au sud, les communes commencent à créer des ligues qui ne seront jamais suffisamment fortes politiquement pour pouvoir s'opposer à l'influence papale ou féodale à cause des fortes rivalités internes. Certaines villes se démarquent, comme Milan, important centre urbain du royaume d'Italie et donc de l'Empire pour sa lutte contre le pouvoir impérial, Forlì et Pérouse (villes appartenant aux États de l'Église) pour leur lutte contre la domination pontificale. La naissance d'une bourgeoisie mercantile dont les intérêts s'opposent à l'aristocratie rurale, la lutte des classes dirigeantes urbaines pour acquérir une autonomie plus grande, conduit la société italienne à donner naissance à une série de courants souvent opposés : les factions des guelfes et gibelins.

L’économie prend un nouveau visage avec la bourgeoisie, les routes commerciales de l’Orient s’ouvrent aux marchands européens, et l’Italie, au centre de la Méditerranée, devient la plaque tournante du commerce entre l’Europe et l’Asie. Les cités marchandes italiennes s’enrichissent grâce au commerce de la soie et des épices. Un système bancaire moderne se crée et une nouvelle classe sociale voit le jour : la bourgeoisie. Le Florin (devise de Florence) devient la monnaie internationale du bas Moyen ge. Cette richesse amène les cités italiennes à rivaliser entre elles dans le domaine de la culture des arts et des sciences. Chaque prince, pour apparaître plus puissant que son voisin, est prêt à dépenser des fortunes pour avoir les meilleurs artistes et les plus beaux monuments. Ainsi un pré capitalisme apparait avec la volonté de création d’un système économique fondé sur le marché libre, la concurrence, la recherche du profit et la propriété privée des moyens de production dont nous voyons ici les prémices.

B) De plus, l’influence de la bourgeoisie conduit également à l’évolution des institutions et du statut des villes.

La classe bourgeoise se démarque après la grande peste, quand les habitants des villages devinrent nettement plus riches que ceux de la campagne. Ces personnes qui n'exercent pas directement un métier manuel disposent de revenus relativement élevés et réguliers qui leur confèrent davantage de puissance et d'influence dans la société, cela les rapprochent des classes dirigeantes et du clergé et les éloignent de la paysannerie. Ainsi, dans la bourgeoisie médiévale le propriétaire de moulin par exemple devient assez important dans l'économie d’une ville pour s'opposer au seigneur ce qui permet une évolution notable dans la vie et l’organisation de la ville.

Les villes acquièrent progressivement un contrôle total, aussi bien économique qu'administratif, sur ce qu'on appelle leur contado, c'est à dire le territoire situé autour de la ville et qui contribue à la nourrir. En effet, la caractéristique principale de la ville est qu'elle ne produit pas elle-même ce qu'elle consomme. Si les villes se développent fortement à cette époque, c'est avant tout grâce au commerce et à l'artisanat de la bourgeoisie. Les nobles et ecclésiastiques, qui s'enrichissent grâce à l'augmentation des prélèvements agricoles, veulent pouvoir acheter des biens de plus en plus luxueux, en particulier des tissus de qualité et font donc affaire avec les commerçants très nombreux dans ces villes en pleine évolution.

De plus, à l'écart de la ville se développent des monastères. Lorsqu'un personnage considéré comme saint y a été enterré sa tombe devenait un lieu de pèlerinage. On y construit une chapelle et parfois s'installe à proximité une communauté monastique. Le monastère va attirer autour de lui des commerçants et créer ainsi un nouveau quartier, un bourg à l'écart de la ville ancienne, peuplé par une majorité de bourgeois commerçants. Souvent, le développement ultérieur de la ville se fait entre ces deux pôles, qui finissent par se rejoindre. Ce sont les institutions ecclésiastiques qui donnent à la ville sa forme et qui la font vivre par l’intermédiaire des bourgeois.

Ces villes innovent dans tous les domaines : sur le plan financier, avec les emprunts publics : le monte Vecchio de Venise, ainsi que la lettre de change, la création des premières sociétés commerciales, sur le plan industriel, sur le plan commercial où les échanges lointains se développent. Une mentalité nouvelle se met en place, qui est le tout premier capitalisme d'Occident : à la différence du noble qui augmente les impôts seigneuriaux pour ajuster ses revenus à ses dépenses, le marchand calcule ses dépenses selon ses revenus, et cherche à n'investir qu'à bon escient, en identifiant et en limitant les risques.

C) Enfin, les

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