La Chine et le Japon, deux puissances concurrentes

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les ambitions mondiales de la Chine et du Japon se rejoignent à travers la recherche de matières premières desquelles ils sont tous deux très dépendants. En effet, ils sont très dépendants du reste du monde qui les approvisionne en matières premières, dont ils ne disposent pas assez sur leur propre territoire par rapport à leur grande production. Cette dépendance commune entraîne une vive concurrence entre les FTN chinoises et japonaises à travers le monde. Cette concurrence s’étend d’ailleurs sur les marchés mondiaux. D’autre part, les ambitions mondiales des deux pays sont assez divergentes. La volonté de domination du Japon, marqué par sa défaite de 1945, passe davantage par une influence économique. Malgré un regain nationaliste, il n’a pas de volonté d’affirmation de puissance, et devient donc progressivement une « Suisse de l’Asie, prospère et pacifique ». A l’inverse, le nationalisme chinois est alimenté par les évènements du « siècle de la honte ». En effet, suite à la première guerre de l’Opium en Chine, les Britanniques obtiennent la concession exclusive du port de Hong Kong, entamant ainsi ce que les Chinois nomment le « siècle de la honte ». Ca nationalisme étant alimenté par une croissance économique considérable, la Chine se prépare à un condominium (territoire sur lequel plusieurs États souverains exercent une souveraineté conjointe au terme d’un accord formel) mondial avec les États-Unis. Malgré sa position de « Suisse de l’Asie », le Japon a, tout comme la Chine, une volonté d’étendre son influence culturelle à travers le monde.

La défaite du Japon en 1945 l’amène aussi à développer son Soft Power à travers le « Cool Japan ». Sa culture est mondialement connue. En effet, sa gastronomie est très répandue et très à la mode notamment dans le monde occidental. Aussi, les mangas, les jeux vidéo, les films d’animation … ont beaucoup amélioré l’image du Japon, image positive, très différente de celle de l’empire militariste de la Seconde Guerre Mondiale. C’est pour cette raison que la Chine ne manque pas de rappeler au monde cette période que le Japon préférerait oublier. De plus, l’aide publique que le Japon apporte au développement (en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud), et son statut de financeur de la banque asiatique de développement lui permettent d’augmenter son influence. Le Soft Power chinois est lui aussi en plein essor. Par exemple, elle a organisé les jeux olympiques de Pékin en 2008, et l’exposition universelle de Shanghai en 2010. Sa gastronomie, tout comme celle du Japon est elle aussi très répandue et très populaire. Par ailleurs, 300 instituts Confucius ont été créés dans le monde dans le but de promouvoir la culture chinoise. D’ailleurs, l’apprentissage du chinois est en forte progression, même si c’est en majorité à des fins commerciales. La diaspora chinoise est aussi un atout culturel dont le Japon ne dispose pas.

Au niveau du Hard Power, la situation est plus contrastée. En effet, dans les domaines politiques et militaire, la Chine et le Japon présentent plusieurs inégalités. La Chine faisant partie des vainqueurs de 1945 elle détient donc un siège de membre permanent au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU. Elle dispose alors d’un droit de véto sur les affaires étrangères dont le Japon se retrouve privé à cause de sa défaite en 1945. C’est le pays qui a été le plus souvent élu membre non permanent, mais sa revendication au statut de membre permanent subit à chaque fois le véto de la Chine. De plus, contrairement au Japon, la Chine possède l’arme nucléaire, mais ce n’est pas sa seule supériorité au niveau militaire. En effet, le budget militaire chinois augmente d’environ 15% par an et a été multiplié par 7 depuis les années 2000, ce qui le place au second rang mondial derrière les États-Unis. Si elle est loin de rattraper la puissance militaire, elle est en progrès constant et développe une armée moderne et la plus nombreuse au monde avec 2,3 millions de soldats. À côté, le Japon est considéré comme un « nain politique ». En 1945, on leur interdit toute action offensive et de toute arme nucléaire. De plus, sa constitution limite les forces militaires à la légitime défense. Sa défense repose donc entièrement sur la protection des États-Unis. Cependant, le Japon cherche à affirmer son poids politique sur la scène internationale. Il augmente donc son budget militaire, et vient se placer au 5ème rang mondial. À défaut d’avoir un siège permanant au conseil de l’ONU, il participe fréquemment à des opérations internationales de maintien de la paix. Malgré cela, la Chine garde tout de même le premier rôle dans les domaines politique et militaire.

Ainsi, la Chine et le Japon sont deux grandes puissances en concurrence que ce soit au niveau régional ou mondial. En effet, tant dans le domaine économique que géopolitique, les 2 pays se disputent le leadership de la sphère asiatique. Ils présentent tous deux des atouts différents mais aussi des faiblesses. Il en est de même au niveau mondial. Si leurs ambitions économiques sont les mêmes à cause de leur dépendance de matières premières, cela ne fait qu’accentuer la concurrence entre leurs FTN respectives. Leurs ambitions divergent au sujet de la domination mondiale. Tandis que le Japon s’efface et prend le statut de « Suisse de l’Asie », la Chine elle a l’ambition d’un condominium mondial avec les États-Unis. D’autre part, ils cherchent tous deux à étendre leur influence culturelle à travers le Soft Power. La diffusion de la culture japonaise est presque à son apogée et permet au Japon d’acquérir une image plutôt positive. La diffusion de la culture de la Chine elle, est en plein essor. Si le Japon a un léger avantage en matière de Soft Power, il ne fait pas le poids face à la puissance politique et militaire de la Chine, qui ne cesse de progresser. La concurrence de ces deux pays sur le continent asiatique peut nous faire penser à la concurrence entre les États-Unis et le Brésil sur le continent américain.