Les régimes totalitaires dans l’entre-deux guerres
Par Orhan • 21 Février 2018 • 2 054 Mots (9 Pages) • 637 Vues
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2. De réelles similitudes entre les trois totalitarismes
Des États tout-puissants qui ne supportent aucune opposition politique.
• Tous sont dirigés par un chef charismatique : Mussolini, Staline, Hitler sont tous trois des orateurs de talent, faisant l'objet d'un véritable culte de la personnalité (portraits, propagande dans tous les médias, dans les écoles, etc.). Mussolini montre l’exemple aux Italiens : il est présenté comme un surhomme, penseur, brillant, sportif et travailleur. Dès leur arrivée au pouvoir, les trois hommes ont tout d'abord veillé à assurer l’élimination les opposants potentiels. En Allemagne, Hitler exclut les Juifs et les communistes. Le pouvoir est fortement centralisé. En Italie et en Allemagne, les anciennes institutions sont conservées mais n'ont plus de pouvoirs réels. Mussolini, Hitler et Staline concentrent les pouvoirs entre leurs mains et gouvernent en s'appuyant sur un cercle restreint de proches. Hitler, Staline et Mussolini s'appuient sur de puissants partis uniques qui quadrillent littéralement le pays. Dans les trois cas, des polices politiques sont chargées de réprimer toute forme de contestation. Le NKVD en URSS, la SS et la Gestapo dans le troisième Reich, l'OVRA dans l'Italie fasciste constituent des réseaux d'informateurs et encouragent la délation pour repérer les opposants. En Italie, les opposants sont exilés, mais dans l'Allemagne nazie des camps de concentration sont ouverts dès 1933 et on y déporte les communistes, les socialistes, et tous ceux considérés comme des « ennemis politiques » qui « souillent le corps allemand ». En URSS, Staline ordonne une première vague de terreur entre 1929 et 1932 avec la « dékoulakisation » : 1,8 millions de paysans russes « aisés » sont déportés dans des camps (les goulags) en Sibérie ou dans des régions éloignées de l'URSS. Une seconde vague de répression, « la grande terreur », se déroule entre 1936 et 1938 (procès de Moscou ; 700 000 personnes exécutées par le NKVD). 15 millions de Soviétiques seront déportés dans les goulags entre 1917 et 1953.
Une société sous contrôle (vie quotidienne, culture, loisirs)
• Les régimes totalitaires veulent contrôler et surveiller tous les aspects de la vie des populations, depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte. Dès leur plus jeune âge, les enfants sont enrôlés dans des groupes maîtrisés par les partis : jeunesses hitlériennes (Hitlerjugend), Ballilas en Italie, camps de pionniers en URSS. Les programmes scolaires sont remaniés de manière à inculquer à la jeunesse les valeurs du régime et à former les cadres obéissants des nouvelles sociétés auxquelles aspirent les dictateurs. Les adultes également doivent adhérer aux associations de loisirs (KDF en Allemagne, Dopolavoro en Italie, le sport…). En URSS, c'est l'État qui organise les vacances des ouvriers « les plus méritants ». Les adultes sont également surveillés au travail. Toute la société est soumise à une importante propagande d'État qui contrôle tous les médias (la presse, la radio, le cinéma…), y compris le domaine artistique. Des styles artistiques « officiels » voient ainsi le jour alors qu'à l'inverse on interdit « l'art dégénéré ». En Allemagne, des autodafés ont lieu en place publique (des buchers sont dressés pour y brûler des milliers de livres interdits). Les autorités organisent également de grands rassemblements où les chefs font des discours enflammés devant des milliers de personnes. Dans tous les cas, les populations sont partagées entre consentement et résistance.
3. De réelles différences entre les trois totalitarismes
• Mussolini est obsédé par le modèle de l'Empire romain. Il veut mettre en place un État autoritaire encadrant et façonnant la population italienne pour favoriser l'émergence d'un homme nouveau, « viril, agressif et conquérant », sur ce qu'il estime être le modèle antique. Dans l'Italie fasciste, l'État est au dessus de tout et domine une population qu'il faut remodeler sur ce principe. L'Italie fasciste n'est cependant pas un État raciste à l'origine, même si elle finit par adopter des législations racistes. Hitler est fasciné par l'Italie fasciste. Il reprend l'idée d'un État autoritaire et veut également refondre la société allemande. Mais l'originalité de sa politique est que cette transformation est dictée par l'obsession d'atteindre « la pureté de la race » : le racisme est au cœur de l'idéologie nazie. Il s'appuie lui aussi sur de prétendues références à l'Antiquité lointaine et à une « race aryenne » qui aurait dominé l'Europe dans des temps anciens avant d'être pervertie par le métissage et le mélange « des sangs » avec les autres peuples européens jugés « inférieurs ». Quant à eux, les malades (physiques ou mentaux) sont stérilisés ou éliminés. Hitler interdit également tout mariage mixte. L'URSS de Staline est fondamentalement différente des autres totalitarismes. En Italie et en Allemagne, l'existence d'une hiérarchie et d'une inégalité entre les hommes va de soi, et est même glorifiée : il y a des forts dominants et des faibles dominés travaillant pour les plus forts, que ce soit pour des raisons sociales ou raciales. Au contraire, Staline veut imposer le communisme et une société sans classes sociales où tous les Soviétiques seraient en théorie égaux. Son objectif final est la disparition de l'État, la « dictature du prolétariat », et une société égalitaire capable de « s'autogérer ». Mais il estime que pour atteindre ce but, il faut d'abord qu'un État autoritaire transforme les anciens Russes de l'ancien régime, en Soviétiques défenseurs de la nouvelle société communiste.
L'URSS, l'Italie et l'Allemagne adoptent des régimes se ressemblant en de nombreux points. Ces régimes s'imposent par voie légale et deviennent par la suite totalitaires en supprimant toute opposition et en encadrant la population. Ils dirigent aussi l'économie et donnent souvent la priorité à l'industrie. Le pouvoir est aux mains d'un seul parti et même d'un seul homme qui devient le chef incontesté du pays. Hitler entraînera par la suite son pays dans la Seconde Guerre Mondiale.
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