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Idendité

Par   •  21 Septembre 2017  •  2 587 Mots (11 Pages)  •  417 Vues

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Il y avait à peine une petite heure que Matthew se trouvait à Guantánamo et son opinion sur les lieux était déjà fixée : il n’aimerait pas son séjour à la prison. Lui qui s’attendait à une expérience hors du commun, il était certain qu’il la vivrait ! Mais ce n’était pas nécessairement ce à quoi il aspirait et il semblait bien que quelques surprises de tailles l’attendaient. Le garçon tentait de se convaincre que les personnes qui étaient ici méritaient ce qui leur arrivait, puisqu’elles avaient complotées ou encore posé un acte terroriste contre les États-Unis. Malgré tout ses efforts pour tenter d’y croire, il savait au fond de lui qu’aucun être humain ne méritait de subir ces sévices. Il était un jeune homme intègre et fier. Pour lui, la justice était primordiale. Ici, le manque de respect pour les prisonniers sautait aux yeux. Si une seule personne osait dire que les Droits de l’Homme étaient respectés, elle était gravement dans l’erreur. Tout était nébuleux dans ces lieux sinistres et un nombre très restreint de gens étaient au courant de ce qui s’y passait. C’était le but principal des autorités américaines et de l’armée qui dirigeaient tout ce qui se passait. Gérer toutes les activités de la base dans le plus grand secret possible…

Les conditions de vie des prisonniers étaient déplorables. Au fil des jours, Matthew avait pu prendre davantage connaissance des environs et c’est de cette façon qu’il avait découvert avec effroi toutes les horreurs qui avaient lieux dans cette prison. Les cellules des prisonniers se limitaient à une petite surface de deux mètres sur deux mètres constamment éclairée. De plus, de la musique jouait en permanence, à un volume désagréable, empêchant ainsi les détenus de dormir convenablement. L’isolement et la privation de sommeil étaient deux tortures efficaces contre ceux qui logeaient dans les cellules. Tous les déplacements sans exception étaient faits de manière bien stricte : les détenus avaient les mains ainsi que les pieds menottés et portaient un sac de toile sur la tête pour les empêcher de voir. En somme, ils n’avaient aucune liberté, aussi minime soit-elle. Toutes ces constatations l’avaient bouleversé. Depuis son arrivée à Guantánamo, Matthew avait beaucoup de difficulté à dormir et il perdait progressivement l’appétit. Parfois, il sentait son cœur battre à toute vitesse, alors qu’à d’autres moments, le simple fait de respirer le faisait souffrir.

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Matthew dormait d’un sommeil agité lorsqu’on frappa trois grands coups à sa porte. Désorienté, il se leva en titubant. On lui annonça qu’il devait s’habiller et venir à la salle d’interrogatoire. Il n’était pas rare que les gardiens décident d’interroger un prisonnier en plein milieu de la nuit. Plusieurs stratagèmes étaient fréquemment utiliser pour déstabiliser et humilier les détenus, le fait de les interroger en pleine nuit n’était qu’un parmi tant d’autres. Les autorités de la prison espéraient ainsi soutirer quelques informations importantes concernant certains détenus. Depuis quelques semaines, le jeune soldat observait les séances, car bientôt viendrait le temps où lui aussi allait y participer. Il détestait toutes les méthodes utilisées et encore plus l’endroit où il se trouvait. Cependant, il n’avait pas le choix et cela, on le lui avait clairement dit. Il devait obéir aux ordres jusqu’à la fin de son mandat malgré ses nombreuses réticences. Matt s’habilla donc et suivit à contrecœur son acolyte jusqu’à la salle d’interrogatoire, qui était sombre et insalubre. Encore une fois, il devait observer et prier pour qu’on ne lui demande pas de participer. Il savait que s’il s’opposait aux ordres, il en subirait les conséquences et que cela risquait de le mettre dans l’embarras. Ici, il avait les mains aussi liées que celles des prisonniers. Malgré son malaise depuis qu’il était entré à la prison, Matt devait se taire et suivre les instructions. Il n’était pas rare qu’il ait d’horribles cauchemars en plein milieu de la nuit ou qu’il verse des larmes tellement son malaise était grandissant.

La nuit suivante, le petit manège recommença. Matthew commençait à être habitué et se dirigea donc vers la salle d’interrogatoire, où il espérait en finir au plus vite. Le prisonnier s’y trouvait déjà depuis une bonne dizaine de minutes, les mains attachées derrière le dos, en position de stress (cela consistait à laisser le détenu debout sur une surface plus ou moins stable, deux petites boîtes de carton dans ce cas précis, durant un long moment). C’était une méthode parmi tant d’autres qu’utilisaient souvent les soldats de la prison. Le détenu devait ainsi attendre les gardes, qui ne se pressaient jamais à arriver pour commencer l’interrogatoire. Les deux soldats arrivèrent finalement face à un homme déstabilisé qui suppliait qu’on arrête cette torture. Son corps était couvert de sueur et il tremblait énormément, peinant à rester dans cette position. Matthew jeta un coup d’œil à celui qui l’accompagnait et qui se trouvait à quelques pas de lui. Il fut surpris du signe que celui-ci lui adressa, ne s’attendant pas du tout à devoir participer à l’interrogatoire. Matthew cligna des yeux à quelques reprises, puis avala de travers. Il fut finalement contraint de mener la séance, sous le regard rempli de reproches de celui qui l’accompagnait. La plupart du temps, les prisonniers étaient rudoyés avant même qu’une question leur soit posée. C’est donc ainsi qu’agit le soldat sous les yeux attentifs de la seule autre personne présente dans la pièce. S’en suivit le reste de l’interrogatoire habituel sans qu’ils n’obtiennent d’informations pertinentes. Le détenu avait de la difficulté à respirer et semblait plutôt mal en point. Il avait tenté de se lever sans l’autorisation des gardiens et l’homme aux côtés de Matt l’avait giflé violemment, le projetant au sol. Le sac qui recouvrait la tête de l’inconnu avait glissé et le regard suppliant d’un homme tout à fait innocent s’était imposé à celui du soldat Walter. Matthew avait eu un mouvement de recul en apercevant ce visage qui lui semblait si familier …

C’était bel et bien son frère ainé, Khalid, que ses parents avaient adopté quelques années avant d’avoir Matt. Aucun doute possible. Mais que faisait-il à Guantánamo ? La dernière fois que Matthew avait entendu parler de lui, ce dernier avait affirmé vouloir retourner dans son pays d’origine pour quelque temps. Il était né au Pakistan mais n’y avait même pas vécu une année complète. Se pouvait-il qu’il ait comploté contre

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