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Le Néoinstitutionnalisme

Par   •  31 Octobre 2018  •  1 947 Mots (8 Pages)  •  391 Vues

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- Le néo-institutionnalisme historique

L’institutionnalisme historique est celui qui s’est développé le plus explicitement en réaction au mouvement behavioriste et aux approches centrées sur la société auxquelles ce dernier a mené. L’institutionnalisme historique s’est manifesté principalement dans l’étude des politiques publiques, mais il a aussi été utilisé pour éclairer l’intégration européenne, la construction étatique et les changements de régime. L’argument principal de l’institutionnalisme historique est celui du path dependency, c’est-à-dire l’idée que les phénomènes sociopolitiques sont fortement conditionnés par des facteurs contextuels, exogènes aux acteurs, dont beaucoup sont de nature institutionnelle.

- Le néo-institutionnalisme du choix rationnel

L’institutionnalisme du choix rationnel se concentre sur l’importance stratégique des institutions. Cette branche du néo-institutionnalisme, plutôt que de rejeter le mouvement behavioriste, tente de le marier à l’analyse institutionnaliste.

En considérant le contexte institutionnel dans lequel s’effectuent les processus de prise de décisions, il devenait possible de mieux rendre compte des choix individuels et du produit collectif tout en restant fidèle aux idées de rationalité et de recherche du gain personnel.

Cette genèse explique que le néo-institutionnalisme du choix rationnel produit surtout des études sur les législatures, les exécutifs, les bureaucraties et la formation de coalitions politiques.

- le néo-institutionnalisme sociologique

L’institutionnalisme sociologique quant à lui trouve ses racines dans la théorie des organisations. L’idée qu’il développe est que les institutions incarnent et reflètent des symboles et des pratiques culturelles tenaces qui façonnent les perceptions des acteurs et « informent » la reproduction institutionnelle. La création de nouvelles institutions se fait dans une logique de compatibilité avec celles déjà existantes (isomorphisme), puisque les acteurs extirpent un sens de leur environnement institutionnel qui transpire dans leur action. En conséquence, le changement sociopolitique s’effectue lentement et graduellement, car il s’inscrit dans un processus d’évolution culturelle balisé par les formes institutionnelles. L’institutionnalisme sociologique tente de lier la société aux institutions par le sens que ces dernières acquièrent et diffusent. Il met donc l’accent sur l’aspect cognitif des institutions et non sur leur effet contingent ou sur leur dimension stratégique.

- Différences et similarités entre les trois approches néo-institutionnalistes

Du même avis que André Lecours, Alexandre Dafflon dans une note de cours concernant les théories et concepts en science politique, parue en 2007 affirme qu’il existe 3 types de néo-institutionnalisme. Aussi disait-il que ces trois formes de néo-institutionnalisme ont des éléments communs et différents. Dans les éléments de ressemblance il y a un scepticisme à l’approche de l’individualisme pure. Elles considèrent que les arrangements institutionnels jouent un rôle et exerce une influence sur la conduite des acteurs politiques et notamment sur les élites. En outre, ces trois formes de néo-institutionnalisme diffèrent également sur quelques points. L’institutionnalisme du choix rationnel met l’accent sur la rationalité de l’acteur même si elle est limitée. L’institutionnalisme sociologique est beaucoup plus déterministe et l’institutionnalisme historique met l’accent sur l’histoire. La critique centrale adressée au néo-institutionnalisme c’est de ne pas s’intéresser au système social.

Bref, le néo-institutionnalisme, en plaçant les institutions au centre de l’étude de la politique, s’attarde principalement aux processus de développement institutionnel et à leur impact sur l’action. Conséquemment, on peut mesurer l’étendue des différences entre les trois branches de cette approche au niveau de trois domaines tels que : le premier est leurs vision de ce qu’est une institution. Le deuxième est lié à la construction et au changement institutionnel ; le troisième concerne les relations entre institutions et action.

III- LES ELEMENTS CLES DU NEO-INSTITUTIONNALISME

Cette partie exprime les registres temporels différents dans lesquels s'articulent les trois composantes clés du néo-institutionnalisme : les transactions, les droits de propriété et les contrats.

- Les transactions

Pourquoi accorder une telle importance aux transactions ? D'abord, parce qu'on ne saurait, sans transactions, tirer avantage de la division du travail et de la spécialisation, au cœur de toute économie.

Ensuite, parce que ces transactions demandent à être organisées, selon des modalités qui entraînent des coûts. Dans un univers sans coûts de transaction, les institutions n'auraient aucune importance. Dès qu'on admet l'existence de coûts de transaction positifs, institutions et organisations deviennent incontournables pour comprendre comment fonctionne une économie.

- Les droits de propriété

Qui dit « transaction » dit « transfert de droits » et en particulier, en économie de marché, des droits de propriété. De là le rôle de ce deuxième concept dans l'approche néo-institutionnelle. La façon dont les droits de propriété peut être définie ou non, les dispositifs servant de supports à leurs transferts entre agents et les mécanismes qui sécurisent ces transferts forment autant d'éléments clés pour analyser le fonctionnement des marchés, le statut respectif des droits privés et publics, et les dynamiques de long terme.

- Les contrats

Enfin, dans toute économie où l'activité repose largement sur des transactions décentralisées entre agents, une partie substantielle de ces transferts s'opère par le biais de contrats. Dans l'optique néo-institutionnelle, ces contrats sont généralement incomplets pour de multiples raisons : incertitude trop grande, rationalité des agents limitée, asymétries d'information trop fortes, coût d'établissement des contrats élevés, etc. Si on admet que les contrats sont incomplets, on retombe aussitôt sur le rôle des institutions, destinées à en combler les blancs, ce que font par exemple les tribunaux

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